De retour à Québec à l'âge de 20 ans, il suit son père en voyage et sur les chantiers forestiers de leur seigneurie. Tout en apprenant le métier de seigneur et d'investisseur, il croque dans ses carnets de dessins les hommes à l'ouvrage, les bâtiments pittoresques et les points de vue intéressants[8]. Henri-Gustave travaille aussi dans un cabinet d'avocat de Québec pour parfaire ses connaissances du droit canadien. Il deviendra membre du barreau canadien en 1855.
Vie de famille
Devenu anglican, Henri-Gustave se marie le avec Margaretta Josepha "Lucy" Gowen, en la cathédrale de la Sainte-Trinité de Québec. Cette dernière est née dans cette ville le et décédera le à Victoria, en Colombie-Britannique. Également anglicane, elle est la fille du notaire Hammond Gowen et s'implique auprès des orphelins de la ville et de l'éducation des femmes, notamment par le cercle d'études de l'œuvre de Shakespeare qu'elle a fondé. Le couple aura onze enfants entre 1858 et 1875 dont sept (quatre filles et trois garçons) ont atteint l'âge adulte. La famille habite des maisons louées à Québec, mais aussi le domaine du Platon, aujourd'hui nommé Domaine Joly-De Lotbinière[9], situé à Sainte-Croix, et le bureau seigneurial de Leclercville.
Après le décès de sa mère, Julie-Christine Chartier de Lotbinière, en 1887, il demande au gouvernement de Québec le droit d'ajouter « de Lotbinière » à son nom de famille pour éviter que celui-ci disparaisse. Il l'obtient en 1888.
Lorsque la vie politique demandera à Henri-Gustave de s'installer à Ottawa puis à Victoria, seule sa femme Margaretta le suivra, leurs enfants ayant eux-mêmes leur propre famille à ce moment. Elle en profitera pour fonder d'autres cercles de lecture pour femmes consacrés à Shakespeare dans ces deux villes. Elle s'impliquera aussi au sein du Conseil national des femmes du Canada.
Vie politique
En 1860, sa mère lui transmet le titre de seigneur de Lotbinière et son père lui donne son domaine de la pointe Platon. Après une première défaite électorale en 1855, Henri-Gustave Joly est élu à l'Assemblée législative de la province du Canada dans Lotbinière en juillet 1861 en tant que libéral modéré. Il devient membre du Parti rouge lorsqu'il est réélu en 1863.
Bien qu'il ait travaillé à convaincre ses concitoyens de voter contre la confédération canadienne de 1867, Henri-Gustave Joly retourne au parlement avec le Parti libéral du Québec[3] et est député de la circonscription de Lotbinière tant au fédéral qu'au provincial. Il devient chef de l'opposition et en 1869, le premier chef du Parti libéral du Québec. M. Joly conservera cette position jusqu'en 1882. Réélu au provincial en 1871, 1875, 1878, puis sans opposition en 1881. Au fédéral, Henri-Gustave est réélu dans Lotbinière lors de l'élection fédérale canadienne de 1872, mais choisi de rester au provincial lors de l'abolition du double mandat en 1874.
En 1878, le premier ministre conservateurCharles-Eugène Boucher de Boucherville démissionne le alors qu'il était sur le point d'être démis de ses fonctions par le lieutenant-gouverneur Luc Letellier de Saint-Just. Ils étaient en conflit sur un projet de loi relatif aux chemins de fer que de Saint-Just considérait anticonstitutionnel. Ainsi, Joly devient premier ministre du Québec[1] le . Minoritaire dans la Chambre, il lance des élections afin d'augmenter les effectifs libéraux.
Lors des élections du , les libéraux remportent un siège de moins que les conservateurs (il y a également deux conservateurs indépendants). Toutefois, Joly demeure au pouvoir à la tête d'un gouvernement minoritaire pendant environ un an et demi. Le Chemin de fer Québec, Montréal, Ottawa & Occidental, mieux connu sous le nom de « Chemin de fer du Nord » constituait une priorité pour le premier ministre libéral Joly de Lotbinière et sa division Est (Québec–Montréal) sera mise en service en 1879[3]. La rive nord du Saint-Laurent peut enfin compter sur un premier lien ferroviaire.
Joly de Lotbinière cumule les fonctions de premier ministre, de président du Conseil exécutif et de commissaire de l'Agriculture et des Travaux publics pendant tout son gouvernement. Son gouvernement est finalement renversé par une motion de censure impliquant la défection de cinq libéraux (dont le futur premier ministre Edmund James Flynn) vers les conservateurs. Le chef de l'opposition, Joseph-Adolphe Chapleau, est appelé a former le gouvernement le .
Joly demeure chef libéral jusqu'en 1883. En tout, il est chef libéral pendant 17 ans, mais n'est premier ministre que très brièvement.
En 1883, Joly démissionne en tant que chef libéral afin de laisser sa place à Honoré Mercier. Il démissionne en tant que député à l'Assemblée législative le , à la suite d'un désaccord avec son parti et ses électeurs au sujet de l'affaire Riel.
Retraite forestière
Retour à la politique
En 1894, le débat sur les écoles du Manitoba a laissé des tensions palpables entre Ontariensanglophonesprotestants et Québécoisfrancophonescatholiques. Elles menacent la confédération au point où les libéraux convainquent Henri-Gustave Joly, francophone et protestant, de donner une série de conférences en Ontario pour rapprocher les deux opinions. Cet effort en plus de tous les services rendus au pays lui valent en 1895 d'être élevé à la dignité de « sir » par la Reine Victoria[9].
Joly de Lotbinière est de nouveau élu à la Chambre des communes du Canada lors des élections de 1896, cette fois dans la circonscription de Portneuf. Il démissionne lors de son accession au cabinet fédéral et se fait réélire sans opposition à l'élection partielle du . Laurier en fait son contrôleur du Revenu intérieur du au . À cette date, le ministère du Revenu intérieur est créé et Joly en devient ministre et membre du Conseil privé du au .
Durant son mandat, Joly accompagne le vice-roi chinois Li Hongzhang lors de son passage au Canada. Venu sensibiliser les gouvernements occidentaux au sort que subissent ses compatriotes sur leur territoire, il obtient de Joly la promesse d'ajuster certaines lois et ses efforts seront récompensés par son admission à l'Ordre du Double Dragon.
Il meurt à Québec en 1908 et rejoint au cimetière Mount Hermon sa femme Margaretta et leurs cinq enfants décédés avant eux. Son fils aîné, Edmond-Gustave Joly de Lotbinière lui succède à titre de seigneur et de propriétaire du moulin à scie de Leclercville.
Héraldique
L'écu d'Henri-Gustave Joly de Lotbinière se blasonne ainsi :
Coupé d’azur à deux perdrix d’argent perchées sur un tronc d’arbre d’or posé en fasce sommé d’une couronne de marquis du même, sur argent à trois roseaux naissants d’un marais en pointe, le tout au naturel.
Hommages et distinctions
Voici les principales distinctions qu'à reçu sir Henri-Gustave Joly de Lotbinière[10] :
Des circonscriptions électorales provinciales et fédérales, un comté, une municipalité, une municipalité régionale de comté ont tous été nommées en l'honneur de Lotbinière.
Les rues Joly, Joly-de-Lotbinière, Parc-De Lotbinière ont été nommées en son honneur à Québec[11],[12].
Le taux de participation lors de l'élection était de 46,8 % et 0 bulletins ont été rejetés. Il y avait 113 900 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 161 800 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Le taux de participation lors de l'élection était de 58,9 % et 0 bulletins ont été rejetés. Il y avait 172 369 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 102 380 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Le taux de participation lors de l'élection était de 65,2 % et 1 115 bulletins ont été rejetés. Il y avait 185 783 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 135 048 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Le taux de participation lors de l'élection était de 68,1 % et 1 764 bulletins ont été rejetés. Il y avait 215 815 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 204 429 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.
Le taux de participation lors de l'élection était de 60,4 % et 1 949 bulletins ont été rejetés. Il y avait 223 221 personnes inscrites sur la liste électorale pour l'élection, toutefois seules 164 693 personnes avaient plus d'un candidat dans leur district.