Elle vit son enfance et la plus grande partie de son adolescence sur le bateau familial, ses parents faisant le tour du monde. Elle est instruite en famille hors établissement scolaire jusqu'à la terminale. Elle rejoint le lycée à 17 ans, mais raconte l'avoir mal vécu[4]. Elle deviendra ainsi un exemple de personnalité instruite par correspondance[5].
Passionnée de voile, elle suit la formation de l'école de voile des Glénans et navigue toute sa jeunesse en compagnie de ses parents. Elle navigue sur la yole de Bantry "Action" et devient pendant quelques années présidente de la Fédération des Yoles[6]. Impressionnée par la performance sportive de Gérard d'Aboville, premier Français à traverser l'océan Atlantique à la rame dans le sens ouest-est, elle se forme à cette discipline. Elle pratique aussi la natation et l'équitation.
Elle étudie le droit et travaille durant une époque comme agent immobilier[7].
En 2006, elle est opérée d'un cancer du col de l'utérus[8].
Le à La Réunion, elle donne naissance à son premier enfant, dont le père est le photographe Thomas Vollaire[9] : un garçon prénommé Mahé en hommage à l'officier de marine Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais[7]. Le à Papeete (Tahiti), elle donne naissance à une fille, Hina, puis le , à un garçon prénommé Loup[10], dont le père est Raphaël Enthoven[8]. Le à Gassin, elle épouse Olivier Chartier, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine. En juin 2018, elle donne naissance à leur garçon prénommé Côme[11]. En , elle donne naissance à leur fille prénommée Éléa[12].
Carrière sportive
Traversée de l'océan Atlantique nord à la rame
Le , encouragée et parrainée par Gérard d'Aboville[13], elle entreprend à l'âge de 25 ans la traversée de l'océan Atlantique nord dans le sens ouest-est. Partie de Saint-Pierre-et-Miquelon, elle rejoint la Corogne en Espagne le après 117 jours de mer, 3 700 km parcourus et une vingtaine de chavirages[14]. Elle est la première femme à avoir réalisé cette traversée précise de l'Atlantique Nord.
En 1969, le Britannique Tom McClean est le premier à traverser l'Atlantique Nord à la rame, rejoignant l'Irlande depuis Terre-Neuve en 71 jours. En 1980, Gérard d'Aboville est le premier navigateur Français à traverser l'océan Atlantique en solitaire à la rame du Cap Cod aux États-Unis à Brest en 71 jours et 23 heures. Depuis 2004, le record de la traversée est détenu par le navigateur français Emmanuel Coindre en 62 jours, le seul à doubler ce parcours d’Ouest en Est depuis Chatham dans le Massachusetts à Brest en 2002 puis à La Baule en 2004.
Traversée de l'océan Pacifique sud à la rame
Le , Maud Fontenoy quitte le port de Callao au Pérou pour tenter de rallier la Polynésie française en suivant l'itinéraire du radeau Kon-Tiki de Thor Heyerdahl qui avait fait cette traversée en 1947. Elle comptait ramer pendant 4 ou 5 mois, sans assistance, sur son canot Océor long de 7,5 mètres et large de 1,6 mètre.
Arrivée le après 72 jours de mer[15] et 6 780 kilomètres[15], elle touche l'île de Hiva Oa aux îles Marquises[16]. Le radeau Kon-Tiki avait réalisé le même trajet (en réalité 1 000 km de plus) en 101 jours, aidé d'une voile rudimentaire.
Maud Fontenoy est donc la première femme à réaliser cette traversée sur l'océan Pacifique sud d'est en ouest à la rame et sans assistance.
Tour de l'hémisphère sud à la voile de l'est vers l'ouest
Le , elle s'engage dans un parcours à la voile de 14 500 kilomètres, en solitaire et sans assistance, en traversant les mers du Sud de l'est vers l'ouest, c'est-à-dire à contre-sens des vents et courants dominants. Partie de l'île de La Réunion à la barre de L'Oréal Paris, l'ancien monocoque Adrien de Jean-Luc Van Den Heede, elle passe par le cap de Bonne-Espérance, le cap Horn puis le cap Leeuwin pour revenir à son point de départ cinq mois plus tard.
Le , à une dizaine de jours de son arrivée prévue au port de la Pointe des Galets, elle démâte au large des côtes australiennes alors qu'elle a déjà parcouru un tiers de l'océan Indien. Elle parvient à réparer dans la nuit suivante et poursuit sa route sous gréement de fortune[18].
Le navire est également escorté par le patrouilleur de la marine nationale française, La Boudeuse, dès le , avec à son bord, son père Marc Fontenoy, dirigeant de Fontenoy groupe immobilier, et 30 hommes d'équipage[17].
Le , après 151 jours, elle rejoint son point de départ à La Réunion[20].
Le Comité mondial des records de voile (WSSRC) a considéré qu'en partant de l'île de La Réunion et en faisant le tour de l'Antarctique, Maud Fontenoy avait parcouru seulement 12 000 nmi, et non les 21 600 nmi qui lui permettraient de revendiquer le tour du monde[20],[21]. Le record du tour du monde à la voile en solitaire sans assistance d'est en ouest (c'est-à-dire contre les vents et les courants dominants) reste donc celui de Jean-Luc Van den Heede détenu depuis 2004 en 122 jours 14 heures 3 minutes et 49 secondes. La navigatrice britannnique Dee Caffari est quant à elle la première femme à l'avoir accompli en 178 jours, 3 heures, 6 minutes et 15 secondes[20],[22].
Maud Fontenoy Foundation
Depuis 2008, la Maud Fontenoy Foundation, enregistrée aux Pays-Bas, « s’engage en France et dans le monde pour préserver les océans »[23],[24]. La fondation est soutenue par des grands groupes privés et institutionnels. Elle mène des actions d’éducation à l'environnement marin auprès de la jeune génération et du grand public avec le soutien d'un comité d'experts et en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale[25].
Yvon Le Maho, directeur de recherche au CNRS ainsi que le biologiste Gilles Bœuf, président du Muséum national d'histoire naturelle, démissionnent du comité scientifique de la fondation, reprochant à Maud Fontenoy de les avoir cités dans la page des remerciements de son ouvrage Ras le bol des écolos[28]. En 2015, le journal La décroissance lance une pétition intitulée « Débarquons Maud Fontenoy des écoles »[29], accusant la fondation de diffuser une idéologie économique jugée libérale.
Maud Fontenoy s'engage en 2014 pour la promotion d'une écologie présentée comme pragmatique[36], qu'elle défend dans l'ouvrage Ras le bol des écolos. Elle y dresse un état des lieux de la situation de la planète et de solutions scientifiques et technologiques qu'elle juge inaudibles dans les débats écologistes[37]. La presse retient surtout le fait qu'elle y aborde la recherche sur le gaz de schiste[38], énergie qu'elle qualifie « [d']atout écologique[7] » lorsqu'elle est exploitée via des techniques non-polluantes[39]. Cet engagement, après la publication de plusieurs guides concernant l'écologie, suscite des critiques - le magazine Elle la décrit ironiquement à ce propos comme « l'abbé Pierre militant en faveur de l'optimisation fiscale[7] ».
Elle continue son engagement personnel en rédigeant plusieurs ouvrages sur l'écologie. Avec Les raisons d'y croire, en 2015, elle se positionne pour le développement de solutions technologiques et domaines de recherche, comme le biomimétisme.
En 2016, elle réaffirme son engagement pour une écologie pragmatique et non-manichéenne à travers le livre Des tempêtes j'en ai vu d'autres. Elle y défend ses positions politiques et sa vision d'une écologie capable, selon elle, de profiter à la fois à l'environnement et aux populations[40].
En , elle s'engage pour la préservation de l'océan qu'elle décrit comme « un géant aux pieds d'argile » à travers le livre Les mers et les océans pour les nuls[41].
Toujours en 2019, elle est nommée par le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer : « Ambassadrice des classes de mer auprès du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse »[42].
En 2020, elle publie Bleu, un Océan de Solutions, un livre illustré par les photographies de Yann Arthus-Bertrand[43]. Elle publiera l'année suivante La mer au secours de la Terre, sorte de guide pratique à destination des élus et du grand public pour agir pour et avec l’Océan[44].
En 2023, elle écrit et incarne à l'écran la nouvelle série documentaire Bleu, un Océan de solutionssur Canal+. Les documentaires ont pour objectif de « mettre à l'honneur les femmes et les hommes qui consacrent leur vie à comprendre les océans pour mieux les protéger[45] ».
↑Le Point, magazine, « Maud Fontenoy (LR) appelle à "ne pas tout rejeter" sur les OGM et le gaz de schiste », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
↑Maud Fontenoy (préf. Gérard d'Aboville), Atlantique face nord : Première féminine à la rame, Paris, Robert Laffont, , 172 p., 22 cm (ISBN2-221-10195-2).
↑Service Actu, « Maud Fontenoy, l'écolo pro-OGM et pro-gaz de schiste rejoint "Valeurs actuelles" - Les Inrocks », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).