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La culture de l'Iran, vaste pays du Sud-Ouest de l'Asie, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses habitants (83 000 000, estimation 2017}.
La première phrase du dernier livre de l'éminent iranologue Richard Nelson Frye à propos de l'Iran est la suivante :
« La gloire de l'Iran a toujours été sa culture. » (Greater Iran, xi)
Cette culture s'est manifestée sous diverses facettes au cours de l'histoire de l'Iran, facettes qui sont présentées dans cet article. Les éléments principaux de la culture iranienne sont : la langue persane et la mythologie iranienne, tirée du zoroastrisme et du culte de Mithra, l'islam sous sa forme chiite principalement, ainsi que tout l'art, la poésie et la littérature persane, kurde, azérie...
La langue iranienne est une langue indo-européenne - influencée par l'arabe dans son vocabulaire - qui a été utilisée de manière continue depuis 2 500 ans. Elle fait partie du sous groupe des langues iraniennes.
Le Calendrier de Hejri-Sjamsi est le calendrier iranien, mis au point par Omar Khayyam. Des fêtes traditionnelles iraniennes sont réparties tout au long de l'année :
Les femmes dans la culture iranienne ont toujours eu une place particulière. Le Zoroastrisme a fait de l'égalité des sexes un principe de base, et les femmes avaient un rôle important depuis l'époque Achéménide et sassanide. Ferdowsi, dans son Shâh Nâmâ, décrit une vingtaine de femmes qui sont toutes sages, intelligentes et respectables. Dans les Mille et une nuits, c'est une femme, Shéhérazade qui est la protagoniste principale de l'histoire.
Dans la mythologie perse, la nourriture est si délicieuse et tentante que Ahriman (le diable) l'utilise pour corrompre le roi de la terre, causant ainsi l'apparition de deux serpents sur les épaules du roi, le transformant alors en un tyran, Zahhāk, le roi dragon.
Il y existe un nombre incalculable de maisons de thé traditionnelles (chai khaneh) en Iran, et chaque province présente ses propres caractéristiques par rapport à cette tradition ancienne. Cependant, il y a certains traits qui sont communs à toutes les maisons de thé, spécialement les aspects les plus visibles: le chai (thé) fort et le toujours présent Ghalyun. Presque toutes les maisons de thé servent du baqleh, des fèves cuites à la vapeur (dans leur cosse), servies avec du sel et du vinaigre, ainsi qu'une grande variété des desserts et de pâtisseries. De nombreuses maisons de thé servent aussi des repas complets, à bases de kababs ou de spécialités régionales.
Le jeu de polo est originaire d'Iran. Les tribus iraniennes le jouaient aux temps anciens, et on pouvait assister à des parties jusqu'à la révolution islamique de 1979, moment où le jeu fut associé à la monarchie. Le polo est toujours joué en Iran, mais seulement dans les régions rurales et de manière discrète.
La littérature persane a inspiré Goethe, Ralph Waldo Emerson et de nombreux autres. La langue iranienne est souvent considérée comme un moyen particulièrement efficace pour écrire de la poésie.
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant.
Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
L'art iranien a connu de nombreuses évolutions. L'esthétique unique en Perse est évidente depuis les reliefs Achéménides de Persépolis aux mosaïques de Bishapour. La période islamique a considérablement modifié les styles et les pratiques artistiques, chaque dynastie ayant un point d'attention particulier. L'ère Qajare fut la dernière étape de l'art persan classique, avant que le modernisme ne soit introduit en Iran et se fonde dans les éléments des écoles esthétiques traditionnelles.
Le jardin persan était dessiné afin de ressembler au paradis sur terre. On peut voir la place particulière qu'occupe le jardin persan dans l'architecture, les ruines et les peintures de l'Iran.
La musique en Perse remonte aux jours de Barbod à la cour royale sassanide. La musique persane est celle dans laquelle de nombreuses cultures musicales (e.g. Flamenco) plongent leurs racines lointaines[16]
Comme le tapis persan qui montre des couleurs nombreuses et des formes disposées de manière chaude et créative, la culture perse est le ciment qui maintient ensemble les peuples d'Asie centrale et occidentale. Le célèbre iranologueRichard Nelson Frye a dit :
J'ai mis l'accent de nombreuses fois sur le fait que les peuples actuels d'Asie centrale, qu'ils parlent une langue iranienne ou turque, ont une culture, une religion, un ensemble de valeurs sociales et de traditions que seule une langue sépare.
La culture de la Perse s'est donc développée sur plusieurs milliers d'années. Mais, historiquement, les peuples de la république islamique d'Iran d'Azerbaïdjan ont la même origine, et sont reliés les uns aux autres en tant que partie du vaste ensemble appelé monde iranien. L'Arménie, la Géorgie et le Dagestan ont aussi été dans la sphère d'influence de la culture perse, et cela se voit en observant les ruines, vestiges et les œuvres littéraires de cette région[30].
Contributions iraniennes à l'humanité
De l'humble brique au moulin à vent, les iraniens ont mixé l'art et la créativité. Ce qui suit est une liste de quelques contributions / inventions de l'Iran. La liste n'est pas destinée à servir le chauvinisme, mais plutôt destinée à illustrer le fait que comme d'autres civilisation anciennes, l'Iran/Perse est fière d'être un contributeur de longue date à l'évolution de l'humanité.
(10 000 av. J.-C.) - Plus vieille domestication connue de la chèvre[31]
(8 000 av. J.-C.) - Plus vieille culture du pain. Les premières céréales cuites ont été découvertes en Iran. La graine de l'époque portait le nom d'engrain.
(6 000 av. J.-C.) - La brique. Les plus vieilles briques trouvées et datées sont perses, des environs de 6 000 av. J.-C.
(5400 av. J.-C.) - Vin. Plus ancienne preuve irréfutable de production de vin[32].
(5000 av. J.-C.) - Invention du Tar, qui a mené au développement de la guitare[33],[34]
(3500 av. J.-C.) - La Roue. On situe généralement l'invention de la roue vers 3500 av. J.-C. à Sumer en basse Mésopotamie.
(3400 av. J.-C.) - L'écriture. Les premiers documents écrits sont datés précisément et ont pour origine le site archéologique de Jiroft.
(3000 av. J.-C.) - La ziggurat. La ziggurat de Sialk précède celle de Ur ou de n'importe laquelle autre des 34 ziggurats de Mésopotamie (sorte de temple de forme semi pyramidale dédié aux dieux selon certains et à l'astronomie selon d'autres).
(2000 av. J.-C.) - Les Tulipes ont d'abord été cultivées en perse antique[35],[36]
(1700 av. J.-C.) - La climatisation et le moulin à vent[37],[38] et par extension la tour du vent (badgir) sorte d'éolienne à axe vertical. Conçue pour capter la moindre brise et la diriger vers l'intérieur de la maison, elle crée ainsi un effet naturel de climatisation et de ventilation.
(1400 av. J.-C.) - Le jeu de Backgammon apparaît dans l'est de l'Iran.
(1400 à 600 av. J.-C.) - Le Zoroastrisme, une religion qui a eu un impact important sur le judaïsme et donc indirectement sur le christianisme et l'Islam. Certains experts, cependant, disent que Zoroastre est en fait né en 6184 av. J.-C. et était lui-même un partisan de la religion appelée Mehr introduite par Mehabad qui vivait 3593 ans avant Zoroastre, c’est-à-dire en 9777 av. J.-C.[39],[40]. Zoroastre n'était peut-être pas un persan, mais peut-être un Bactrien, peuple étroitement lié aux perses.
(1000 av. J.-C.) - Le Qanat premier système d'irrigation des sols pour l'agriculture.
(576 à 529 av. J.-C.) - Sous le règne de Cyrus II, le cylindre de Cyrus est réalisé. Il est considéré comme la première déclaration universelle des droits de l'homme. Il a été découvert en 1879 à Babylone et est maintenant conservé au British Museum[41],[42]
(576 à 529 av. J.-C.) - Cyrus, pendant son règne, libère les juifs de leur captivité à Babylone.
(250 av. J.-C.) - D'après les fouilles archéologiques, les parthes auraient créé les premières batteries. Leur utilisation originelle est encore incertaine, bien qu'il soit envisagé qu'elles aient été utilisées pour la Galvanoplastie[47].
(250 av. J.-C.) Creusement original d'un canal de suez[48],[44]
(762) - Dessin de Bagdad : la ville originale a été basée sur des précédents perses comme Firouzabad en Perse. Les deux architectes engagés par le calife al-Mansur étaient Nowbakht, un ancien zoroastrien persan et Mashallah un juif du Khorasan[49]
(800) - Algèbre et Trigonométrie : de nombreux Iraniens, dont le célèbre Al-Khawarizmi, ont été directement responsables pour les avancées en algèbre, en médecine et en chimie mais aussi de l'invention de la trigonométrie[50],[51].
(935 - 1020) - Ferdowsi écrit le Shâh Nâmâ (Livre des Rois) qui permit la renaissance de la culture iranienne et l'expansion de la spère d'influence culturelle iranienne.
(980 - 1037) - Avicenne, un médecin, rédige le Canon de la médecine, un des manuels fondateurs de la médecine moderne.
2016 : la culture de la fabrication et du partage de pain plat Lavash, Katyrma, Jupka, Yufka[64](Azerbaïdjan, Iran (République islamique d’), Kazakhstan, Kirghizistan, Turquie),
2017 : le chogan, jeu équestre accompagné de musique et de contes[65].
2013 – Une collection de cartes d’Iran sous l'ère Qajar (1193-1344 calendrier lunaire / 1779-1926 calendrier géorgien)
2013 – Dhakira–yi Kharazmshahi (Trésors pour le roi de Choresmien), une encyclopédie médicale de von Ismail Jorjani
à venir :
Al-Tafhim li Awa'il Sana'at al-Tanjim
Dhakhīra-yi Khārazmshāhī
El Panj Ganj de Nizami
Le livre des routes et des royaumes (Al-Masaalik Wa Al-Mamaalik)
Kulliyyāt-i Saʽdi
Annexes
Bibliographie
(en) Kamran Scot Aghaie et Afshin Marashi (dir.), Rethinking Iranian nationalism and modernity, University of Texas Press, Austin, 2014, 357 p. (ISBN978-0-292-75749-3)
(en) Bianca Devos and Christoph Werner (dir.), Culture and cultural politics under Reza Shah : the Pahlavi state, new bourgeoisie and the creation of a modern society in Iran, Routledge, Londres, New York, 2014, 328 p. (ISBN978-0-415-82419-4)
(en) Elton L. Daniel et ʻAlī Akbar Mahdī, Culture and Customs of Iran, Greenwood Publishing Group, Westport, Conn., 2006, 231 p. (ISBN9780313320538)
(en) Sofia Koutlaki, Among the Iranians: A Guide to Iran's Culture and Customs, Nicholas Brealey Publishing, Boston, 2010, 256 p. (ISBN9780984247134)
Armities Shafiei, Le Centre du dialogue des civilisations : étude politico-sociologique d'une nouvelle institution en Iran, EHESS Paris, 352 + 65 p. (thèse)
(en) Lauren Spencer, Iran: A Primary Source Cultural Guide, The Rosen Publishing Group, New York, 2004, 128 p. (ISBN9780823940004)
(en) Lucian Stone (dir.), Iranian identity and cosmopolitanism : spheres of belonging, Bloomsbury Academic, Londres, New York, 2014, 240 p. (ISBN978-1-472-56742-0)
Fabien Ronchail, Comprendre les Iraniens, Paris, 2018, 220 p. (ISBN9782363157478)
Filmographie
L'Autre Iran, cinq films documentaires réalisés par des cinéastes iraniens sur leur pays, leur peuple et les conditions de vie, l'Harmattan, Article Z, Paris, ADAV, 2009, 2 h 10 min (DVD)