Voulu, pensé, réalisé par un seul artiste, abandonné puis repris au fil de plus de trente années, cet ensemble unique se place parmi les réalisations les plus ardentes, mais aussi les plus abouties de l'art sacrécontemporain.
Après plusieurs années passées en recherche de murs d'églises à peindre où il pourrait s'exprimer, dire sa foi par la peinture, sa vocation, c'est en février 1952 qu'enfin Arcabas rencontre la modeste église de Saint-Hugues et son curé, Raymond Truffot. L'église est en réfection de toiture et de sol. Le maire, confiant dans son curé, acceptera une intervention artistique à l'intérieur de l'église gracieusement offerte par ce peintre inconnu. C'est le début d'une aventure, mais aussi d'une amitié entre un artiste et un prêtre, lequel portera au jeune homme de vingt cinq ans une confiance sans faille jusqu'à sa mort.
Arcabas développera son œuvre en 3 registres. En 1952, une frise sur toile de jute à dominante rouge, peinte à l'œuf, sucre et miel, ceinture l'église et relie par 2 fresques sur les lunules, la vie humaine et les commandements dans la nef avec la vie divine dans le chœur. En 1972, il pose le Couronnement, réhausse sa première création par le cercle chromatique et l'or en 31 toiles de lin. Il ponctue sa création picturale par 53 toiles illustrant la vision du monde de l'artiste à travers les textes sacrés.
Devenant musée départemental en 1984, l'artiste complète son œuvre par la Prédelle, bandeau composé de 53 toiles l'année suivante, et posera une dernière création, le Christ mort en mémoire de Raymond Truffot en 1992.