Max Petitpierre fait ses études de droit à l'Université de Neuchâtel, ainsi qu'à Zurich et Munich[1]. Il obtient sa licence en 1921 et son doctorat en 1924. Il devient avocat en 1922 puis notaire en 1925. En 1932, il est nommé professeur extraordinaire de droit privé et procédure civile à l'Université de Neuchâtel[2], puis doyen de la faculté de droit en 1939[1]. Lors de ses études, il devient membre de la société suisse des étudiants de Zofingue[2].
En 1928, il épouse Antoinette de Rougemont (1903-2002), la sœur de l'écrivain neuchâtelois Denis de Rougemont, avec qui il a trois garçons et une fille. Son fils Gilles, professeur de droit privé à l'Université de Genève, a été conseiller national et conseiller aux États et finalement échoué dans sa tentative de devenir conseiller fédéral comme son père. Sa fille Eliane a été l'épouse de l'écrivain Nicolas Bouvier.
Il fut aussi président de la Chambre suisse de l'horlogerie dès 1942 et de l'assemblée qui réalise en 1943 la fusion entre l'Église Nationale et l'Église indépendante de son canton, dont il a été auparavant un acteur majeur en tant que député au Grand Conseil[1].
Il a fortement marqué la politique étrangère de la Suisse après la Seconde Guerre mondiale[8]. Il place la politique étrangère sous le thème neutralité et solidarité ou neutralité active[8], une politique qui se traduit par de nombreux contacts avec l'ONU, la participation suisse aux organisations spécialisées de l'ONU et à la commission neutre d'armistice en Corée et le début de la coopération au développement. En 1945, il établit des relations diplomatiques avec l’URSS, puis reconnaît la République populaire de Chine dès 1950. Sous son impulsion, Genève devient la capitale de la paix et accueille de grandes conférences. Il a convoqué en avril 1949 la Conférence diplomatique qui a abouti à l'adoption des quatre Conventions de Genève du 12 août 1949[9].
La Suisse adhère à l'OECE (OCDE actuelle), et il préside la conférence diplomatique qui élabore les quatre conventions de Genève sur la protection des victimes de guerre.
En 1961, il a accepté d'être coopté comme membre du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et devint par la suite un membre honoraire de l'institution. Jusqu'en 1974, il a effectué différentes missions pour le CICR pour résoudre des problèmes humanitaires, notamment en Egypte, au Nigéria et lors du conflit israélo-palestinien. Il contribue à former la doctrine du CICR. En 1970, il présente les activités du CICR dans un article de la Schweizer Monatshefte et remarque que "les activité du CICR sont assez mal connues, parce qu'elles se prêtent peu à la sensation et s'exercent en général d'une manière discrète."[10]
Prix Max Petitpierre
Constituée en 1984 et dissoute en 2008[11], la Fondation pour le Prix Max Petitpierre avait pour but de décerner annuellement le Prix Max Petitpierre à une personne qui, par son activité politique, diplomatique, économique, ses études ou une œuvre scientifique, littéraire ou artistique aura apporté une contribution importante au rayonnement de la Suisse dans ses relations avec le monde. Les lauréats du prix sont :
Ses principaux écrits ont été publiés sous le titre Seize ans de neutralité active, éd. de la Baconnière, Neuchâtel, 1985. Ce livre contient le compte-rendu d’entretiens avec Pierre Mendès France en 1954, Charles de Gaulle et Michel Debré en 1960.
Une autre source est : P.-A. Bovard, Nos Excellences à Berne, d'Henri Druey à Pierre Graber 1848-1977 (récit et portraits), éd. de Peyrollaz, 1997
(de) Daniel Trachsel, Bundesrat Max Petitpierre : Schweizerische Aussenpolitik im Kalten Krieg 1945–1961, Zurich, NZZ Libro, , 416 p. (ISBN978-3-03823-670-2).
(eng) Max Petitpierre, A Contemporary Look at the International Committee of the Red Cross, International review of the Red Cross, February 1971, 11th year, no. 119, p. 63-81.
Max Petitpierre, Actualité du Comité international de la Croix-Rouge, tiré à part des Schweizer Monatshefte, Heft 8 - November 1970, 22 p. Apparaît aussi dans la Revue international de la Croix-Rouge sous le même titre, février 1971, 53e année, no 626, p. 73-93.
(de) Max Petitpierre, Das IKRK heute, Max Petitpierre, [Zürich] : Schweizer Monatshefte, November 1970, 24 p.