Son père, Jean Baty, est un négociant et marchand de bois qui habite au 217 avenue du Maréchal-de-Saxe à Lyon[1]. Il travaille avec lui de 1908 à 1914.
Gaston Baty fait ses études au collège des dominicains d’Oullins. Avec quelques camarades, il crée l’Académie de l’Athénée, où il s’essaie à la mise en scène et à l’écriture. En 1906, il obtient sa licence de lettres à la faculté de Lyon. Il étudie à Munich de 1907 à 1908[2], et voyage par la suite en Russie, où il s'intéresse aux apports de Max Reinhardt et Constantin Stanislavski à la réforme du théâtre moderne. Il revient à Lyon en 1908, où il épouse Jeanne Laval[1] (décédée en 1979). Il est mobilisé comme interprète en 1914 à Bron.
Influencé par le théâtre allemand découvert dans sa jeunesse et le mouvement expressionniste, il est également un théoricien du théâtre. En 1920, il publie Vérités premières et paradoxales sur l’art du théâtre et fonde en 1927 le Cartel des quatre avec Louis Jouvet, Georges Pitoëff et Charles Dullin. Cette association, sans conséquence pratique du fait des fortes différences de personnalité entre ses fondateurs, permet au théâtre d’avant-garde de l’époque d’avoir une étiquette, face au théâtre de boulevard commercial.
Il publie par la suite Vie de l’art théâtral des origines à nos jours (1932) et Le Metteur en scène (1944), où il défend une acception moderne du metteur en scène, créateur égal de l’auteur, et l’importance du décor et de l’aspect visuel des pièces.
Germaniste, il joue au début de l'occupation allemande un rôle important avec Charles Dullin et Pierre Renoir à la tête de l'Association des directeurs de théâtre de Paris, un organisme créé en octobre 1940 sous la houlette allemande. Ils présentent leur démission (refusée) en [5].
À Aix-en-Provence, il lance un projet de Maison de la marionnette, et crée en 1950 la Comédie de Provence, labellisé centre dramatique national en 1952, année de son décès. Sa passion pour les marionnettes, qu’il utilise pour « rethéâtraliser le théâtre, le purifier du réalisme », l’amène à écrire de nombreux scénarios, notamment pour Guignol.
Durant sa carrière, il monte notamment L’Opéra de quat’sous (1930), Comme tu me veux, Crime et Châtiment (1933), Les caprices de Marianne (1935), Madame Bovary (1936), Faust (1937), Manon Lescaut, Phèdre (1940), La mégère apprivoisée, Macbeth, La Célestine, Becket ou l’honneur de Dieu…
1948 : La Langue des femmes de Jean-Baptiste Marie et La Marjolaine de Gaston Baty, Marionnettes de Gaston Baty, Salle des Archives Internationales de la danse
1948 : Au temps où Berthe filait de Marcel Fabry, Marionnettes de Gaston Baty, Salle des Archives Internationales de la danse
Le Théâtre joly. Les crèches et les marionnettes lyonnaises à fils, pièces recueillies et présentées par Gaston Baty, Paris, Coutan-Lambert, coll. Masques, 1937
Dulcinée, tragi-comédie en deux parties et neuf tableaux, Paris, Coutan-Lambert, coll. Masques, 1938
Trois p’tis tours et puis s’en vont in Le théâtre forain de marionnettes à fil et leur répertoire 1800-1890, Odette Lieutier, 1942
Rideau baissé, recueil, Bordas, 1949
Le masque et l'encensoir, 1921
Visage de Shakespeare, 1928
Phèdre et la mise en scène des classiques, 1939
Le metteur en scène, 1944
Lettre à une jeune comédienne, Paris, Les Presses littéraires de France, 1953
Histoire des marionnettes, avec René Chavance, PUF, coll. Que sais-je ?, 1959
Gaston Baty, introduction de Béatrice Picon-Vallin, Actes-Sud Papiers, 2016.
Hommages
Plusieurs lieux en France portent le nom de Gaston Baty :
↑Raymond Cogniat, Gaston Baty, Les Presses Littéraires de France, Paris, 1953 (p 14)
↑Serge Added, Gaston Baty ou les ambiguïtés d'un combat artistique sous l'occupation, in : Théâtre et spectacles hier et aujourd'hui, Époque moderne et contemporaine, Actes du 115e congrès national des sociétés savantes (Avignon 1990), CTHS Paris 1991, p. 390-393, (ISBN2-7355-0220-1)