La construction de la route 175, qui traverse la Réserve faunique des Laurentides, est annoncée par Antonio Talbot dès sa nomination à titre de ministre de la Voirie, en 1944. À l'origine, la route est surnommée « boulevard Talbot » avant de se voir attribuer officiellement ce nom.
Le quotidien montréalais Le Devoir révéla le un scandale impliquant des ministres, des conseillers législatifs, des fonctionnaires et des financiers. Ces hommes auraient utilisé des informations privilégiées pour spéculer sur les actions de la Corporation du gaz naturel du Québec. Le Devoir parle de profits de 20 millions CAD et d'une plus-value de 4000 %. Joseph-Damase Bégin et Antonio Talbot, respectivement ministres de la Colonisation et de la Voirie au cabinet de Maurice Duplessis, ainsi que Gérald Martineau, conseiller législatif et trésorier pour le parti Union nationale, durent comparaître relativement à 78 chefs d'accusation de fraudes évaluées à 310 000 $. C'était la première fois depuis 1892 que des hommes politiques faisaient face à des poursuites criminelles[2].
Le , la Cour des Sessions de la Paix de la Province de Québec trouva Antonio Talbot coupable sur treize chefs d'accusation d'avoir directement ou indirectement, alors qu'il était fonctionnaire dans le gouvernement de la province de Québec, exigé, accepté ou offert ou convenu d'accepter d'une compagnie pour une autre personne une somme d'argent, en considération d'une collaboration, d'une aide, d'un exercice d'influence ou d'un acte ou omission concernant la conclusion d'affaires avec le gouvernement de la province ou un sujet d'affaires ayant trait audit gouvernement, le tout contrairement aux dispositions des articles 102 et 21 du Code criminel de l'époque. Antonio Talbot déposa une requête pour permission d'en appeler du jugement à la Cour du banc de la reine puis devant la Cour suprême du Canada, mais les deux demandes furent rejetées par ces tribunaux le et le respectivement[3].