Le 28 janvier 1595, peu après son accession au trône, il ordonne l'exécution de ses 18 frères encore en vie[1].
Son règne est marqué par des difficultés croissantes en politique extérieure, notamment par la guerre menée contre les Habsbourg. L'événement majeur du règne fut d'ailleurs la guerre de Hongrie (1596-1605), au cours de laquelle il bat les Habsbourg à la bataille de Mezokeresztes.
En 1598, un chef mercenaire, Karayazıcı Abdülhalim, réunit sous sa bannière les bandes mercenaires de l'Anatolie, et commence à lever ses tributs sur les villes du pays comme s'il était le gouverneur d'un district. Il fait exécuter l'émissaire de la Couronne, dépêché pour reprendre en main la région. Le sultan Mehmed lui offre alors le gouvernement de Çorum, mais il décline l'offre et lorsque l'armée ottomane l'attaque, il se replie avec son armée dans Urfa, et soutient le siège du château pendant 18 mois ; mais craignant une mutinerie dans son armée, il tente une sortie, est défait par les forces impériales et meurt de mort naturelle en 1602. Son frère Deli Hasan s'empare alors de Kutahya, dans l'ouest de l’Anatolie, mais ses partisans et lui-même sont apaisés par l'octroi de gouvernorats.
Le règne de Mehmed III a mauvaise réputation. Même à l’aune violente des traditions fratricides ottomanes, il marque l’histoire en faisant assassiner dix-neuf de ses frères et demi-frères pour asseoir son pouvoir[2],[3],[4]. Sa mère, la Sultane validéSafiye Sultan, assure une sorte de régence du pouvoir[5]. Mehmed délaisse les affaires de l’État pour s'occuper de son harem en y donnant des fêtes somptueuses. Après lui la pratique du fratricide pour asseoir le pouvoir du sultan disparait, ses successeurs se contentant d'enfermer les autres prétendants dans divers sérails[6]. À sa mort son fils, Ahmet Ier (1603-1617), prend sa succession.
↑Jean-Michel Sallmann, Géopolitique du XVIe siècle (1490-1618), (Nouvelle histoire des relations internationales, t. 1) , Paris, Le Seuil, "Points histoire", 2003 p. 92
Annexes
Bibliographie
François Bluche, Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, Fayard, 1990, réed. 2005, p. 1546-1547.
Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Paris, 1978, rééd.1996, 5 vol., t. 3, p. 3433.
L’Encyclopédie de l’Islam, XI volumes, Paris, Maisonneuve et Larose, 1991
Jean-Claude Garcin, et autres, États, sociétés et cultures du monde musulman médiéval, Xe – XVe siècle, Paris, 2 vol., PUF, coll. Nouvelle-Clio, t. 1, p. 371-397.