Durant la guerre de Trente Ans, la population souffre des multiples passages de troupes et sort du conflit exsangue et décimée. La paix retrouvée, des migrants participent au redressement de la communauté.
Le secteur, à vocation rurale, s'est développé de façon constante depuis un siècle. Il associe diverses activités, certaines agricoles et forestières, d'autres mêlant artisanat et industrie et profitant d'un savoir faire séculaire, le travail du verre et du cristal[2].
Le Buttenbach, d'une longueur totale de 17,5 km, prend sa source dans la commune de Rohrbach-lès-Bitche et se jette dans l'Eichel à Lorentzen, après avoir traversé six communes[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 901 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 9,9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Mouterhouse », sur la commune de Mouterhouse à 8 km à vol d'oiseau[6], est de 10,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 954,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Au sud du pays de Bitche, Enchenberg est au cœur du triangle Rohrbach-lès-Bitche (6,5 km au nord-ouest) - Bitche (8 km au nord-est) - Sarre-Union (20 km au sud-ouest). Ces trois bourgs sont très bien desservis par des routes à grande circulation.
Enchenberg se raccorde à la RN62 (Sarreguemines-Bitche-Haguenau) à Petit-Réderching.
La liaison vers Bitche s’effectue par la route départementale RD37 via Lemberg et vers Sarre-Union et l’échangeur de l’autoroute A4 (vers Metz ou Strasbourg) via Montbronn par la RD83.
La commune en elle-même est traversée du nord au sud par la RD36 qui va de Petit-Réderching à Lemberg et qui constitue un axe majeur de circulation ainsi que par la RD83 qui vient du sud-ouest[11].
Au , Enchenberg est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (44,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (29,6 %), terres arables (28 %), zones agricoles hétérogènes (16,1 %), prairies (12,4 %), cultures permanentes (7 %), zones urbanisées (6,9 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Mentionné en 1286 sous la forme Ennechenberg, les explications plausibles du nom, nous ramènent à une hauteur possédée par un chef germanique Annico, Aneko ou Enneco ou d’une femme Ennika ou Enneka. Pour la forme Einchenberg de 1571, on a proposé le nom de personne Einicho. Longtemps aucune explication scientifique n’avait été donnée à la population du village ; c’est à partir de là que le nom d’Enchenberg a donné naissance à de nombreuses légendes[22].
Sobriquet des habitants : Enschebärje Hawerspatzen, « les moineaux pilleurs d’avoine d'Enchenberg »[24]. Il y a bien longtemps, une équipe de moissonneurs d’Enchenberg battait de l’avoine dans l’aire de leur grange. Voici qu’un hardi moineau s’empara d’une graine et voulut l’emporter. Mais déjà les battants du portique avaient été fermés, et la chasse à l’effronté voleur commença à coups de fléaux. Un prédicateur (prêtre) de passage, alerté par les cris, vint ouvrir tout doucement un battant pour y voir. Le moineau partit aussitôt et hélas ! l’homme curieux reçu, par mégarde, un grand coup de fléau sur la tête, dont il mourut. Par-dessus son corps, et sans s’occuper de leur victime, les batteurs couraient et continuaient la chasse jusqu’à la limite du ban de Lemberg, où ils purent enfin abattre le malheureux oiseau, qui s’était réfugié dans une haie. Il se peut que cette petite histoire romancée ait pour origine un crime commis à Enchenberg, à la suite de la publication de la lettre épiscopale du Cardinal Charles III de Lorraine, Vaudémont, en date du 30 juillet 1594, dans laquelle il s’élève contre les doctrines luthériennes et défend sévèrement la vente d’ouvrages de la religion réformée. Il se peut donc qu’un colporteur de bibles, appelé alors porte havresac, cherchant à vendre ses livres prohibés, ou même un novateur avec son havresac, contenant des effets, se fût attardé dans le village, où les paysans irrités l’avaient malmené ou même tué.
Reflet du long passé linguistique allemand du pays de Bitche, les micro-toponymes ruraux (ou lieux-dits cadastraux) ne sont pas en français mais en allemand. On compte notamment :
Liste des lieux-dits d'Enchenberg
Aspen.
Bebersbach.
Bildstoeckel.
Boesch.
Breitengraben.
Dreispitz.
Effwiller.
Even.
Farberg.
Glasthal et son Glasbach.
Hargarten.
Heiligenbronn, une ferme et le bois qui l'encercle, Heiligenbronner Wald.
Le village conserve des témoignages de l'époque préhistorique. Deux sites gallo-romains ont été découverts à proximité du village et une statue de Mercure en grès mise au jour dans la forêt.
Du point de vue du spirituel, Enchenberg, succursale de Siersthal pendant l'Ancien Régime, est érigé en paroisse en 1802 et fait partie depuis cette date de l'archiprêtré de Rohrbach. L'habitat rural est encore bien conservé et de nombreuses croix jalonnent les chemins, mais c'est surtout la dévotion et le pèlerinage à sainte Vérène qui ont marqué les mentalités religieuses depuis la fin du XVIIIe siècle.
Enchenberg fait partie de la communauté de communes du Pays de Bitche (CCPB) qui regroupe en son sein trente-sept communes situées autour de Bitche. Depuis , cette institution est présidée par Francis Vogt, conseiller municipal de Bitche. Les deux délégués d'Enchenberg pour cette structure intercommunale sont les conseillers municipaux Bernard Fath et Véronique Wittmann[28].
Parmi ses nombreuses compétences, la CCPB gère le gymnase et le plateau sportif du collège de Lemberg, le gymnase et le plateau sportif du collège Kieffer de Bitche, La piscine et la médiathèque Rocca de Bitche, le site du Simserhof au Légeret, le site verrier de Meisenthal, le musée du Sabotier de Soucht, le site du moulin d'Eschviller, la collecte des ordures ménagères, l’entretien des cours d’eau et le développement touristique. Le siège administratif et les bureaux de la CCPB se situent à Bitche, au 4 rue du Général Stuhl[29].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[33].
En 2021, la commune comptait 1 214 habitants[Note 3], en évolution de −3,96 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Il y eut un régent d’école à Enchenberg dès . Quant à l’enseignement des filles, la première sœur enseignante, de la congrégation de Saint-Jean-de-Bassel, est citée par le curé Muller, en comme étant au village depuis quarante ans, donc dès environ.
Au XIXe siècle, l’école de garçons se situait à l’emplacement de l’actuel parking, à côté du presbytère. Elle comportait une salle de classe au rez-de-chaussée du côté de la rue. Cette salle de classe servait aussi de salle communale et de mairie, car l’instituteur était aussi régulièrement secrétaire de mairie. Au-dessus, se trouvait la classe des moyens. Le logement de l’instituteur se trouvait de l’autre côté du couloir central, de même qu’une grange et une écurie. Le bâtiment de l’école de filles occupait une partie de l’emplacement actuel de la mairie. Il comportait une salle de classe au rez-de-chaussée pour les grandes filles. Le logement des sœurs se trouvait à l’étage.
Ces bâtiments seront remplacés à la fin du XIXe siècle par une grande et magnifique école. La famille Fath possédait une ferme et un grand terrain à l’emplacement de l’actuelle école. Un échange eut lieu en : la famille Fath cédait sa maison et son terrain, et recevait, en contrepartie, l’ancienne école de garçons en plus d’une somme d’argent. La nouvelle maison d’école comportait un corps central avec, au rez-de-chaussée, la mairie à l’avant et un logement des sœurs à l’arrière. Le logement de l’instituteur en occupait tout l’étage. Ce corps central était flanqué de deux parties latérales : à droite, une salle de classe et un autre logement des sœurs à l’étage. L’aile gauche comportait deux salles de classe, une au rez-de-chaussée et l’autre à l’étage. À l’arrière de cette aile gauche : un petit passage de quelques mètres, puis un petit bâtiment avec des aisances sans eau courante, pour filles et garçons, et une étable pour la vache de l’instituteur.
Au début du XXe siècle, un nouveau bâtiment avec une seule salle de classe, fut érigé dans la cour, parallèlement au bâtiment principal : le cours préparatoire. Il fut atteint d’un obus lors des combats de la Libération, en décembre , et remplacé par une baraque du plan Marshall qui sera définitivement rasée après la construction de la nouvelle école primaire. À sa place s’élèvera une jolie maisonnette. Elle servira au logement des sœurs, jusqu’à suppression du poste des sœurs enseignantes à Enchenberg, en . Début du XXe siècle également, on élèvera au bout de la cour arrière, vers le sentier de la Schmitt, une salle de classe en préfabriqué, en éternit, la Pappendeckelschule, école de carton, isolée avec de la laine de verre s’échappant par les fentes et les trous. Elle aussi est partie et se trouve aujourd'hui au Guisberg.
Une nouvelle école maternelle sera érigée dès le début des années -, derrière la baraque du plan Marshall, dans le jardin des sœurs. Les grandes baies vitrées ont été remplacées récemment par des fenêtres plus petites et un appentis servant d’entrée a été accolé. Elle sert actuellement d’école de tir. Vers -, une nouvelle école primaire sera construite à l’emplacement des anciennes aisances, avec un préau et deux salles de classe. Cette école sert actuellement d’école maternelle. L’ancien préau a été fermé et sert de salle de jeux[35].
Les soins sur place sont assurés en par plusieurs praticiens dont un médecin généraliste[38], assisté d'auxiliaires médicaux.
Quant aux hôpitaux, ils sont situés à Bitche - Centre hospitalier Saint Joseph (86 places), Sarreguemines - Centre hospitalier Robert-Pax (246 places), Saverne - Centre hospitalier Sainte Catherine (391 places), Haguenau - Centre hospitalier (432 places) et Strasbourg - Hôpital civil (1 088 places) et Hôpital de Hautepierre (1 018 places)[39].
Culte catholique, Communauté de paroisses Les Prairies de la Zorn[43], Diocèse de Metz.
Médias
Le Républicain lorrain est un quotidien régional d’information dont le siège social se situe à Metz. Dans son édition de Sarreguemines-Bitche, il consacre régulièrement des articles à l’actualité communale[44].
Dans le domaine des médias audiovisuels, trois chaînes de télévision sont accessibles aux habitants d'Enchenberg et relaient les informations locales : France 3 Lorraine, Mosaïk et TV Cristal. Parmi les nombreuses stations de radio disponibles, on peut citer Radio Studio 1 et Radio Mélodie[45], basées respectivement à Bitche et à Sarreguemines, ainsi que Radio Salü, radio de langue allemande basée à Sarrebruck.
Économie
Entreprises et commerces
Agriculture
Culture de céréales, de légumineuses et de graines oléagineuses.
La 1re église paroissiale dédiée à saint Pierre, située à proximité immédiate du presbytère actuel, au sud, l'église, a été détruite au moment de la construction de la nouvelle église, à partir de , une vingtaine de mètres au nord-ouest[50].
Dans les conversations en français de Moselle germanophone, outre les spécificités de l'accent francique lorrain (non distinction entre le p et le b, le ch et le j, le d et le t), la syntaxe est fréquemment bousculée par celle de l'allemand. Parmi les autres tendances lourdes figurent l'inversion entre le prénom et le nom (Muller Michel), l'usage fréquent d'abréviations pour les noms de localités (Ench', 'Bronn, Goetz', Meis', Stras'), et l'emprunts de mots à la langue francique rhénane (Bix, Flammkuche, Schnaps, Scheslon, Kirb).
De sinople à deux clefs d'or passées en sautoir, accompagnées de quatre clarines d'argent[57].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Annexes
Bibliographie
Joël Beck, Rohrbach-lès-Bitche et son canton, Sarreguemines, Éditions Pierron, , 362 p.
Joël Beck, Moulins : huileries, tailleries, scieries du pays de Bitche, Sarreguemines, Éditions Pierron, , 503 p. (lire en ligne)
Joël Beck, Le canton de Rohrbach-lès-Bitche, Éditions Sutton, , 127 p.
Joël Beck, Le Pays de Bitche 1900-1939, Éditions Sutton, , 128 p.
Jean Didier Cochet, Plan local d'urbanisme d'Enchenberg : Rapport de présentation, Laxou, , 82 p. (lire en ligne)
Paul-Édouard Glath, Du pays de Bitche en Charente-Maritime : Souvenirs de 1939-40, , 94 p.
Marie-France Jacops, Jacques Guillaume et Didier Hemmert, Le Pays de Bitche (Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, , p. 81-82
Francis Kochert, Laurette Michaux et Gérard Michaux, Moselle : Metz et le pays messin, pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, trois frontières et bassin houiller, , 345 p.
Joseph Schaefer, Le Pays de Bitche, passionnément, , 174 p.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )