La ligne « de La Bassée à Lille » est déclarée d'utilité publique par décret impérial le [3]. Ce même décret approuve la convention signée à la même date entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des mines de Béthune pour la concession de la ligne.
Un « embranchement du chemin de fer de La Bassée à Lille sur Béthune » est déclaré d'utilité publique par décret le [4]. Ce décret concède l'embranchement à la Compagnie des mines de Béthune.
Le est constituée la Compagnie du chemin de fer de Lille à Béthune et à Bully-Grenay, qui se substitue à la Compagnie des mines de Béthune comme concessionnaire de la ligne. Ses statuts sont homologués par décret impérial le suivant[5].
Les et , la Compagnie des chemins de fer de Lille à Valenciennes, garante de la Compagnie du chemin de fer de Lille à Béthune et à Bully-Grenay, signe un traité avec la Compagnie des chemins de fer du Nord pour l'exploitation jusqu'à l'échéance de la concession de l'ensemble des lignes dont elle assure l'exploitation. Ce traité est approuvé par un décret le [7].
La ligne est intégrée au réseau de Compagnie des chemins de fer du Nord selon les termes d'une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[8].
De Béthune à Abbeville
Un décret impérial du déclare d'utilité publique et prescrit la mise en adjudication d'une ligne d'Arras à Étaples avec embranchement sur Béthune[9]. Ce même décret prévoyait la desserte soit directement, soit par embranchement, de Frévent et Saint-Pol.
La section entre Béthune et Abbeville est concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord au titre de l'intérêt général par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[10].
Déclin
Déclassements
Section de Saint-Pol-sur-Ternoise à Frévent (PK 76,060 à 89,275) : ?
Section de Frévent à Auxi-le-Château (PK 89,275 à 102,300) : [11].
Section à Saint-Pol-sur-Ternoise (PK 74,810 à 76,060) : [12].
Section d'Auxi-le-Château à Abbeville (PK 102,300 à 134,130) : [13] (section devenue par la suite une voie verte, La Traverse du Ponthieu[14]).
Fermeture
Section de Saint-Pol-sur-Ternoise à Ramecourt (PK 73,480 à 74,810) : [15]
Entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Abbeville, la ligne n'est plus exploitée ; le tracé est tout autant sinueux et reste visible dans le paysage. Peu avant Abbeville, la ligne passe sous le viaduc du Scardon (emprunté par l'autoroute A16) avant de contourner la ville par le sud et d'atteindre la gare, ainsi que les lignes de Longueau à Boulogne-Ville et d'Abbeville à Eu, cette dernière permettant de rejoindre Le Tréport.
Vitesses limites
Vitesses limites de la ligne en 2012 pour tous les types de trains en sens impair (certaines catégories de trains, comme les trains de marchandises, possèdent des limites plus faibles)[16] :
De
À
Limite
Lille-Flandres BV
Portique « Pont supérieur de Fives »
30
Portique « Pont supérieur de Fives »
Don-Sainghin BV
100
Don-Sainghin BV
Béthune
110
Béthune
Bif. de Fouquereuil (PK 44,9)
140
Bif. de Fouquereuil (PK 44,9)
Saint-Pol-sur-Ternoise
80
Infrastructure
Voies et électrification
Cette ligne est à double voie de Fives (Lille-Flandres) à Fouquereuil. Il existait autrefois une 2e voie de Fouquereuil à Lapugnoy et de Brias à Saint-Pol-sur-Ternoise.
Électrification
Divers tronçons de la ligne ont été électrifiés en 25 kV – 50 Hz, aux dates suivantes :
Bif. de La Justice – bif. d'Haubourdin : ;
Bif. de La Justice – Lille-Voyageurs : ;
Bif. d'Haubourdin – Don-Sainghin : ;
Béthune – Lapugnoy : ;
Don-Sainghin – Béthune : .
Désélectrification
Bif. de Fouquereuil – Lapugnoy : .
Rétablissement de la deuxième voie déposée en 1949
Dans le tableau déroulant qui suit, les gares mentionnées avec un rond noir sont celles ouvertes au service des voyageurs (les noms des terminus du réseau TER Hauts-de-France sont d'ailleurs en gras) ; les gares marquées avec un rond blanc sont fermées, abandonnées ou détruites.
Initialement un faisceau de voies pour les marchandises, Lille-Sud était également devenue une gare de voyageurs (en remplacement de Lille-Porte-d'Arras et de Lille-Porte-des-Postes) lors de la rectification du tracé de la ligne.
Gare jouxtée d'une halte du même nom, cette dernière étant cependant établie sur l'ancienne ligne d'Abbeville à Dompierre (début du tronc commun par jumelage des deux voies sur la même plate-forme).
La disposition des infrastructures ferroviaires, notamment ces gares, est visible sur le schéma de la ligne.
Principaux ouvrages d'art
Pont du Marais
Le « pont du Marais », situé à Frévent, est un ancien pont qui enjambe la Canche. Il est composé d'une seule arche.
En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, pour enrayer une éventuelle avancée allemande, le 3e régiment du génie fait sauter le pont fin août. Dès octobre suivant, il est reconstruit provisoirement, avec une seule voie, et des trains peuvent alors circuler à nouveau pour alimenter le front. Par la suite, le pont est rapidement reconstruit de façon définitive et, en , a lieu l'ouverture du nouvel ouvrage.
Dans les années 1900.
Le pont, détruit en …
… puis reconstruit de manière provisoire en .
Le pont reconstruit définitivement, en .
Pont de Béthune
Le « pont de Béthune » est un ancien pont métallique enjambant la Somme, à Abbeville. Un deuxième tablier avait été construit pour permettre le passage de la ligne départementale d'Abbeville à Dompierre. L'ensemble a été détruit une première fois en (puis initialement remplacé par une structure provisoire édifiée par le génie en 94 h), lors de la Première Guerre mondiale[19]. Il a aussi subi les bombardements de , mais seul le tablier de la ligne de Fives à Abbeville a finalement été reconstruit définitivement après la Seconde Guerre mondiale[20].
Moyennant un financement de 1,1 million d'euros, la réhabilitation de l'ouvrage — travaux qui doivent être réalisés avant 2027 — permettra de créer une liaison entre la véloroute de la vallée de la Somme (longeant le fleuve) et La Traverse du Ponthieu (voie verte sise sur les anciennes emprises ferroviaires entre Abbeville et Auxi-le-Château[14])[21],[22].
Carte postale ancienne montrant le pont.
À gauche, la culée accueillait le tablier de la ligne Abbeville – Dompierre, qui fut ainsi jumeau de celui de la ligne Fives – Abbeville situé à droite.
La ligne de Fives à Abbeville est exploitée, sur sa section Fives – Saint-Pol-sur-Ternoise, par les TER Hauts-de-France. Elle voit passer des trains assurant des missions semi-directes des lignes commerciales K50 et K51, toutes deux partant de Lille-Flandres afin de rejoindre respectivement Béthune, voire Saint-Pol-sur-Ternoise, ou Lens (par la ligne de Lens à Don - Sainghin). D'autres TER assurent des missions omnibus, desservant alors toutes les gares présentes sur le parcours Lille – Béthune voire Saint-Pol (ligne C50), ou bien sur Lille – Lens par Don - Sainghin (ligne C51)[24]. Des trains de fret y circulent également, notamment afin de contourner Lille par la ligne d'Haubourdin à Saint-André. Cependant, la section entre Lille et Don peut parfois voir passer des TER en direction d'Arras et d'Amiens, en cas de perturbations sur l'itinéraire habituel qui emprunte la ligne de Paris-Nord à Lille.
Notes et références
↑ a et bN.B. : la ligne est déclassée entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Abbeville.
↑Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
↑« No 11662 – Décret impérial qui, 1o déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de La Bassée à Lille ; 2o approuve la convention passée avec la Compagnie houillère de Béthune pour l'exécution de ce chemin de fer : », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, XI, vol. 22, no 1150, , p. 353-371 (lire en ligne).
↑« No 13039 – Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un embranchement du chemin de fer de La Bassée à Lille sur Béthune : », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, XI, vol. 25, no 1276, , p. 211-212.
↑« No 18263 – Décret impérial portant autorisation de la société anonyme formée à Paris sous la dénomination de Compagnie du chemin de fer de Lille à Béthune et à Bully-Grenay : », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, XI, vol. 22 « Partie supplémentaire », no 1124, , p. 1097-1115.
↑« No 12762 – Décret impérial qui, 1o déclare d'utilité publique l'établissement du chemin de fer d'Arras à Étaples ; 2o prescrit la mise en adjudication de la concession de ce chemin de fer : », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, XI, vol. 24, no 1251, , p. 482-499.
↑« No 16991 – Décret impérial qui approuve la convention passée, le , entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics et la Compagnie des chemins de fer du Nord : », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, XI, vol. 33, no 1721, , p. 900-906.
↑Site rff.fr, « Décision du conseil d'administration en date du portant fermeture de la section : ligne du réseau ferré national comprise entre Saint-Pol-sur-Ternoise à Ramecourt de la ligne de Fives à Abbeville » ; lire (consulté le ).
↑Dominique Delannoy (rédacteur en chef du Journal d'Abbeville), Abbeville : Mémoire en Images, Saint-Avertin, Éditions Alan Sutton, , 127 p. (ISBN978-2-8138-0303-0), chap. 7 (« À pied, à cheval, en voiture… tous les chemins mènent à Abbeville »), p. 85.