Jean BlanchetJean Blanchet
Jean Blanchet, né à Saint-François-de-Beauce le et mort à Québec le , est un avocat, député, chef de l’Opposition officielle, secrétaire de la province de Québec et magistrat québécois. Fils de Cyprien Blanchet, notaire, et de Marie Gosselin, Jean Blanchet fait ses études au Séminaire de Nicolet et à l’Université Laval. Il est admis au Barreau du Bas-Canada le , créé conseiller de la Reine (C.R.) par le gouvernement du Québec en 1876 et par le gouvernement du Canada en 1880. Il exerce sa profession d’avocat auprès de Sir Henri-Elzéar Taschereau à compter de 1863 et l’Université Laval lui décerne un doctorat honoris causa en droit en 1891. En 1878, il épouse Jeanie Seymour, fille de Silas Seymour (en), ingénieur et homme politique américain[1]. Carrière politique (1872 à 1891)D’abord défait sous la bannière du Parti libéral-conservateur dans le comté de Beauce aux élections fédérales de 1872, il est élu par acclamation en 1881 député du même comté à l’Assemblée législative du Québec, cette fois, en 1881, sous la bannière du Parti conservateur du Québec, aussi appelé Parti bleu ; le Parti bleu appuie Louis-Hippolyte Lafontaine, le rôle du clergé dans la société québécoise et la confédération canadienne de 1867, et il s’oppose au Parti rouge[2] de Louis-Joseph Papineau, qui rejette l’Union du Haut et du Bas-Canada ainsi que la confédération de 1867. Son siège de député devient vacant quand il accède au Conseil exécutif du Québec le , mais il est réélu à son poste par acclamation à l’élection partielle tenue dans son comté deux semaines plus tard, le . Il assume les fonctions de Secrétaire et registraire de la province de Québec dans les cabinets de Joseph-Alfred Mousseau, de John Jones Ross et de Louis-Olivier Taillon du au . Il est réélu député de Beauce en 1886 et 1890 puis nommé Chef de l’opposition officielle en 1890-1891[3],[1],[4]. Blanchet et la mise en valeur de la Nouvelle-France« (…) au XIXe siècle, les législatures des provinces du Bas-Canada, du Canada-Uni et du Québec lèguent à la postérité des milliers de pages de documents d’archives de la Nouvelle-France », écrit Christian Blais, historien à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec dans le cadre d’une rétrospective historique des efforts déployés par les parlementaires de cette époque pour acquérir et publier des documents relatifs à la Nouvelle-France[5]. La Société historique et littéraire de Québec obtiendra des fonds publics à cette fin mais, au palier gouvernemental, c’est au Secrétariat de la Province que cette responsabilité culturelle sera dévolue à compter de 1868, année de la création de ce ministère au sein du Conseil exécutif. Deux titulaires du Secrétariat seront particulièrement sensibles à la nécessité de publier les archives documentaires concernant le Régime français au Canada : Jean Blanchet (1882 -1887) et Charles-Antoine-Ernest Gagnon (1887-1890). La Collection de manuscrits (...) relatifs à la Nouvelle-FranceEn 1883, alors Secrétaire et registraire de la province de Québec, Jean Blanchet est donc attentif au « discours senti » que lui adresse son collègue le député de Bellechasse, Narcisse-Henri-Édouard Faucher de Saint-Maurice, un collaborateur à la revue Nouvelle-France. Faucher de Saint-Maurice lit alors un long extrait de l’introduction des Cours d’histoire du Canada de Jean-Baptiste Ferland et, insiste-t-il : « Un peuple s’honore en respectant son passé, en restant fier de ses aïeux ». Blanchet convient alors d’octroyer une somme de 5 000 $ pour publier une sélection de documents d’archives de la Nouvelle-France[5]. Grâce à ces fonds, la Législature publiera la « Collection de manuscrits contenant lettres, mémoires, et autres documents historiques relatifs à la Nouvelle-France ». « Le corpus est publié en quatre volumes, de 1883 à 1885, à partir d’archives conservées au bureau du registraire de la province. D’autres documents de cette collection provenaient des archives du Massachusetts, à Boston, celles-ci ayant été copiées à l’origine par les Américains aux archives de Paris »[6]. C’est Jean Blanchet qui signe la Préface de la Collection[7], dans laquelle il écrit notamment :
Défense et illustration de l’autonomie des provincesFidèle à l’idéologie du Parti conservateur du Québec, qui appuie le parti de John A. Macdonald à Ottawa, Jean Blanchet, alors Secrétaire de la Province, prononce une allocution majeure sur l’autonomie des provinces à l’Assemblée législative de Québec les 21 et , intitulé « Discours de l'Honorable J. Blanchet, sécrétaire [sic] de la province de Québec »[8]. Dans ce long discours de 41 pages, Blanchet développe les arguments pour illustrer l’autonomie réelle des provinces et les garanties de liberté, de sécurité, de liberté et d’indépendance que procurent le pacte fédéral et l’empire britannique[8].
Bâtonnier et jugeDe 1889 à 1891, Jean Blanchet est élu à trois reprises Bâtonnier du Barreau de Québec[9] puis, en 1890-1891, bâtonnier du Québec[10]. L’Université Laval lui décerne un doctorat honoris causa en droit en 1891 et il devient, cette même année juge à la Cour du banc de la reine. Sociétés savantes, industries et clubs sociauxJean Blanchet a été pendant plusieurs années président de la Société permanente de construction des artisans et de l'Asbestos Mining and Manufacturing Co. of Canada. Il était également membre de sociétés savantes dont l’Athénée louisianais (une organisation créée en Nouvelle-Orléans en 1876 qui se consacre à la préservation du français et de la littérature française en Louisiane], la Société historique de Montréal et de la Société géographique de Bordeaux, et de clubs sociaux de son époque, dont le Club de la garnison, l’Union Club et le St. James Club. Bibliographie
Notes et références
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