Guillaume de La Marck, né vers 1440[1] et mort décapité en à Maastricht, surnommé le Sanglier des Ardennes ou Guillaume à la barbe, seigneurde Lumain et de Schleiden[2], est un des seigneurs féodaux les plus puissants de la principauté de Liège.
D'abord au service du prince-évêque de Liège (1477), il passe ensuite au service du roi de France Louis XI et prend en 1482 le contrôle de la principauté, provoquant l'entrée en guerre du régent des Pays-Bas bourguignons, Maximilien d'Autriche. Il est fait prisonnier en 1484 et exécuté l'année suivante, mais la guerre se poursuit menée jusqu'en 1492 par ses frères Évrard et Robert, ainsi que par son neveu Évrard.
Il a deux frères : Évrard (1435-1496) et Robert (?-mort en 1489).
Il reçoit au château familial d'Arenberg une éducation suffisante pour bien se conduire dans les milieux les plus raffinés[6].
En 1474, à Saint-Trond, alors que sa patrie gémissait sous la botte de Charles le Téméraire, il a tué, sans raison apparente, le vicaire général Troncillon, homme peu dangereux[6].
Au service de l'évêque de Liège (1477-1482)
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Cependant, bravant l'interdit du prince, Guillaume entreprend de fortifier le château afin de renforcer sa puissance militaire, et Louis de Bourbon, craignant un nouveau soulèvement, le fait bannir de Liège. Il décide alors[Quand ?] de le bannir pour sanctionner ses ambitions personnelles.
Au service de Louis XI
Guillaume de La Marck se réfugie alors en France et indique au roi Louis XI que s’il lui fournit un corps de troupes, il assurera un passage libre aux Français dans le pays de Liège, au cas où ils voudraient entrer dans le duché de Brabant, la plus importante province des Pays-Bas bourguignons. Louis XI lui fournit une compagnie de cent lances (600 hommes) et 30 000 écus. Comme signe distinctif, les hommes de La Marck portent un habit rouge avec une hure de sanglier brodée sur la manche.
Prise de Liège et guerre contre Maximilien (1482-1484)
En août 1482, un coup d'État est mené par Guillaume de La Marck, passé au service de Louis XI, qui prend le contrôle de la principauté de Liège. Il assassine le prince-évêque le , lors d’une embuscade au moulin de Wez[6]. Il se rend ainsi maître de Liège et de presque tout le pays, exerçant des représailles contre ceux qui refusent de se soumettre. Après cela, il continue de soutenir Louis XI contre Maximilien Ier.
Le , il fait massacrer[pas clair] devant les portes du palais des princes-évêques Quentin de Thuin et Jean Ier de Courtejoye, bourgmestres de la cité, mandatés pour des négociations. Cependant, durant ce même mois, dans le village de Hollogne-sur-Geer se déroule une bataille sanglante opposant les troupes des Pays-Bas bourguignons de Maximilien aux forces liégeoises de Guillaume de la Marck ; elle entraîne la perte ou l’enfouissement possible de 98 monnaies[7]. Elle est un désastre pour Guillaume, qui excelle dans les coups de main, mais dédaigne les règles les plus élémentaires de la stratégie[6].
Il se fait nommer mambour[8] de la principauté, fait ensuite élire son fils Jean comme évêque (14 septembre), et reçoit du nouvel évêque, par le traité de Tongres (1483), le duché de Bouillon en engagement, qu'il cède en 1484 à son frère aîné Robert Ier[3].
Cependant, la majorité des membres du chapitre, réunis à Louvain, élisent Jean de Hornes, bientôt reconnu comme évêque légitime par le pape Sixte IV et par l'empereur Frédéric III. Il en résulte une guerre entre Maximilien d'Autriche, fils de l’empereur, et Guillaume. Le , ce dernier accepte de reconnaître Jean de Hornes.[pas clair]
Une guerre civile désole le pays de Liège pendant sept ans. Évrard IV de La Marck (?-1531), fils d'Évrard III, s'empare trois fois de Liège. Il ne se réconcilie avec Jean de Hornes qu'après que celui-ci a demandé publiquement pardon pour l'exécution de Guillaume (juillet 1492).
Mariage et descendance
En 1463, il épouse Jeanne d'Aarschot, dame de Schoonhoven (mort en 1506), qui lui donne :
Jean, seigneur de Lumain, marié en 1499 avec Marguerite de Runkel, grands-parents de Philippe, dont descendent les actuels ducs d'Arenberg ;
Guillaume, chevalier, seigneur d'Aigremont et, par son mariage avec Renéedu Fou (veuve de Louis IIIde Rohan-Guéméné), sire de Montbazon, de Sainte-Maure et de Nouastre, décédé le , enterré dans l'église de Sainte-Maure, chambellan du roi ; il eut trois filles de son épouse Renée du Fou, ainsi que deux enfants illégitimes :
↑Dans la mesure où il se marie en 1463, il est probablement né au plus tard entre 1440 et 1445, mais peut-être avant 1440. Son frère Evrard est né en 1435.
↑Walter Scott, Quentin Durward, in Œuvres de Walter Scott, t. XV, Paris, Furne, Gosselin, Perrotin, 1835, p. 472, note 1.
↑Laffont, Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des œuvres de tous les temps et de tous les pays, Bompiani, Laffont, 1994, t. V, p. 6142.
Voir aussi
Bibliographie
Olivier de Trazegnies, Le Lis et le Sanglier. L'histoire fascinante du Sanglier des Ardennes, éditions de l'arbre, , 571 p. (ISBN978-2-87462-009-6)
Olivier Rogeau, « La véritable histoire du "Sanglier des Ardennes", ce barbu sanguinaire de la pire espèce », Le Vif/L'Express, (lire en ligne, consulté le )
Olivier de Trazegnies, Le lis et le sanglier - Louis de Bourbon et Guillaume de La Marck (Le marquis Olivier de Trazegnies est né en 1943. Juriste, économiste et passionné d'histoire, il œuvre depuis vingt-cinq ans à la protection du Patrimoine au sein de plusieurs associations européennes. Il habite dans une des dernières forteresses du XIIIe siècle : le château de Corroy le Château. Son ouvrage, le premier du genre, a été, écrit en collaboration avec le prince d'Arenberg, descendant direct de Guillaume de La Marck.).