Né dans ce qui est aujourd'hui Trois-Rivières-Ouest, un secteur de Trois-Rivières, Louis-Edmond Panneton est le fils d'André Panneton, fils de Joseph Panneton et Geneviève Rivard, et de Marie Blondin, fille de Pierre Blondin et Marie Levasseur[1],[2],[3]. Louis-Edmond a trois autres frères et sœurs qui ont atteint l'âge adulte, Henriette, Sévère et Françoix-Xavier, et trois frères mort en bas âge, Léger, Joseph-Narcisse et Joseph-Denis[2],[3]. Né en 1848, Louis-Edmond est le benjamin de la famille Panneton[2],[3].
Louis-Edmond Panneton reçoit son éducation au Séminaire de Trois-Rivières, où il s'oriente vers l'étude du droit. De 1860 à 1865, il s'adonne que c'est son cousin éloigné, Joseph-Élie Panneton, qui est le premier supérieur de l'institution d'enseignement[4],[5]. Louis-Edmond et Joseph-Élie Panneton partagent le même ancêtre commun, Théodore-Marie Panneton, soit l'arrière-grand-père de Louis-Edmond[6],[7]. Les Panneton sont présents sur le territoire québécois depuis le XVIIe siècle, lorsque Claude Panneton-Lefifre est arrivé en Nouvelle-France[8]. En 1865, Louis-Edmond Panneton déménage à Sherbrooke et complète sa formation en 1870[9],[10],[11]. Il est admis au sein du Barreau du Québec le 21 juin de la même année[10],[11]. Louis-Edmond Panneton se spécialise dans le droit criminel[12].
Louis-Edmond Panneton fait partie d'une nouvelle vague de jeunes professionnels canadiens-français qui se sont installés à Sherbrooke autour des années 1870-1880[14]. Peu de temps après son arrivée dans les Cantons-de-l'Est, il devient conseiller juridique de la ville de Sherbrooke et c'est à ce titre qu'il est notamment envoyé au moins deux fois en Angleterre pour plaider devant le Conseil privé de Londres[12],[15].
Il enseigne le droit civil à l'Université Bishop's, bien que de façon sporadique en raison de sa carrière d'avocat et de politicien[9].
Le 26 juin 1882, participe à l'incorporation de la Compagnie minière de Sherbrooke et de la Beauce en partenariat avec Frederic Borrommée Beaudry, François Calixte Lauzon, Joseph Azaire Archambault et Joseph T. Lachance Archambault[16]. En août 1882, il achète un lot de terre appartenant à Augusta Sanborn, l'épouse de John Sewell Sanborn[17]. Agissant à titre de promoteur immobilier, il fait construire un ensemble de quatre maisons sur son lot de terre en empruntant beaucoup d'argent, notamment à la corporation de l'Université Bishop. L'ensemble des maisons étaient destinées à une classe de gens aisée financièrement et est encore aujourd'hui connu sous le nom de Terrasse Panneton[17]. La famille Panneton en est restée propriétaire jusqu'en 1917[17]. La Terrasse Panneton est classée au sein du patrimoine immobilier du Québec[17],[18].
De 1885 à 1886, il est le président de la Eastern Townships Typographical Company, une imprimerie qui se charge notamment de publier le journal Le Pionnier[9].
Louis-Edmond Panneton est créé conseiller de la reine une première fois en 1887 par Henry Petty-Fitzmaurice, gouverneur général du Canada, et une seconde fois en 1899[1],[11],[13],[19]. En 1887, il est élu bâtonnier du Barreau de Saint-François, un mandat qui se renouvellera en 1888 pour se poursuivre jusqu'en 1889[1]. Louis-Edmond Panneton est à nouveau élu bâtonnier de son barreau de section en 1896, 1898, 1905 et 1907[13].
De novembre 1890 à mars 1891, il est le propriétaire et un des rédacteurs du journal Le Peuple[13].
En mai 1907, Louis-Edmond Panneton est élu bâtonnier du Québec pour le bâtonnat de 1907-1908[20].
En 1886, Louis-Edmond Panneton est élu à titre de conseiller municipal de la ville de Sherbrooke, représentant le quartier Centre[17]. Le 18 janvier 1888, Louis-Edmond Panneton devient le 14emaire de Sherbrooke, un poste qu'il maintient pendant un an exactement jusqu'au 18 janvier 1889[12],[21]. Le maire sortant, William Michael Murray, a notamment intercédé en sa faveur[12]. Lors de son mandat à titre de maire, la ville de Sherbrooke refuse la prohibition, ouvre un parc dans l'est de la ville et vote l'augmentation du nombre de conseillers municipaux[12].
Louis-Edmond Panneton se présente aux élections générales québécoises de 1892 tenues le 8 mars dans la circonscription électorale de Sherbrooke sous la bannière du Parti conservateur du Québec[11],[22]. L'association conservatrice de Sherbrooke, qui comptait de plus en plus de francophones dans ses rangs, a préféré choisir Panneton comme candidat conservateur plutôt que Joseph Gibb Robertson, député de Sherbrooke depuis 1867[14]. Ce dernier, conscient de l'appui de la communauté anglophone de Sherbrooke, s'est présenté comme candidat conservateur indépendant[14],[22]. C'est finalement Panneton qui remporte la circonscription, en route vers un gouvernement majoritaire dirigé par Charles-Eugène Boucher de Boucherville[13],[23]. Panneton l'emporte par seulement douze voix sur Gibbs et devient ainsi le premier député francophone de l'histoire de Sherbrooke[17],[24]. En 1894, Louis-Edmond Panneton réussit à faire adopter une loi « pour donner aux bûcherons et gens de chantier un privilège pour le paiement de leur salaire sur le bois sur lequel ils ont travaillé »[25].
Le 7 décembre 1912, Louis-Edmond Panneton est nommé juge à la Cour supérieur du Québec pour le district judiciaire de Montréal[13],[29]. Il a notamment été l'administrateur de la Loi sur la faillite de Montréal en 1920[13]. Le juge Panneton prend officiellement sa retraite en 1933[13]. Fait rare pour un juge, Louis-Edmond Panneton a pu conserver le titre de «l'honorable » jusqu'à sa mort en raison de ses services rendus[15].
Vie privée et décès
Le 6 juillet 1886, Louis-Edmond Panneton, 35 ans, épouse Corinne Dorais, 25 ans, fille de Louis-Trefflé Dorais(en) et de Marie-Louise-Elmire Poisson, à l'église Saint-Grégoire de Bécancour[9],[10],[30],[31]. Cinq enfants sont connus du couple : Dorais, Jeanne, Paul-Édouard, Jean et Jacques. Dorais Panneton, l'aîné, deviendra juge comme son père[32],[33].
En 1876, il part en voyage aux États-Unis et, en 1878, fait le tour de l'Europe[9].
Louis-Edmond Panneton a fait partie de nombreux clubs au fil de sa vie: en 1878, il est président du club Cartier, un club pour conservateurs, en plus de devenir plus tard le vice-président de la Ligue anti-tuberculose et le président de la Library and Art Union[9],[13]. Il a aussi été président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke en 1880, 1907 et 1908[13]. La rue Panneton à Sherbrooke lui est dédiée[34].
↑ abcdef et gGeorge Maclean Rose, A Cyclopædia of Canadian Biography: Being Chiefly Men of the Time. A Collection of Persons Distinguished in Professional and Political Life; Leaders in the Commerce and Industry of Canada, and Successful Pioneers, Canada, Rose publishing Company, , 816 p., p. 351
↑Narcisse Omer Coté, Political Appointments, Parliaments and the Judicial Bench in the Dominion of Canada, 1867 to 1895, Thoburn & Company, , 507 p., p. 415
↑Le Barreau du Québec, « Bâtonnier du Québec », sur Le Barreau du Québec (consulté le )
↑Pierre-Georges Roy, La législature de Québec: galerie des membres du Conseil Législatif et des députés à l'Assemblée Législative, Canada, Lévis : Bulletin des recherches historiques, , 207 p., p. 163