Il est élu calife à la mort de Mahomet. Sa nomination est contestée et il doit faire face à plusieurs révoltes, notamment dans le Hedjaz et le Nejd. Il conquiert une grande partie de l'Arabie avec l'aide de son général Khalid ibn al-Walid. C'est sous son règne que les versets révélés par Mahomet, qui étaient jusque-là transmis oralement, sont compilés en un ouvrage unique : le Coran. Peu avant sa mort, il suggère le nom d'Omar pour lui succéder. Il est le seul des quatre « califes bien guidés » à n'avoir pas été assassiné.
La tradition présente Othmân comme le premier Mecquois converti à l'Islam. Au début de son règne, il décide d'unifier le texte coranique dont plusieurs versions circulent dans le Califat : des exemplaires de la version officielle sont envoyés aux nouvelles provinces. Il se rend impopulaire dans plusieurs régions, notamment l'Irak et l'Égypte. En 656, à la suite d'une insurrection, il est assiégé dans sa maison médinoise et finit poignardé.
Il est le cousin germain de Mahomet puis son gendre après son mariage avec Fatima Zahra, fille du Prophète. Malgré son charisme, son début de règne est difficile : il fait face aux exigences de punition des assassins d'Othmân, dont celle d'Aïcha, veuve de Mahomet, qui se rebelle et qui est vaincue à la bataille du chameau. Par contre, la révolte de Muʿawiya, gouverneur de Damas, est réglée par un arbitrage perdu par Ali, dont le pouvoir faiblit. Une partie de ses fidèles l'abandonne et forme les kharidjites, qui se révoltent à leur tour et sont battus en 658 à la bataille de Nahrawân. C'est un kharidjite qui assassine Ali en 661, alors qu'il est agenouillé pour la prière.
Le califat fatimide est particulier car c'est le seul qui se réclame du chiisme.
En 881, ‘Ubayd Allah al-Mahdî devient le nouvel imâm des ismaéliens. Par crainte de la répression anti-chiite des abbassides, il s'enfuit de Syrie et se réfugie à Sijilmassa dans le Sud du Maroc. Avec une armée organisée par Abû Abd Allah, il conquit toute l'Ifriqiya mettant fin à 112 années de règne des Aghlabides.
Le , ‘Ubayd Allah al-Mahdî prend le titre de calife et de « commandeur des croyants » malgré l'existence du calife Abbasside. C'est alors la première fois que deux califes règnent au même moment.
En 969, Al-Muizz li-Dîn Allah conquiert l'Égypte. Il prend Al-Fustât le . Près de cette ancienne capitale, il fonde une nouvelle capitale qu'il nomme al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse ». Ils continuent à étendre ses conquêtes jusqu'en Syrie et parvient à s'établir à Malte, en Sicile et à mettre temporairement un pied en Italie méridionale.
En 1171, Al-Adid est le 14e et dernier calife fatimide. Saladin annexe le territoire des Fatimides et règne en maître sur l'Égypte à la tête de la dynastie des Ayyoubides. Il fait allégeance au calife abbassideAl-Mustadhi. Il n'y a plus qu'un seul calife : celui de Bagdad.
En 750, les Omeyyades de Damas sont détrônés par les Abbassides. Presque tous les membres de la famille sont massacrés. Le prince `Abd ar-Rahmân réussit à s'enfuir et gagne l'Espagne.
En 929, l'émir `Abd ar-Rahmân III prend le titre de calife, créant un troisième califat qui affirme ainsi sa complète indépendance par rapport au califat abbasside et au califat fatimide.
À partir de 1016, le califat échappe en partie aux Omeyyades, des Hammudites viennent s'intercaler dans l'ordre de succession, Le premier d'entre eux est `Alî ben Hammud an-Nâsir.
En 1031, Hichâm III est renversé par un complot de notables cordouans. Il parvient à s'évader. Il meurt en exil, dépourvu de pouvoir, en 1036, à Lérida, sous la protection des Houdides. C'est le début de l'Époque des taïfas.
En 1258, une partie de la famille abbasside échappe au massacre perpétré par les Mongols et se réfugie au Caire sous la protection des Mamelouksbahrites.
En 1261, Al-Mustansir, fils du trente-sixième calife abbasside Al-Mustansir, lance depuis le Caire une attaque pour reprendre Bagdad. Il meurt au cours de l'expédition.
En 1262, Al-Hâkim, arrière-petit-fils du trentième calife abbasside Ar-Râchid, devient le premier calife abbasside du Caire jusqu'en 1302.
Le , le dernier sultan mamelouk est exécuté par le sultan ottomanSelim Ier. Le dernier calife abbasside du Caire Al-Mutawakkil III abdique en faveur de son père al-Mustamsik. Ce dernier remet dans les mains de Selim les insignes du pouvoir califal.
Le califat ottoman est le seul califat qui n'est pas arabe.
Le , les prières furent dites au nom de Selim Ier, le déclarant calife. Selim envoie à Constantinople les objets sacrés, l'épée, la robe, l'étendard et des dents du prophète, et transforme la ville en centre du califat. Cette proclamation viole manifestement la tradition arabe et plusieurs hadiths qui stipulent que le calife sera toujours un membre de la tribu mecquoise des Quraych :
« Abd Allah ben `Umar, rapporte : Le Messager de Dieu disait : “Le califat restera parmi les Quraych même s'il ne reste que deux personnes sur terre”[1]. »
Le , la République de Turquie est proclamée et Mustafa Kemal Atatürk est élu président de la République. Mehmed VI est déchu de ses fonctions de sultan et perd son titre de calife au profit de son cousin Abdülmecit II.
Dans un souci de légitimer sa proclamation et d'établir des bases juridiques pour son califat, il fait réunir un Concile consultatif[9], composé de trente-et-un représentants du monde musulman, élus par les oulémas et les habitants du Haramayn. Ce Concile se réunit douze fois, avant d'être ajourné sine die face à l'avancée des troupes saoudiennes[9].
L'avant-dernier calife ottoman, Mehmed VI, soutient la proclamation de Hussein[10],[11],[12].
Après la chute de la totalité du royaume, en 1925, son fils, Ali ben Hussein, ne reprend pas le titre califal officiellement[14].
Il est enterré dans la madrasa al-Arghuniyya, sur l'esplanade des mosquées (al-Ḥaram aš-Šarīf)[15]. Sur la fenêtre au-dessus de sa tombe est écrite l'inscription suivante : « هذا قبر أمير المؤمنين الحسين بن علي » ce qui signifie « Voici la tombe du Commandeur des Croyants, Hussein ben Ali »[16].
À la suite de la guerre menée par l'EIIL sur les fronts syrien et irakien, le chef des forces de l'État islamique en Irak et au Levant se proclame nouveau calife de l'islam près d'un siècle après le dernier calife. Le , Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’État islamique, s'auto-proclame calife sous le nom d'Abu Bakr, afin de légitimer son accès au califat en reprenant le nom du premier calife. Après sa mort le lors d'un assaut des forces spéciales des États-Unis, le titre est rapidement attribué à Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, autre terroriste patenté.
Cette proclamation n'est reconnue par aucun État ni par les autres organisations djihadistes. Le , Youssef al-Qaradâwî, président de l'Union internationale des savants musulmans (oulémas), membre de la confrérie des Frères musulmans ainsi que du Conseil européen pour la recherche et la fatwa, déclare que l'État islamique « viole la charia »[17] ; selon lui, le titre du calife doit être « accordé par la nation musulmane entière » et non à « un groupe connu pour ses atrocités et ses vues radicales [et qui] ne sert pas le projet islamique »[18].
Henry Laurens, historien du monde arabe au Collège de France, parle à ce propos d'« invention de la tradition » au sens où « ce califat est aussi imaginaire que la façon dont Hollywood représente le Moyen Âge [...] on est en plein imaginaire de seconde zone [...] puisque ça n'a rien à voir avec la réalité historique du califat »[19].
↑Nidal Daoud Mohammad Al-Momani, « Al-Sharif, Al-Hussein Bin Ali between the Zionists and the Palestinians in 1924 A decisive year in the political history of Al-Hussein », Journal of Human Sciences, vol. 2014, no 02, , p. 312–335 (ISSN1985-8647, DOI10.12785/jhs/20140213, lire en ligne, consulté le )
↑(en) British Secret Service, Jeddah Report 1-29 Mars 1924, Jeddah, British Secret Service, , FO 371/100CWE 3356.
↑نضال داود المومني, الشريف الحسين بن علي والخلافة, (lire en ligne)
↑(ar) جريدة الوطن et webmaster, « «مملكة الحجاز».. وقــصـــة الـغــزو المـســلّـــح », sur جريدة الوطن, (consulté le ) : « وذكر الوثائقي أنه في 1924م، اندفع الشريف الحسين بن علي متشبثاً برداء النبوة ليعلن نفسه خليفة للمسلمين، فتلقى بيعة واسعة في الحجاز والشام، الأمر الذي زاد من غضب بن سعود، فكان إعلان الخلافة القشة التي قصمت ظهر البعير، فقرر بن سعود غزو الحجاز فوراً. »
↑Joshua Teitelbaum, « Sharif Husayn ibn Ali and the Hashemite Vision of the Post-Ottoman Order: From Chieftaincy to Suzerainty », Middle Eastern Studies, vol. 34, no 1, , p. 103–122 (ISSN0026-3206, lire en ligne, consulté le )
↑Central File: Decimal File 867.9111, Internal Affairs Of States, Public Press., Newspapers., Turkey, Clippings And Items., March 22, 1924 - March 12, 1925. March 22, 1924 - March 12, 1925. MS Turkey: Records of the U.S. Department of State, 1802-1949: Records of the Department of State Relating to Internal Affairs of Turkey, 1910-1929. National Archives (United States). Archives Unbound, link.gale.com/apps/doc/SC5111548903/GDCS.GRC?u=usparisbis&sid=bookmark-GDCS.GRC&xid=9f4f5b1d&pg=5. Accessed 17 May 2023.
↑Olivier Hanne, « La révolte arabe en 1916 : mythe et réalité », TELEMME - Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée, SPM, , p. 331 (lire en ligne, consulté le ) :
« Enfn, le drapeau choisi en 1917 pour le royaume du Hejâz reprend le triangle rouge des Hachémites et les trois couleurs des califats historiques : le blanc des Umayyades, le noir des ‘Abbâsides et le vert des Fâtimides, d’ailleurs utilisé à l’époque dans le ‘Asîr et au Yémen. Hussein chercha donc dès le début de l’année 1917 à réconcilier l’histoire musulmane pour imiter, si ce n’est recréer, un califat
hachimite. Mais, après 1916, la méfance franco-britannique l’emporte et les deux puissances se refusent à accepter un tel titre, qui pourrait fédérer les musulmans des colonies54. Hussein est prié de renoncer à cette ambition en 1918. »
↑Martin Strohmeier, « The exile of Husayn b. Ali, ex-sharif of Mecca and ex-king of the Hijaz, in Cyprus (1925–1930) », Middle Eastern Studies, vol. 55, no 5, , p. 733–755 (ISSN0026-3206, DOI10.1080/00263206.2019.1596895, lire en ligne, consulté le )
↑(arb) Muhammad Rafi, La Mecque au XIVe siècle de l'Hégire : مكة في القرن الرابع عشر الهجري, La Mecque, /, , p. 291