C'est essentiellement à partir de la fin du XIXe siècle que cette mouvance religieuse commence à prendre forme, sous l'influence du Mouvement völkisch allemand, associant alors nationalisme et mysticisme. Toutefois, elle prend de nombreuses voies, parfois différentes dans leur inspiration, tels les néopaganismes les plus connus que sont le néodruidisme et la Wicca.
Depuis la fin du XXe siècle, le phénomène est de plus en plus connu du public, poussé par la vague du retour à la terre et du New Age. Il est surtout répandu dans les pays nordiques, les pays celtiques et anglo-saxons, mais fait de plus en plus d'adeptes en Europe orientale et dans certains[Lesquels ?] pays latins. On estime entre 200 000 et 300 000 le nombre de païens aux États-Unis[1].
Selon des estimations convergentes[réf. nécessaire], au niveau mondial, le néopaganisme déclaré concernerait 250 000 personnes en 2000 et 1 000 000 personnes en 2020, mais les multiples appartenances provisoires sont possibles.
Caractéristiques
Le néopaganisme se réfère au paganisme ancien, de l'antiquité tardive. Il est, dans certains cas, de nature reconstructionniste. Selon le politologue Stéphane François[2] ou Thibault Isabel[3], cette spiritualité moderne n'a que très peu à voir avec le paganisme antique et il s’agit d'une réinvention d’une religion qui n’a jamais existé telle quelle.
Il en diffère par son individualisme et surtout par son absence de distinction entre sacré et profane[4], ou la redéfinition de cette distinction.
Il peut être considéré comme un héritier du panthéisme du XVIIe siècle[5].
Le néopaganisme a également été présent en Europe entre 1870 et 1940, quelquefois doublé de nationalisme.
Le néopaganisme comporte différents mouvements dont la nature et la répartition géographique sont liées à celles des religions anciennes dont il s'inspire. L'Odinisme, ou Ásatrú, fondés sur la mythologie nordique, sont présents dans les pays nordiques, tandis que le néodruidisme est implanté dans les anciens pays celtiques et le monde anglo-saxon. L'hellénisme ou dodécathéisme est fondé sur la religion grecque antique et Nova Roma sur la religion de la Rome antique. La Wicca, reprenant quelques éléments du folklore anglo-saxon, s'est d'abord diffusée en Grande-Bretagne puis au Canada et les États-Unis.
Certains analystes, comme Wouter Hanegraaff, estiment que le New Age a également une composante néopaïenne. Cette position est discutée ; en effet s'il y a des points communs tels que l'importance accordée à la magie ou à l'harmonie avec la nature, les mouvements comportent aussi des différences marquantes. Le néopaganisme du type ethnico-religieux tel que le néodruidisme ou Ásatrú se réfère à des religions locales ; ces références ethniques sont absentes du New Age, syncrétisme universaliste. Celui-ci serait plus proche de la Wicca, autre assemblage de références éclectiques prônant des valeurs féministes et écologistes[6].
Selon Reender Kranenborg(en), le néopaganisme se distingue en outre par sa croyance en des divinités concrètes, et une perception différente de l'autre monde : les idées de réincarnation ou d'attente d'une ère messianique répandues dans le New Age lui sont étrangères[7].
Le néodruidisme, dont les premiers mouvements apparaissent en Angleterre au XVIIIe siècle, relève des premières manifestations de la mouvance néopaïenne.
Il promeut l'harmonie avec la nature, souvent au travers d'une forme de culte de la nature. C'est un mouvement essentiellement présent dans le monde anglo-saxon et en Europe dans les pays anciennement celtisés.
Ces nouveaux druides n'ont pas de continuité avec les druides d'avant l'ère chrétienne. En outre, les Gorseddau ne se considèrent nullement comme relevant du néopaganisme. D'ailleurs, plusieurs ecclésiastiques de haut rang ont été élus à la tête de la gorsedd de Galles. Par ailleurs, la reine Élisabeth II a été reçue à la gorsedd de Galles sous le nom d'Elizabeth of Windsor. La gorsedd de Bretagne se définit comme une société de pensée.
La Wicca est parfois considérée comme une religion, parfois davantage comme une philosophie. Elle inclut des éléments que l'on peut trouver dans nombre de croyances telles que le chamanisme, le druidisme, et les mythologiesgréco-romaine, slave, celtique et nordique. Ses adeptes, les wiccans, prônent le culte de la nature, qu'ils dénomment « l'Ancienne Religion ».
Néopaganisme et politique
Le néopaganisme regroupe aujourd'hui de nombreuses tendances hétérogènes dont les divergences sur le plan politique sont souvent notoires.
Il existe un néopaganisme de droite, voire d'extrême droite[8] comme dans le cas de l'association française Terre et Peuple[6] ou de celui du GRECE. De même, le nazisme peut influencer certains mouvements qui se disent "germanistes", surtout présents aux USA, et qui rejettent le christianisme, considéré comme une secte du judaïsme (Jésus était Juif) .
Il existe également beaucoup d'associations néopaïennes de tendance démocratique et quelquefois de sensibilité de gauche ou du centre, comme l'association française Pharia ainsi que les groupes "Semat Ankhti" (kémitisme) et "Agora" (hellénisme).
Aux États-Unis, des mouvements comme la Wicca, sont plutôt d'une sensibilité de gauche, soutenant des valeurs égalitaires, féministes et écologiques[9].
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments (novembre 2018).
Ésotérisme occidental moderne (1600-1950)
L'ésotérisme serait d'abord un enseignement, hérité de traditions antiques, réservé à des initiés. Diverses tentatives ont essayé de le promouvoir.
Par la notion de reconstructionnisme religieux, on entend la réinvention de pratiques religieuses, majoritairement par des groupes d'individus espérant retrouver collectivement une partie de leur enracinement culturel et linguistique, d'avant certaine mondialisation.
À la fin du xxe siècle, avec la dislocation de l'URSS, la Fin de l'histoire, Le Choc des civilisations, un réenchantement du monde paraît possible, ouvrant un marché religieux multiple, témoignage d'un dynamisme spirituel accentué par la médiatisation.
L’histoire vivante est le nom donné à la représentation des mondes de la vie historiques par des personnes dont les vêtements, l'équipement et les objets d'usage quotidien correspondent le plus fidèlement possible en termes de matériaux et de style à l'époque représentée. La présentation peut avoir lieu dans un cadre privé ou lors d'événements publics. Un musée archéologique en plein-air est adapté pour des scénarisations d'Histoire du quotidien ou d'Histotainment.
L'archéologie expérimentale permet de tester des hypothèses techniques ou technologiques (British Alpine Hannibal Expedition (1959), Guédelon (1997-), Chantier médiéval de la Sogne (2009-), Campus Galli (2013-), etc.). Une archéo-spiritualité, certes expérimentale, n'autorise guère de démarche scientifique, dont l'authenticité, la reproductibilité, la vérifiabilité d'hypothèses spirituelles (collectives ou individuelles). La sincérité dans la redécouverte, restauration ou réinvention, de traditions (profanes ou sacrées) peut être attendue d'abord des populations des peuples autochtones : croyances, tenues, postures, prières, chants, danses, rites, cérémonies, modes de vie, langues.
↑Thibault Isabel, « Une société ne produira jamais rien de bon sans morale : retrouver les sagesses antiques pour mieux comprendre notre monde », Marianne, (lire en ligne)
↑Marco Pasi, « Lewis (James R.). Magical Religion and Modem Witchcraft », Archives de Sciences Sociales des Religions, vol. 100, no 1, , p. 106–108 (lire en ligne, consulté le )
↑Stéphane François, « Le néo-paganisme et la politique : une tentative de compréhension », Raisons politiques, vol. 25, no 1, , p. 127–142 (ISSN1291-1941, DOI10.3917/rai.025.0127, lire en ligne, consulté le )