Chapelle Notre-Dame-des-Vignes de Visan
La chapelle de Notre-Dame-des-Vignes de Visan, dans l'enclave des papes, est un lieu de culte rural dont la construction primitive a été datée de la première moitié du XIIIe siècle. Dite Notre-Dame-d'Entre-les-Vignes jusqu'au XVIIIe siècle, elle eut la particularité d'être placée sous la responsabilité de rectoresses. Elle reste aujourd'hui encore un lieu de pèlerinage pour la Confrérie Saint-Vincent de Visan qui, lors de son chapitre d'été, en présence, du roi, de la reine et du lieutenant de la confrérie nouvellement élus, fait bénir un pied de vigne, la souco en provençal, dans l'espoir d'une future bonne et belle vendange. HistoireMoyen ÂgeDans les murs extérieurs de la chapelle actuelle sont utilisés, en réemploi, deux pierres portant des inscriptions et provenant du premier lieu de culte construit sur cet emplacement. Sur la première figure BIIT / QAR / RPT. La seconde porte gravé VIIK / APLT. Leur graphie les a fait classer entre la première moitié du XIIIe siècle et le milieu de celui-ci[1]. RenaissancePour la première fois, en 1492, la chapelle, nouvellement reconstruite, est citée sous le nom de Notre-Dame-d'Entre-les-Vignes[2]. Période moderneEn 1731, les dominicains s'installèrent à Notre-Dame-des-Vignes. Cette installation qui devait être provisoire perdura et les frères prêcheurs construisirent le couvent qui existe toujours sur l'emplacement ruiné de la chapelle romane[3].
Période contemporaineDepuis 1975, une communauté de dominicaines vit à demeure dans le couvent qui jouxte la chapelle du XVe siècle[2]. La chapelle a été classée au titre des monuments historiques le [4]. RectoressesRectoresses de Notre-Dame-des-Vignes du XVe au XVIIIe siècleLe , Pierre François Xavier de Reboul de Lambert, évêque de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux, confirma que l'administration de cette chapelle avait été dévolue à des dames ou demoiselles de la paroisse depuis le milieu du XVe siècle. Elles furent en charge jusqu'à la Révolution[5].
Rôle des rectoressesLes rectoresses, au nombre de deux, étaient désignées chaque année par le curé de la paroisse assisté par celles qui quittaient leur charge. Une des rectoresses avait la clef du tronc et l'autre était chargée de payer les dépenses nécessaires. Si celles-ci dépassaient trente sols, elles devaient avoir l'aval des deux rectoresses, du curé et du premier consul de Visan. Inférieures à cette somme, les dépenses pouvaient être engagées avec le seul accord du curé et d'une rectoresse. Celle qui était dépositaire de l'argent jouait un rôle comptable puisque chaque année, lors du renouvellement, elle faisait approuver sa gestion, par sa collègue, le curé, le premier et le second consul ainsi que par les deux nouvelles rectoresses désignées[6]. Confrérie Saint-Vincent de Visan et Notre-Dame-des-VignesDe 1475, date de sa fondation, à la Révolution, la Confrérie Saint-Vincent de Visan, avait sa chapelle dédiée à son saint patron, qui se trouvait hors du village. Chaque année pour le 22 janvier, avait lieu une procession à laquelle tous les confrères étaient tenus de participer. Elle était précédée d'une bravade et, à partir, du XVIIIe siècle, s'y ajouta la cérémonie de la souche. Elle est signalée sur le Livre de Compte, pour la première fois, en 1714. Cette cérémonie, considérée comme païenne par le clergé, fut supprimée en 1735, et la procession à la chapelle Saint-Vincent interdite[7]. Lors de sa renaissance, en août 1978, la Confrérie voulut renouer avec les traditions ancestrales. La chapelle romane de Saint-Vincent n'existant plus que sous forme de quelques vestiges, les membres de la confrérie choisirent Notre-Dame-des-Vignes comme lieu de pèlerinage pour leur chapitre estival, qui se déroule le troisième dimanche de juillet. Le lieu ne pouvait être mieux choisi puisque sur l'arc triomphal de la chapelle est inscrit Posuerunt me custodem in vineis (Ils m'ont placée comme gardienne de leurs vignes). Sur le parvis, après un sermon prononcé en provençal, le curé du village bénit la souche de vigne. Le cep est ensuite rapporté sur la place du Marot, devant les ruines du château delphinal, pour y être solennellement brûlé[8]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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