Le gouvernement Pholien était tombé à la suite de la perte de crédit grandissante du Premier ministre et aux divisions internes du PSC-CVP. Pourtant, la nouvelle équipe dirigée par Jean Van Houtte consiste en un remaniement ministériel très limité : presque tous les ministres (14 sur 16) du gouvernement Pholien sont présents, y compris Joseph Pholien.
La deuxième guerre scolaire, ouverte sous le gouvernement Pholien, continue. Une loi est ainsi votée en 1953 au sujet de l'enseignement technique (alors essentiellement développé dans l'enseignement libre) : l'État s'engage à ne prendre d'initiatives à ce sujet qu'après les provinces et les communes ; si le gouvernement se justifie en expliquant que les pouvoirs locaux connaissent mieux la situation locale que l'État, l'opposition socialiste y voit surtout une manière de réduire le rôle de l'État en matière d'enseignement.
L'augmentation polémique de la durée du service militaire sous le gouvernement précédent (12 à 24 mois) continue de susciter de vives protestations, notamment dans les casernes. Le gouvernement, afin d'apaiser les esprits, propose d'autoriser le retour des miliciens chez eux après 21 mois. Pour l'opposition socialiste, ce n'est cependant pas assez. La question militaire sera un des enjeux des élections de 1954[1].
Vincent Dujardin et Michel Dumoulin, L'union fait-elle toujours la force ? : 1950-1970, Bruxelles, Le Cri, coll. « Histoire / Nouvelle Histoire de Belgique », , 256 p. (ISBN9782871064800)