Été 1990, Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaires, est envoyé dans le désert saoudien alors qu'il vient de fêter ses 20 ans. Alors que la guerre du Golfe vient d'éclater, son bataillon de Marines est l'un des premiers à se déployer dans cet immense désert.
Mais commence alors une attente longue et interminable pour ces jeunes déracinés, qui ne cessent de se gaver d'images et d'idéologie guerrières et de bière. Face à un « ennemi fantôme », des tensions extrêmes apparaissent entre les Marines malgré l'inaltérable amitié qui les lie.
Fiche technique
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Le réalisateur Sam Mendes a été d'emblée séduit par le livre de Swofford :
« À ma première lecture du livre d'Anthony Swofford, j'ai surtout été sensible à son approche subjective de la guerre, vue à travers les yeux d'un homme à la recherche de lui-même. J'ai été passionné par le mélange de machisme, d'humour, de situations surréalistes, et d'observations politiques très pointues. Ce récit de guerre, qui ne ressemblait à aucun autre, nous parle d'une guerre qui ne ressembla à aucune autre. Pouvait-il donner naissance à un film de guerre qui ne ressemblait à aucun autre ? […] Nos souvenirs de la guerre du Golfe ce sont ces minuscules images télévisées, parfaitement propres, de frappes “chirurgicales” sur des villes en modèle réduit, dont on ne pouvait même pas concevoir qu'elles fussent habitées. Sur le terrain, les militaires n'avaient aucune idée de la situation. Nous non plus, d'ailleurs, puisque nous n'y avions pas accès. C'est pour cela que j'ai eu envie de découvrir ce conflit à travers les yeux d'un fantassin. Les expériences de Tony dans le désert révèlent la face cachée de la guerre du Golfe, elles sont à l'exact opposé de ce que nous croyons être “normal” dans le déroulement de toute guerre [5] »
Le réalisateur Sam Mendes a souhaité que ses acteurs suivent un entraînement très rude et précis afin de connaître les gestes parfaits du Marine. Ils ont ainsi passé quatre jours à la George Air Force Base avec le sergent-major James Dever, qui a travaillé comme consultant pour Le Dernier Samouraï et Nous étions soldats[5].
« J'avais déjà travaillé au milieu de groupes exclusivement masculins, où se nouent de forts liens de solidarité. Mais ici, c'est toute l'équipe, à l'exclusion de la scripte et de deux ou trois autres femmes, qui était masculine. Même les coiffeurs et maquilleurs étaient des hommes. Cela devient vite insupportable car on se lasse des grosses blagues machistes qui tournent autour de la violence et du sexe. Des factions se forment, des bagarres éclatent. Je n'avais jamais vu autant de disputes — ni autant d'amour — sur un tournage[5]. »
— Peter Sarsgaard
Durant le tournage, Sam Mendes a décidé de cadrer tous ses plans d'une certaine manière :
« J'ai délibérément omis les sacro-saints “master shots” d'exposition. Chaque scène démarre par un plan rapproché de Swofford pénétrant en un lieu donné, agissant ou observant. C'est à partir de lui que l'ensemble du film s'articule, “au ras du sol”, puisque nous ne voyons à l'écran que ce que lui et ses camarades sont en mesure de voir. Donc, aucun plan de survol du “point de vue de Dieu”, aucun mouvement de grue géant, aucun plan pris d'hélico sur ces “fourmis” perdues dans l'immensité du désert. Le cadreur se déplace avec les acteurs, à leur rythme, et chaque mouvement d'appareil est motivé[5]. »
Nomination au Prix d'Excellence en direction artistique pour Dennis Gassner, Stefan Dechant, Christina Wilson, Marco Niro, A. Todd Holland et Christopher Tandon
Black Movie Awards 2006
Nomination au Black Movie Award du meilleur acteur dans un second rôle pour Jamie Foxx
Nomination au Satellite Award du meilleur coffret DVD
Clins d’œil
Au cours d'une scène, les marines assistent à la projection du film Apocalypse Now, sur lequel le chef monteur Walter Murch avait déjà officié[5]. Par ailleurs, les soldats pensent également recevoir une cassette vidéo de Voyage au bout de l'enfer mais c'est en réalité une vidéo « coquine » d'une femme d'un soldat du régiment.