Le Centre européen des opérations spatiales (en anglais : European Space Operations Centre : ESOC), situé à Darmstadt en Allemagne, est chargé du suivi de toutes les sondes spatiales qui sont sous le contrôle total de l'Agence spatiale européenne (ESA). Le Centre a pris de plus en plus d'importance depuis l'an 2000, avec l'augmentation du nombre de missions spatiales européennes.
Pendant le déroulement des missions, l'ESOC propose des corrections de trajectoires ; il surveille également les trajectoires de milliers de débris de véhicules spatiaux orbitant autour de la Terre, et permet de prévoir les dangers de collisions.
C'est avec le traité ESOC signé entre l'ESRO et la République Fédérale d'Allemagne[2] que l'ESDAC est renommé en European Space Operations Centre (ESOC) et est déplacé de Noordwijk dans les Pays-Bas à Darmstadt en Allemagne[3]. Le nouveau centre est inauguré le par Gerhard Stoltenberg, alors ministre de la recherche de la République Fédérale d'Allemagne [1]. Mais le premier membre du nouveau centre de contrôle n'arrive qu'en décembre de la même année et tout doit être mis en place rapidement[3], car le contrôle du satellite de recherche ESRO-2 doit être assuré par l'ESOC dès son lancement en mai 1968[1]. Durant plusieurs mois les membres de l'ESOC sont contraints de faire face à de nombreux problèmes dû à ce déménagement précipité, dans des locaux pas tout à fait finis. Les toilettes des hommes et des femmes sont rendues mixtes, car les toilettes sont utilisées comme une salle de stockage. La climatisation et l'installation posent également des problèmes, surtout avec l'installation du puissant calculateur IBM 360, le plus performant à l'époque. Malgré les nombreux problèmes, les membres de l'ESOC réussissent à tenir les délais et assurent le contrôle de ESRO-2 [3].
L'ESOC est depuis devenu le centre du réseau de contrôle européen, vers lequel sont acheminées les données collectées par les multiples antennes paraboliques du European Space Tracking (ESTRACK) réparties dans plusieurs pays tout autour du globe[1]: Cebreros (Espagne), New-Norcia (Australie), Malargüe (Argentine), Villafranca (Espagne), Maspalomas (Espagne), Santa-Maria (Portugal), Redu (Belgique), Kiruna (Suède), Perth (Australie).
Technologies
Avec le temps, l'ESOC a développé nombre de logiciels pour le pilotage des différentes missions qu'il a dû superviser. Bien que chaque mission soit spécifique, il a été possible de réutiliser certains logiciels d'une mission à l'autre, ce qui a permis de réduire les coûts de fonctionnement. Le développement de tels logiciels a débuté dans les années 1970 avec le Multi-Satellite Support System (MSSS) qui est utilisé durant plus de 20 ans. Au milieu des années 1980 est développé son successeur le Spacecraft Control and Operations System (SCOS), qui lui-même évolue vers le SCOS-2000[4]. Ce dernier est utilisé pour la première fois pour le contrôle de la mission MSG-1 en . Depuis, toutes les missions de l'ESA dont le lancement est postérieur à cette date utilisent ce logiciel[5].
La partie simulation est également prise en compte via le développement de SIMSAT. À eux deux, ils forment la suite ESA Ground Operations Software (EGOS)[4].
Missions
Depuis sa première mission en 1968, l'ESOC a assuré le contrôle plus ou moins total de plusieurs dizaines de missions[6] :
(en) Michael Peter Johnson, Mission Control : Inventing the Groundwork of Spaceflight, New York, University Press of Florida, , 211 p. (ISBN978-1-107-02348-2, lire en ligne)