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Franz Mehring

Franz Erdmann Mehring (18461919), est un penseur et historien marxiste, et un homme politique allemand. D'abord libéral, il évolua vers la social-démocratie vers 1880. Il est l'un des fondateurs du Parti communiste d'Allemagne.

Biographie

Franz Mehring naît le à Schlawe en Poméranie. Son père Carl Wilhelm Mehring et sa mère Henriette Schulze, d'anciens fonctionnaires prussiens, l'élèvent dans une stricte tradition protestante. Il fréquente le lycée de Greifenberg, puis commence des études de philologie classique et d'histoire à Leipzig[2].

En 1867, il rencontre à Berlin August Bebel, Wilhelm Liebknecht et d'autres dirigeants du Parti populaire saxon. En 1868, il s'installe à Berlin pour ses études et travaille à la rédaction de Die Zukunft, un journal démocrate.

À partir de 1871-1874, Mehring travaille pour le bureau de correspondance à Oldenbourg, et écrit les rapports de sessions du Reichstag et du parlement local. Il se fait connaître comme commentateur parlementaire, en écrivant pour le Frankfurter Zeitung et Die Waage, un journal édité par le démocrate Leopold Sonnemann (de) (18311909).

Mehring quitte Die Waage après un désaccord avec Sonnemann et il devient en 1884 le rédacteur en chef du journal libéral Berlin Volks-Zeitung. Il dénonce la loi d'exception de Bismarck contre les socialistes, bien qu'il soit lui-même membre de la bourgeoisie.

Il se rapproche du marxisme à partir des années 1880. En 1890, il rompt définitivement avec la presse bourgeoise. Mehring rejoint le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en 1891. Il collabore à plusieurs journaux quotidiens et hebdomadaires. Il est l'éditorialiste de la revue théorique hebdomadaire Neue Zeit pendant des années. Il devient un théoricien marxiste de référence.

Entre 1902 et 1907, Mehring est le rédacteur en chef du journal social-démocrate Leipziger Volkszeitung. De 1906 à 1911, il enseigne à l'école du parti SPD. Il est membre du parlement prussien de 1917 à 1918.

Pendant la Première Guerre mondiale Mehring s'éloigne du SPD. Il s'oppose à la guerre, et refuse de voter les crédits militaires. En 1916, la Ligue spartakiste, une faction marxiste révolutionnaire, est fondée et Mehring en est l'un des principaux animateurs aux côtés de Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches, Paul Levi et Clara Zetkin.

Il est l'un des fondateurs du Parti communiste d'Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD), créé le .

Malade et profondément affecté par l’assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, il meurt le à Berlin[2].

La Légende de Lessing

La Légende de Lessing est considérée par Engels comme une œuvre capitale d'historiographie et comme une œuvre de combat[3].

Elle dément la thèse nationaliste d'un mouvement national allemand porté de concert par les dynasties régnantes et les représentants des Lumières : c'est bien contre l'esprit des Lumières que s'est affirmé le nationalisme allemand et qu'a été construit l'Empire allemand dirigé par les Hohenzollern. C'est à Mehring que revient le mérite d'avoir popularisé la notion marxiste de « misère allemande », à savoir celle d'une faiblesse de la bourgeoisie allemande incapable de s'émanciper de la tutelle de l'aristocratie féodale et militaire[4]. Cette thèse a sans conteste inspiré celle du Sonderweg, telle qu'elle a été formulée dans les années 1970 par Hans-Ulrich Wehler et nombre d'historiens ouest-allemands. Jean Jaurès, sans doute trop soucieux de se concilier l'opinion publique allemande et le courant majoritaire de la SPD, s'en est pris dans le tome 3 de son Histoire socialiste de la Révolution française à Franz Mehring, accusé de produire une « interprétation pauvrement économique et étroitement matérialiste de la pensée humaine. » Mehring ne céda en rien sur sa vision de l'histoire de l'Allemagne au XVIIIe siècle, insistant sur les (nombreuses) erreurs et inexactitudes de Jaurès[5].

Œuvres

  • La Légende de Lessing, 1892
  • Sur le matérialisme historique, 1893
  • Karl Marx et la Première Internationale, 1897
  • Histoire de la Social-démocratie allemande, 1897-1898
  • Friedrich Engels, 1906
  • Absolutisme et Révolution en Allemagne (1525–1848), 1910
  • Karl Marx : Histoire de sa vie, 1918

Bibliographie

  • Thomas Höhle (de): Franz Mehring – Sein Weg zum Marxismus. Rütten & Loening, Berlin 1956. (2. verbesserte und erweiterte Auflage. 1958) (enthält auf den Seiten 321–492 Artikel von 1874 bis 1891, die in keiner Werkausgabe abgedruckt wurden).
  • Reinhold Jaretzky (de): „Interimsästhetik“. Franz Mehrings früher Versuch einer sozialgeschichtlichen Literaturbetrachtung. Frankfurt am Main, New York 1991.
  • Hans Koch (de): Franz Mehrings Beitrag zur marxistischen Literaturtheorie. Dietz, Berlin 1959; Bibliografie der Werke und Schriften Mehrings, S. 385–432.
  • Josef Schleifstein (de): Franz Mehring. Sein marxistisches Schaffen 1891–1919. Rütten & Loening, Berlin 1959.
  • Wilhelm Heinz Schröder: Sozialdemokratische Parlamentarier in den deutschen Reichs- und Landtagen 1867–1933. Biographien, Chronik und Wahldokumentation. Ein Handbuch. Droste, Düsseldorf 1995 (ISBN 3-7700-5192-0), S. 609.
  • Hans-Dieter Schütt (de) (Hrsg.): Franz Mehring oder: „Der beste zurzeit lebende Publizist“. Karl Dietz Verlag, Berlin 2019 (ISBN 978-3-320-02358-4).
  • Hermann Weber, Andreas Herbst: Mehring, Franz. In: Deutsche Kommunisten. Biographisches Handbuch 1918 bis 1945. 2., überarb. und stark erw. Auflage. Karl Dietz Verlag Berlin, Berlin 2008 (ISBN 978-3-320-02130-6).

Notes et références

  1. « https://search.iisg.amsterdam/Record/ARCH01808 » (consulté le )
  2. a et b (de) Alexander Mühle, Arnulf Scriba, « Franz Mehring 1846-1919 », sur dhm.de, .
  3. Irmgard Hartig, « Sur la querelle entre Jaurès et Mehring », Annales historiques de la Révolution française, no 211,‎ , p. 112-127 (lire en ligne).
  4. François Genton, « La « misère allemande », un problème du socialisme européen vers 1900. La controverse Jaurès-Mehring à propos de Frédéric II de Prusse et de l'Aufklärung », Chroniques allemandes no 7, 1998/1999, p. 77-80.
  5. Franz Mehring. "Pour le Roi de Prusse. Ein Entgegnung", Die Neue Zeit, 21e année, 1901-1902, t. 1, no 17, p. 517-528

Liens externes

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