La matelote s'est popularisée à la fin du XVIIIe siècle dans les guinguettes des bords de Marne[4] et de la Seine de la région parisienne, où était servi du guinguet, petit vin blanc aigre et bon marché produit en Île-de-France[5]. Deux gastronomes parisiens, dans les années 1780, avaient leurs habitudes au quartier du Gros-Caillou, sur les bords de Seine : « Ce lieu peuplé de guinguettes est sur le bord de la rivière, au-dessus des Invalides. Là, on mange des matelotes, objet définitif et chéri des gageures parisiennes. Une bonne matelote coûte un louis d'or ; mais c'est un manger délicieux, quand elle n'est pas manquée. Les cuisiniers les plus fameux baissent le pavillon devant tel marinier qui sait mélanger et apprêter la carpe, l'anguille et le goujon. Ils cèdent ce jour-là leur emploi à la main grossière qui manie l'aviron. Les cuisiniers ont beau être jaloux ; ils accommodent les autres plats, excepté la matelote ; ainsi l'ordonne tout maître friand ou connaisseur[6]. »
Préparation
Ce ragoût de morceaux de poissons d'eau douce ou de mer (en tronçons ou filets) peut s'accommoder avec du vin rouge ou du vin blanc, ainsi qu'avec de l'oignon ou de l'échalote[7].
La sauce matelote (variante de sauce meurette ou de sauce bourguignonne) qui l'accompagne est réalisée avec la cuisson du vin de la marinade, et peut être épaissie avec un roux, et agrémenté de champignons.