Jeune premier à la carrière prometteuse, Jan-Michael Vincent devient ensuite une vedette de la télévision dans les années 1980, mais de nombreux problèmes personnels (alcool, drogue, divorces, etc.) font décliner sa carrière et il connaît ensuite une véritable déchéance sociale. Il cesse de tourner au début des années 2000[3].
Biographie
Famille et formation
Jan-Michael Vincent naît en 1944 dans le comté d'Adams près de Denver dans le Colorado. Il est le fils de Lloyd Whiteley Vincent et de Doris Jane Pace[1].
En 1978, il tourne dans le film Big Wednesday de John Milius, récit initiatique dans le milieu des surfers californiens qui accroît sa notoriété. En 1983, il joue, aux côtés de Robert Mitchum, l'un des rôles principaux de la mini-série Le Souffle de la guerre, qui remporte un vif succès.
Mais c'est l'année suivante, avec le rôle de « Stringfellow Hawke » (Springfellow Hawke dans la version française) qu'il décroche dans la célèbre série Supercopter, qu'il devient, à l'aube de la quarantaine, une star internationale de la télévision, faisant le bonheur des magazines télé et de la presse people des années 1980. Il campe ce personnage durant trois saisons et est à l'époque, grâce à la série, l'acteur américain de télévision le mieux payé[5] (la presse évoque un salaire de 200 000 dollars par épisode)[4].
Fin de carrière prématurée et chaotique
Cependant, les problèmes récurrents de drogue et surtout d'alcool de Jan-Michael Vincent font que les producteurs finissent par le renvoyer de la série Supercopter lors de la troisième saison, en 1986, car l'acteur a de plus en plus de mal à tenir son rôle[6]. Dès lors, sa vie privée comme sa vie professionnelle deviennent particulièrement problématiques et l'acteur n'apparaît plus, à de rares exceptions près, que dans des films de série B[6].
Il sera en outre coupable dans les années 1990 d'un accident de voiture alors qu'il était en état d'ivresse, qui lui laissera des cicatrices sur le visage et le blessera aux cordes vocales[6]. Cet accident survient au moment où il s'investit dans la production d'un film, Red Line (1996), où il apparaît avec des cicatrices sur le visage ainsi que son bracelet d'identification de l'hôpital, achevant de ruiner son image de playboy auprès des producteurs[6].
Après des années de déchéance, devenant notamment SDF dans les rues de Los Angeles durant quelques mois, il se retire définitivement des plateaux de tournage en 2003[6].
Vie privée
En 1974, Jan-Michael Vincent épouse Bonnie Poorman, son amour de lycée, qui lui a donné en 1972 son seul enfant, sa fille Amber Springbird[7]. Ils se séparent en 1976. En 1985, il épouse Joanne Germaine Robinson (1956-2017), de près de 15 ans sa cadette, avec laquelle il sort depuis la fin des années 1970. Elle le quitte en 1994, l'accusant de violences conjugales et d'abus sexuels, et obtient une ordonnance d'éloignement contre lui[7]. Anéanti par cette séparation, il fait une tentative de suicide deux semaines plus tard en précipitant sa voiture dans une falaise, mais s'en sort malgré de nombreuses blessures[3]. Joanne s'affichera cependant à ses côtés de manière complice, allant jusqu'à poser la tête sur son épaule, lors du tournage en 1996 d'un documentaire consacré à l'acteur[8]. Le fils qu'elle met au monde l'année suivante (1997) porte le nom de famille « Vincent ».
En 1995, il est condamné à 374 000 dollars d'amende après la plainte d'une femme se présentant comme une ancienne petite amie, qui déclare avoir été agressée par l'acteur après leur rupture, ce qui lui aurait fait perdre l'enfant qu'elle portait[7]. Les années suivantes, il survit par chance à deux graves accidents de voiture. Dans le premier en 1996, il se fracture trois vertèbres cervicales et ses cordes vocales sont irrémédiablement abîmées lors de son intubation à l'hôpital. Concernant cet accident, il dira en 2007 lors d'une interview télévisée n'avoir aucun souvenir du crash[7],[9].
En 2000, toujours alcoolique, Jan-Michael Vincent enfreint sa mise à l'épreuve, agresse sa femme d'alors, Patricia Ann Vincent[1], et passe deux mois en prison. En 2008, il est une nouvelle fois impliqué dans un accident de la route[7].
En , alors qu'il est interviewé sur son lieu de résidence, à Vicksburg dans le Mississippi, par le tabloïdNational Enquirer, l'acteur, alors âgé de 70 ans, y apparaît terriblement vieilli, diminué et marqué par les épreuves : ruiné, amputé à deux reprises de la jambe droite deux ans plus tôt[5] à la suite d'une septicémie consécutive à des troubles artériels qui a failli entraîner sa mort, il ne se déplace plus qu'occasionnellement, que ce soit en fauteuil roulant ou en déambulateur avec sa prothèse de jambe[7]. Il semble en outre souffrir de problèmes de mémoire[7], disant notamment n'avoir qu'un vague souvenir de son personnage de Supercopter[5]. Sa femme, Patricia Ann, confirme également qu'il est endetté pour un montant de 70 000 dollars[5],[7].
Mort
Le , le site TMZ annonce la mort de Jan-Michael Vincent[1] survenue le à l'âge de 74 ans, des suites d'un arrêt cardiaque après un séjour de longue durée dans un hôpital d'Asheville en Caroline du Nord, le site web ayant pu consulter son acte de décès[1],[10]. Selon TMZ, sa dépouille a été incinérée[1].
Dans la série animée Rick et Morty (saison 2, épisode 8, « Câble interdimensionnel 2 : Tenter le destin »), une parodie de Jan-Michael Vincent apparaît quand les personnages regardent sur le câble inter-dimensionnel la bande annonce d'un film d'une autre dimension, appelé « Jan Quadrant Vincent 16 » mettant en vedette des versions romancées de Jan-Michael Vincent[11].