Depuis 2013, les Mercedes n'ont pas été battues en qualification sur le circuit belge ; la série se poursuit avec Lewis Hamilton, moins rapide que les Ferrari sur piste sèche lors de toutes les séances d'essais libres puis les deux premières phases des qualifications, mais qui bénéfice d'une averse inondant la piste en Q3 et d'un ultime tour rapide en pneus intermédiaires pour obtenir la 78e pole position de sa carrière, sa cinquième à Spa-Francorchamps. Sebastian Vettel, qui achève sa dernière tentative après lui, est battu de sept dixièmes de seconde. Tirant parti de ces conditions particulières, Esteban Ocon, troisième devant son coéquipier Sergio Pérez placent leurs Force India (renommées Racing Point Force India) en deuxième ligne. Sur la troisième ligne, Romain Grosjean devance Kimi Räikkönen, à court de carburant pour tenter sa chance en fin de Q3. Les Red Bull Racing de Max Verstappen et Daniel Ricciardo partent depuis la quatrième ligne.
En tête dès le début de la ligne droite de Kemmel à la sortie du raidillon de l'Eau Rouge et jusqu'au terme de la course sans jamais avoir été inquiété, Sebastian Vettel fait parler la puissance de son moteur Ferrari pour remporter sa cinquante-deuxième victoire en Formule 1, ce qui lui permet d'occuper seul la troisième place au palmarès des vainqueurs de Grand Prix, devant Alain Prost. Incapable de lui résister après avoir pris un bon départ, Lewis Hamilton roule tout du long en deuxième position tandis que Max Verstappen dépasse Sergio Pérez et Esteban Ocon pour monter sur le podium et ravir la colonie de fans orange massés dans les tribunes. Valtteri Bottas remonte du dix-septième rang sur la grille, dépassant lui aussi les deux voitures roses pour finir quatrième malgré une pénalité de cinq secondes pour avoir touché Sergey Sirotkin au départ. Force India, renommée Racing Points Force India et réinscrite au championnat du monde, marque d'entrée les dix-huit premiers points de son histoire avec les 5e et 6e places finales de ses pilotes : dans le premier tour, au freinage des Combes, quatre voitures arrivent quasiment de front, Ocon à l'intérieur tente de surprendre Vettel et Hamilton, Pérez est à l'extérieur. Le pilote français trop optimiste sort de cette courbe derrière son coéquipier et le reste jusqu'à la fin de l'épreuve. Les Haas de Romain Grosjean et Kevin Magnussen se classent septième et huitième ; Pierre Gasly, dernier pilote dans le même tour que le vainqueur, et Marcus Ericsson prennent les derniers points en jeu.
Au départ de la course, Valtteri Bottas abîme son aileron avant en harponnant Sergey Sirotkin après un freinage raté. Dans le même temps, plus haut sur la grille, Nico Hülkenberg rate son freinage à l'épingle de la Source, percute l'arrière de la voiture de Fernando Alonso et la projette dans les airs ; elle atterrit partiellement sur le haut du cockpit et du halo de Charles Leclerc et arrache une grande partie de l'aileron arrière de la monoplace de Daniel Ricciardo. Celui-ci, déstabilisé, harponne alors Kimi Räikkönen, provoquant la crevaison de son pneumatique arrière droit et des dégâts irréparables sur son aileron arrière tandis que l'Australien détruit complètement son aileron avant. Hülkenberg, Alonso et Leclerc sont immédiatement hors-course, Räikkönen et Ricciardo continuent après un passage au stand mais les dégâts sur leurs machines provoquent leur abandon. Après quatre tours derrière la voiture de sécurité, Vettel gère parfaitement la relance et s'envole vers la victoire,
Après treize courses, Vettel (avec 214 points) revient à 17 points d'Hamilton (231 points) au classement du championnat du monde. Kimi Räikkönen (146 points) qui n'a pas marqué, reste troisième mais Bottas (142 points) se rapproche. Verstappen (120 points) profite de l'abandon de son coéquipier Ricciardo (118 points) pour lui subtiliser la cinquième place. Mercedes (375 points) conserve la tête du championnat constructeurs devant Ferrari (360 points) ; suivent Red Bull Racing (238 points), Renault (82 points), Haas (76 points), McLaren (52 points), Scuderia Toro Rosso (30 points), Sauber (19 points). La nouvelle entité juridique Racing Point Force India F1 Team, démarre son championnat avec 18 points et laisse la dernière place à Williams (4 points).
Contexte avant le Grand Prix
Force India Formula One Team Limited, la maison-mère de l'écurie Force India basée à Silverstone, fondée et codétenue par l'homme d'affaires indien Vijay Mallya, est placée en redressement judiciaire le . Les finances de l'entreprise sont devenues désormais très critiques alors que, parallèlement, Mallya doit s'opposer à une extradition vers l'Inde où il serait inculpé pour blanchiment d'argent et fraude[1].
Le , les administrateurs judiciaires de l'écurie acceptent une offre de rachat émanant du consortium Racing Point UK Limited emmené par le multimilliardaire canadien Lawrence Stroll, l'entrepreneur canadien André Desmarais, l'homme d'affaires monégasque Jonathan Dudman, John Idol, l'homme d'affaires américain John McCaw Jr, Michael de Picciotto et Silas Chou. Otmar Szafnauer, le responsable des opérations de Force India était en faveur d'une reprise par Stroll. Les créanciers de Force India, dont le pilote Sergio Pérez et le motoriste Mercedes, sont assurés de recevoir la totalité de leur argent tandis que les 405 emplois de l'usine de Silverstone sont sauvés[2],[3]. Peu après, Bob Fernley, le directeur adjoint de l'équipe est licencié, Otmar Szafnauer promu directeur sportif tandis qu'Andy Green garde le poste de directeur technique[4].
La veille du Grand Prix, l'écurie est plongée dans un imbriglio juridico-sportif, la vente n'étant pas entièrement bouclée. Si le consortium mené par Lawrence Stroll est désormais propriétaire des actifs (matériel et voitures), la cession de la structure juridique, nécessaire pour s'aligner en course, n'est pas effective car le consentement de treize banques indiennes créancières n'a pas été confirmé ; l'écurie pourrait se voir refuser de participer au Grand Prix[5].
Le soir même, la FIA donne son accord pour l'engagement, par Lawrence Stroll, d'une nouvelle équipe dénommée Racing Point Force India F1 Team, remplaçant l'écurie Force India qui est exclue de la saison 2018 avec effet immédiat et perd la totalité de ses points au championnat constructeurs[6].
Temps minimal à réaliser pour la qualification : 1 min 49 s 766 (107 % de 1 min 42 s 585)
Les qualifications se déroulent sur piste sèche lors des deux premières phases. Une averse inonde la piste au début de la Q3, les meilleurs temps étant alors réalisés en pneus intermédiaires[13].
Grille de départ
Valtteri Bottas, auteur du dixième temps des qualifications, est pénalisé d'un recul de quinze places sur la grille de départ après les changements du moteur à combustion, du turbocompresseur, du MGU-H, du MGU-K et des batteries ; après les pénalisations de plusieurs autres concurrents, il s'élance de la dix-septième place[14].
Nico Hülkenberg, auteur du quinzième temps des qualifications, est pénalisé d'un recul de quinze places sur la grille de départ après le changement intégral de son groupe propulseur ; après les pénalisations de plusieurs autres concurrents, il s'élance de la dix-huitième place[15].
Carlos Sainz Jr., auteur du seizième temps des qualifications, est pénalisé d'un recul de quinze places sur la grille de départ après le changement intégral de son groupe propulseur ; après la pénalisation de Stoffel Vandoorne, il s'élance de la dix-neuvième place[16].
Stoffel Vandoorne, auteur du vingtième et dernier temps des qualifications, est pénalisé d'un recul de soixante-cinq places sur la grille de départ après le changement de sa boîte de vitesses et un nouveau changement d’éléments de son moteur ; il s'élance de la dernière place[17].
La grille de qualification du Grand Prix de Belgique 2018.
La grille de départ du Grand Prix de Belgique 2018.
Alors que Force India a perdu ses 59 points inscrit lors de la première partie du championnat, l'écurie Racing Point Force India qui la remplace, nouvellement engagée dans le championnat du monde, obtient ses dix-huit premiers points grâce aux résultats de Sergio Pérez cinquième et Esteban Ocon sixième[30] ;
Sergio Pérez passe la barre des 500 points inscrits en Formule 1 (507 points inscrits)[31] ;
Un carambolage au départ, peu avant le premier virage, provoque l'abandon de cinq pilotes[32] ;
Sebastian Vettel est élu « Pilote du jour » à l'issue d'un vote organisé sur le site officiel de la Formule 1[33] ;