Malgré des critiques presse mitigées, L'Aube rouge est un succès commercial, rapportant 38 millions de dollars contre un budget de 17 millions de dollars. C'était le premier film à sortir aux États-Unis avec une classification PG-13 de la MPAA, selon le système de classification introduit le 1er juillet 1984[1].
Un groupe d'adolescents américains, étudiants dans une école de Calumet, au Colorado[3], se retrouvent pris au piège après l'invasion de leur pays par le bloc de l'Est. Les Cubains se sont également alliés aux Soviétiques contre les États-Unis. Les jeunes gens vont se réfugier dans la forêt nationale d'Arapaho. Ils vont ensuite former un groupe de résistants pratiquant la guérilla, sous le nom de Wolverines (d'après le nom de la mascotte de leur école, un carcajou).
Fiche technique
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Le scénario est initialement écrit par Kevin Reynolds, sous le titre Ten Soldiers (« Dix Soldats » en français) et est assez proche de Sa Majesté des mouches[4],[5]. Le producteur Barry Beckerman découvre le script et décèle des possibilités d'en faire un film lucratif avec un budget modeste[6]. Son père Sidney Beckerman l'aide à financer les 5 000 $ pour mettre une option sur le script. Kevin Reynolds souhaite également le réaliser mais les Beckerman veulent un réalisateur expérimenté. Walter Hill est envisagé mais il refuse, comme d'autres metteurs en scène[6].
Le projet passe de studio en studio, sans se concrétiser. De plus, Kevin Reynolds se concentre sur un autre projet. Il parvient grâce à Steven Spielberg et Amblin Entertainment à monter son premier film comme réalisateur, Une bringue d'enfer. Le script est alors acheté par la Metro-Goldwyn-Mayer. La réalisation est proposée à John Milius, qui a notamment écrit un célèbre film de guerre, Apocalypse Now. Cette idée plaît beaucoup à Alexander Haig, membre du board du studio, un conseiller politique voulant se lancer dans l'industrie cinématographique. Mais certains exécutifs de la MGM hésitent. La MGM contacte Steven Spielberg pour avoir un avis sur Kevin Reynolds, alors que son film Une bringue d'enfer est au montage. Steven Spielberg ne semble pas emballé par les premiers retours sur le film[7]. John Milius est confirmé à son poste[8].
Une fois engagé, John Milius commence à réécrire le script. Avec l'aide d'Alexander Haig, il développe les circonstances de l'invasion des États-Unis, notamment en s'inspirant des théories sur une action similaire imaginée par Adolf Hitler[9]. Alexander Haig prend le scénariste-réalisateur sous son aile et lui ouvre les portes du Hudson Institute, un think tankconservateur et un centre de recherche créé par Herman Kahn et d'autre membres de la RAND Corporation, pour pouvoir développer une intrigue crédible. Alexander Haig suggère d'introduire le Nicaragua dans l'histoire ainsi qu'une branche gauchiste mexicaine qui participe à l'invasion soviétique[10]. Cependant, toutes les nouvelles idées de John Milius et Alexander Haig font augmenter fortement le budget[4]. Le Pentagone apporte également sa coopération au film[11].
Un autre changement est apporté sur les protagonistes principaux. Il est décidé d'en faire un petit groupe restreint constitué d'élèves du secondaire[12].
Attribution des rôles
John Milius voulait Robert Blake pour incarner Andrew Tanner. Mais les producteurs préfèrent engager Powers Boothe[13].
Il s'agit du premier véritable rôle au cinéma de Charlie Sheen, qui avait commencé sa carrière dix ans plus tôt dans le téléfilm Exécuté pour désertion, avec son père Martin, ou une très brève apparition dans La Balade sauvage (1973). Emilio Estevez, le frère de Charlie Sheen, avait initialement été engagé pour incarner Jed, mais il a finalement quitté le film pour un autre projet[2]. Le rôle de Jed revient finalement à Patrick Swayze, qui retrouve des partenaires d'Outsiders (sorti un an plus tôt), C. Thomas Howell, William Smith et Darren Dalton .
Les acteurs sont entraînés et conseillés par des membres des Special Forces. Dale Dye travaille également comme consultant[2]. Le tournage n'est pas de tout repos : Patrick Swayze sera notamment victimes de gelures[2].
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Le film est un succès avec 38 376 497 $ de recettes[15]. Cela en fait le 20e meilleur film au box-office nord-américain de 1984. En France, il totalise 298 801 entrées[16].
Distinction
Brad Savage est nommé au Young Artist Awards 1985, dans la catégorie meilleur jeune acteur dans un film musical, de comédie, d'aventure ou dramatique[17].
L'Aube rouge est le premier film à sortir avec le classement PG-13 (déconseillé aux moins de treize ans) de la MPAA[18]. La violence du film fait même l'objet d'une entrée dans le Livre Guinness des records : L'Aube rouge est à l'époque le film contenant le plus de scènes et d'actes violents (2,23 par minute selon le Guiness). Par ailleurs, en raison de sa violence, il est interdit dans les cinémas en Finlande[2].
Une scène, visible dans certaines bandes-annonces du film, voyait des chars écraser un restaurant McDonald's dans lequel mangent des soldats ennemis. Mais à la suite du massacre du McDonald's de San Ysidro en juillet 1984, la scène est retirée du film[2].