Dans le Kumulipo, le monde a été créé au cours d’une nuit cosmique. Ce n'est pas juste une nuit, mais plusieurs nuits dans le temps. Les anciens kahunas et prêtres de la religion hawaïenne récitent le Kumulipo pendant la saison des makahiki, en l'honneur du dieu Lono. En 1779, le capitaine James Cook arriva dans la baie de Kealakekua, sur l’île de Hawaï au cours de la saison et fut accueilli par les Hawaïens récitant le Kumulipo . Certaines histoires disent que Cook a été pris pour Lono, à cause du type de voiles sur son bateau et de son teint pâle[2]. En 1889, le roi Kalakaua imprima un pamphlet du Kumulipo de soixante pages. Une brochure de deux pages décrivant comment le chant a été composé et est récité était jointe au pamphlet[3].
Le Kumulipo a une longueur totale de 2102 lignes, en l'honneur de Kalaninuiamamao, qui a créé la paix pour tous quand il est né. Il y avait beaucoup de combats entre sa ʻI et la famille Keawe, qui étaient cousins donc sa naissance a arrêté la vendetta entre les deux. Le Kumulipo est une généalogiecosmogonique, ce qui signifie qu'il se rapporte aux étoiles et à la Lune. Sur les 2102 lignes, il comporte 16 wā, mot qui signifie « époque » ou « âge ». Dans chaque wā, quelque chose naît, que ce soit un humain, une plante ou une créature[3].
Le Kumulipo est divisé en seize sections nommées wā. Les sept premiers wā relèvent de la section de pō (obscurité), l'âge de l'esprit. La Terre peut exister ou non, mais les événements décrits ne se déroulent pas dans un univers physique. Les mots montrent le développement de la vie, qui traverse des étapes similaires à celles d'un enfant humain. Toutes les plantes et tous les animaux de la mer, de la terre et du ciel, mâles et femelles, sont créés[6]. Finalement, cela mène aux premiers mammifères.
Voici les quatre premières lignes du Kumulipo :
La deuxième partie, contenant les neuf autres wā, est ao et est signalé par l'arrivée de la lumière et des dieux, qui veillent sur l'évolution des animaux en les premiers humains. Après cela se trouve la généalogie complexe de Kalaninuiamamao, qui s'étend jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Dans le troisième wā, 52 types de créatures volantes, qui incluent des oiseaux de mer tels que ʻIwa (frégate ou oiseau homme de guerre), le Lupe et le Noio (Noddi noir de Hawaï). Ces oiseaux de mer ont des parents sur la terre, tels que Io (faucon), Nene (oie) et Pueo (hibou). Dans ce wā, des insectes sont également nés, tels que Peʻelua (chenille) et Pulelehua (papillon).
Dans le quatrième wā, les créatures effrayantes et rampantes sont nées. Ceux-ci incluent Honu (tortue de mer), Ula (homard), Moʻo (lézards) et Opeope (méduse). Leurs cousins à terre comprennent Kuhonua (vigne maile) et ʻOheʻohebambou.
Dans le sixième wā,Uku (puces) et ʻIole (rat) sont nés.
Dans le septième wā, ʻĪlio (chien) et le Peʻapeʻa (chauve-souris) sont nés.
Dans le huitième wā, les quatre divinités naissent : Laʻilaʻi (Femme), Kiʻi (Homme), Kāne (Dieu) et Kanaloa (Poulpe), respectivement.
Dans le neuvième wā, Laʻilaʻi prend son frère aîné Kiʻi comme compagnon et les premiers humains naissent de son cerveau (celui de Laʻilaʻi).
Dans le dixième wā, La'ila'i prend son frère suivant, Kāne, comme compagnon après avoir perdu l'intérêt pour Kiʻi. Elle a alors eu quatre enfants de Kāne : Laʻiʻoloʻolo, Kamahaʻina (Homme), Kamamule (Homme), Kamakalua (Femme). Laʻilaʻi retourna rapidement vers Kiʻi et en eut trois enfants : Haʻi (F), Haliʻa (F) et Hākea (M). Nés pendant que leur mère était avec deux hommes, ils deviennent "Poʻolua" et revendiquent la lignée des deux pères.
Le quinzième wā fait référence à Haumeanuiʻāiwaiwa et à sa lignée. Il explique également les aventures et la fratrie de Māui.
Le seizième wā raconte toute la lignée de Maui depuis quarante-quatre générations, jusqu'au Moʻi de Maui, Piʻilani.
Littérature comparée
Des comparaisons peuvent être faites entre partenaires conjugaux (mari et femme ont souvent des noms synonymes), entre noms généalogiques et noms flore-faune, et dans d'autres généalogies polynésiennes[8].