Dominique Rey suit ses études primaires et secondaires à Saint-Étienne. Il obtient une maîtrise en économie politique à Lyon et un doctorat en économie fiscale à Clermont-Ferrand[1].
De 1976 à 1979, Dominique Rey travaille à la direction générale des Impôts au ministère des finances et à la direction de la prévision[1].
Ministères
Prêtre
Membre de la communauté de l'Emmanuel, il est ordonné prêtre le pour le diocèse de Paris. Son ministère sacerdotal est partagé entre le diocèse de Paris et la communauté de l'Emmanuel. Il est successivement aumônier du lycée Stanislas à Paris en 1984, puis vicaire à la paroisseSainte-Marie-des-Batignolles dans le 17e arrondissement de Paris en 1985, avant d'être nommé de 1986 à 1988 supérieur des chapelains de Paray-le-Monial, lieu d'importantes sessions organisées par la communauté, puis de devenir prêtre accompagnateur des séminaristes et des prêtres de l'Emmanuel de 1988 à 1995. Il a ensuite un nouveau ministère paroissial à Paris, comme curé de la paroisse de la Sainte-Trinité de 1995 à 2000[1].
En , alors que se tient au Vatican le synode sur l’Amazonie, la huitième édition du pèlerinage Summorum Pontificum mené par Dominique Rey, avec Claude Barthe comme aumonier, rentre dans la basilique Saint-Pierre[4]. Ils y sont accueillis par le cardinal Angelo Comastri, vicaire général de la Cité du Vatican. Dominique Rey y célèbre une messe pontificale et explique cette manifestation de piété : « La Tradition n’est pas un musée, mais un fleuve qui prend sa source dans le mystère du Christ et qui, à travers sa doctrine, le culte et la vie de l’Église, irrigue à travers les siècles les générations qui se succèdent. Il s’agit de réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire, de retrouver dans nos racines qui rejoignent ici le témoignage apostolique de Pierre, la sève qui nourrira notre foi d’aujourd’hui »[5].
En , à la suite d'une mission d’inspection, menée par Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, dont dépend le diocèse de Fréjus-Toulon, le Vatican suspend l’ordination de quatre prêtres et de diacres dans le diocèse de Fréjus-Toulon. C'est une décision sans précédent, le fonctionnement du séminaire de La Castille interrogeant le Saint-Siège. Dominique Rey accueille cette suspension dans la « douleur et la confiance »[6],[7],[4]. Parmi ces quatre ordinants, un seul a suivi le séminaire de La Castille après avoir commencé sa formation dans un séminaire du Paraguay fermé sur décision de Rome[8].
Le père australien Alcuin Reid est le prieur et responsable du monastère Saint-Benoît de Brignoles, composé de membres traditionalistes, célébrant les offices selon le rite tridentin. Alcuin Reid est ordonné prêtre, hors de France et dans la clandestinité, en avril 2022[9]. Dominique Rey suspend alors Alcuin Reid en indiquant qu’il n’a pas donné d’autorisation pour cette ordination[4]. Puis le 10 juin 2022, Dominique Rey supprime l’association publique de fidèles Monastère Saint-Benoît, « sous la pression du Vatican »[10],[11].
En , sa gouvernance « dysfonctionnelle » étant questionnée[12], il est annoncé une visite apostolique, engagée par le pape François, dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Elle est menée par Antoine Hérouard, archevêque de Dijon, assisté de Joël Mercier, ancien secrétaire de la Congrégation pour le clergé[13]. À la suite de cela, François Touvet est nommé comme évêque coadjuteur à ses côtés[14], Dominique Rey restant en charge de l'enseignement catholique. Les conclusions de la visite soulignent « l’accueil très large de communautés nouvelles » et « plusieurs dysfonctionnements de gestion économique »[15].
Il présente sa démission le [16],[17], à la demande du pape François[18], qui l'accepte le [19]. François Touvet lui succède automatiquement[20]. Dominique Rey reconnaît avoir accueilli « des communautés, des vocations sacerdotales et religieuses qui, pour une partie, environ 10 %, ont été des échecs reconnus, par manque de discernement ou d’accompagnement. »[18]. Antoine Hérouard, archevêque de Dijon, évoque également des « ordinations surprises » et « beaucoup de souffrances chez les collaborateurs les plus directs de l'Évêque »[21].
Points-Cœur
En 2001, Dominique Rey accueille dans le diocèse de Fréjus-Toulon les sœurs de Points-Cœur. En 2008, il incardine Thierry de Roucy et reconnaît canoniquement l’œuvre Points-Cœur (fondée par Thierry de Roucy) et toutes ses branches. Par la suite, Dominique Rey ordonne prêtres de nombreux séminaristes de Points-Cœur formés en Argentine, au Chili ou au Collège anglais de Rome. En , Dominique Rey déclare Thierry de Roucy en situation de suspens a divinis (la suspense lui interdisant d'exercer son sacerdoce, c'est-à-dire lui imposant l'interdiction d'administrer les sacrements) pour « manquement caractérisé » à son devoir d'obéissance[22],[23].
Eucharistein
En 2003, Dominique Rey accorde la reconnaissance canonique à la fraternité Eucharistein. Le rapport de l’enquête canonique qui s'est déroulée en 2021 dans la communauté mentionne des dérives dans son fonctionnement. Son fondateur Nicolas Buttet est mis en cause mais aussi le manque de suivi par Dominique Rey[8],[24].
Engagements
Il est le fondateur des rencontres « Communion évangélisation » : ce réseau rassemble des chrétiens — laïcs, jeunes, prêtres, séminaristes, consacrés, responsables pastoraux, etc. — pour la plupart en dehors des grandes initiatives institutionnelles ou communautaires — engagés ou désirant s’engager davantage sur le terrain et en Église dans la « Nouvelle Évangélisation » : ils désirent partager des expériences, découvrir des initiatives innovantes ou créatives, trouver de nouvelles idées pertinentes, prier et se ressourcer pour (re)trouver un nouvel élan missionnaire pour l'Église[25].
En 2013, il apporte son soutien à la contestation orchestrée par La Manif pour tous contre l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe et, en 2019, à Marchons Enfants contre le projet de loi bioéthique contenant entre autres l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules ou en couple. Il participe notamment à la manifestation du 6 octobre 2019[27].
Pour Yann Raison du Cleuziou, maître de conférences en science politique à l'université de Bordeaux, Dominique Rey « incarne un catholicisme intransigeant dans lequel la figure du prêtre reste sacrée »[29].
Le 29 août 2015, les participants à l'université d'été[34] du diocèse assistent à une table ronde, au côté de Dominique Rey sur le thème « Politique et médias » avec pour invités : Arnaud Le Clere de Sens Commun, Valérie Boyer, député Les Républicains (remplacée par Hervé Mariton quand elle apprend la présence de Marion Maréchal[35]), Simon Renucci, ancien député-maire divers gauche d'Ajaccio, Aymeric Pourbaix de Famille chrétienne et de Marion Maréchal, députée Front national. « Pour la première fois, des représentants d’un diocèse ont invité un élu du Front national à participer à un débat qu’ils organisent »[36],[37],[32]. À cette occasion, Dominique Rey déclare : « avec 40 % de voix [le FN a obtenu 38,9 % des voix aux départementales de 2015], il est impossible de faire autrement que de débattre avec le FN »[38]. Pour Cécile Chambraud, journaliste du Monde, Dominique Rey a ainsi « contribué à rompre la digue entre les catholiques pratiquants et l’extrême droite »[6].
Migrants
À l'occasion de l'élection présidentielle française de 2017, Dominique Rey propose des critères de discernement. À cette occasion, il conditionne un bon accueil des migrants à l’« affirmation des racines chrétiennes » de ces derniers[39].
Chrétiens d'Orient
Il lance un appel à l'été 2013 contre l'intervention militaire de la France en Syrie. Le 15 août 2015, il appelle à la prière pour les chrétiens d'Orient[40] ; il est le premier évêque français à se rendre en Syrie depuis le début de la guerre, le même mois[41]. Le diocèse accueille plusieurs familles de réfugiés de Syrie et d'Irak.
Liturgie
Le 5 juillet 2016, à l'occasion d'une conférence à Londres, le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, invite les prêtres à revenir à la célébration ad orientem, soit tournés vers l'orient. Également présent à cette conférence et invité à s'exprimer, Rey a pris la parole pour le remercier de cet appel et y répondre favorablement, en affirmant qu'il célébrera et appellera ses prêtres à célébrer la messe de cette manière à compter du dernier dimanche de l'Avent et en d'autres occasions appropriées[42].
Téléthon
En 2007, il revient sur la polémique qui a surgi en 2006 concernant le Téléthon[43],[44],[45]. Il exprime l'incompatibilité éthique pour les catholiques entre le respect de la personne humaine dans sa conception et la recherche sur l'embryon humain. Il appelle à un « fléchage » des dons pour garantir aux donateurs qui le souhaitent que leurs dons ne seront pas utilisés pour cette recherche sur l'embryon et soutient les recherches sur les cellules souches de l'adulte et sur le sang du cordon ombilical.[réf. nécessaire]
Franc-maçonnerie
Il est l'auteur d'un livre rappelant la position de l'Église qui condamne la franc-maçonnerie, dans lequel il rappelle l'incompatibilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie[46].
Droit à la vie
En 2008, il soutient la Marche pour la Vie, manifestation parisienne contre l'avortement. Il déclare notamment que la Marche pour la Vie lui « semble particulièrement pertinente pour réaliser un nouveau tournant culturel en faveur de la promotion de la vie de l’enfant conçu »[47].
Le , il est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « évêque du diocèse de Fréjus-Toulon (Var) ; 30 ans de ministère ecclésiastique et de services militaires »[48].
↑« Résumés des interventions des évêques français au Synode sur la Nouvelle Evangélisation - Église catholique en France », Église catholique en France, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cYouna Rivallain et Marie-Lucile Kubacki, « Pourquoi le Vatican suspend les ordinations du diocèse de Fréjus-Toulon », La Vie, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bCécile Chambraud, « Le Vatican suspend l’ordination de prêtres dans le diocèse de Fréjus-Toulon », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Youna Rivallain, « Pas d’ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon : une décision romaine et des questions », La Vie, (lire en ligne, consulté le )
↑Benoît Fauchet, « Diocèse de Toulon : Mgr Rey supprime le « monastère » d’Alcuin Reid à Brignoles », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
↑Diane Andrésy, « Église catholique : le Vatican fâché contre l’évêché de Toulon », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
↑Héloïse de Neuville (envoyée spéciale à Toulon (Var)) et Loup Besmond de Senneville (à Rome), « Diocèse de Toulon : Mgr Dominique Rey, les raisons d’un désaveu », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Pourquoi le diocèse de Toulon est sous le coup d’une visite apostolique du Vatican », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
↑Christophe Henning, « Mgr François Touvet nommé évêque coadjuteur à Toulon », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
↑Marie-Liévine Michalik, « Après des années de polémiques, Dominique Rey démissionne du diocèse de Fréjus-Toulon », La Vie, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJacques Berset, « France: L'invitation par le diocèse de Fréjus-Toulon de Marion Maréchal-Le Pen fait le buzz », Cath.ch, (lire en ligne, consulté le )
↑Ségolène de Larquier, « Université d'été catholique : Marion Maréchal-Le Pen fait fuir la députée LR Valérie Boyer », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
↑Cécile Chambraud, « L’Église ne tourne plus le dos au FN », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ) :
« Pour la première fois, des représentants d’un diocèse ont invité un élu du parti d’extrême droite à participer à un débat qu’ils organisent. »
↑Cécile Chambraud, « Monseigneur Rey, l’évêque qui flirte avec le FN », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ) :
« L’évêque de Fréjus-Toulon a jeté le trouble dans les rangs des catholiques en invitant Marion Maréchal-Le Pen à l’université d’été de son diocèse »
↑Gauthier Vaillant, « Présidentielle : les conseils de Mgr Rey pour réfléchir avant de voter », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
↑Charlotte d'Ornelas, « Syrie : la double soif d’Alep », Famille chrétienne, (lire en ligne, consulté le )
↑Marie Malzac, « Le cardinal Sarah suggère aux prêtres de célébrer la messe « vers l’Orient » à partir de l’Avent 2016 », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
↑Angélique Négroni et Sophie de Ravinel, « Controverse autour du Téléthon », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
↑Catherine Coroller, « A Paris, plusieurs milliers de manifestants contre l'avortement », Libération, (lire en ligne, consulté le )