Ordre de bataille à la bataille du périmètre de BusanCeci est l'ordre de bataille à la bataille du périmètre de Busan pour les Nations unies et la Corée du Nord. La bataille se déroule d'août à septembre 1950 lors de la guerre de Corée[n. 1]. Cet engagement mobilise de chaque côté d’importantes ressources terrestres, aériennes et maritimes. Des milliers de soldats sont envoyés en Corée du Sud au cours de la bataille en provenance principalement des États-Unis et du Royaume-Uni. Plusieurs autres nations participent à la force navale avec l’envoi de navires comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les Pays-Bas. Mais bien que de nombreux pays contribuent au contingent de l’ONU, la majorité des troupes lors de la bataille sont américaines et sud-coréennes. Les forces de l'ONU s'avèrent supérieures aux forces nord-coréennes numériquement et dans l'organisation, mais ces forces souffrent d'un manque d'équipement et de formation, en particulier pour les forces terrestres au début des combats. Cependant, alors que la bataille se poursuit autour du périmètre de Busan, les forces de l'ONU continuent à recevoir de l'équipement et des soldats, obtenant un avantage écrasant dans leurs composantes terrestres, aériennes et maritimes. Les forces nord-coréennes demeurent inférieures aux forces de l'ONU en nombre, mais à plusieurs reprises, elles sont en mesure de démontrer la supériorité de leur entrainement. Les troupes au sol nord-coréennes sont souvent bien formées et bien équipés avec des armes modernes. Mais la longue bataille autour du périmètre décime gravement les troupes forçant les Nord-coréens à compter de plus en plus sur les conscrits et les jeunes recrues, diminuant ainsi leur avantage dans la bataille. Les forces aériennes et navales nord-coréennes sont par contre petites, mal formées et mal équipées, et jouent un rôle négligeable dans la bataille. Forces des Nations uniesForces terrestresLes forces des Nations Unies sont organisées sous le commandement de l'United States Army. La 8e armée des États-Unis sert de quartier général pour les forces de l'ONU, basée à Daegu[1],[2]. Elle commande à trois divisions américaines incomplètes. La 24e division d'infanterie mécanisée arrive dans le pays au début de juillet, tandis que la 25e division d'infanterie et la 1re division de cavalerie débarquent entre le 14 et le [3]. Ces forces occupent le tronçon ouest du périmètre, le long du fleuve Nakdong[4]. L'armée de la République de Corée dispose d'une force de 58000 soldats[5] organisée en deux corps et cinq divisions. D'Est en Ouest, le 1er corps d'armée contrôle la 8e divisions d'infanterie et la division Capitale, tandis que le 2e corps d'armée contrôle 1re division d'infanterie et la 6e division d'infanterie. Une 3e division d'infanterie reconstituée est placée sous le contrôle direct de l'armée sud-coréenne[6],[7]. Le moral des unités de l'ONU est faible en raison du grand nombre de défaites subies à cette date[1],[8]. Les forces américaines ont souffert de plus de 6000 blessés au cours du mois passé, tandis que l'armée sud-coréenne a déjà perdu environ 70000 soldats[9],[10]. Le nombre de troupes américaines et nord-coréennes au début de la bataille est difficile à estimer. Des recherches ultérieures indiquent que l'armée nord-coréenne dispose le , d'environ 70000 soldats engagés autour du périmètre de Busan. La plupart de ses divisions sont en sous-effectif[9],[11] et elle compte sans-doute à peine plus de 3.000 soldats dans les unités mécanisées, et 40 chars T-34 sur le front en raison de pertes importantes subies précédemment[9],[12]. MacArthur rapporte la présence de 141808 soldats de l'ONU en Corée le , dont 47000 dans des unités de combat terrestres américaines et 45000 dans les unités sud-coréennes. Ainsi, la force terrestre de l'ONU surpasse numériquement les Nord-Coréens de 70000 à 92000 soldats[9],[12]. Tout au long de , alors que la bataille fait rage, des forces supplémentaires arrivent des États-Unis et d'autres pays pour l'ONU[13]. La 2e division d'infanterie, le 5e régiment d'infanterie[14], la 1re brigade d'infanterie des Marines pour les États-Unis et une brigade de l'armée britannique arrivent à Busan avec un grand nombre de troupes fraîches et d'équipement, y compris plus de 500 chars[4],[15]. À la fin de la bataille, les forces de la 8e armée sont passées de trois divisions incomplètes à quatre formations entières, bien équipées et bien préparés pour la guerre. À la fin de la bataille, la 27e brigade du Commonwealth débarque également pour aider les unités américaines et sud-coréennes[16]. 8e armée des États-Unis 8e armée des États-Unis
Armée sud-coréenne
Forces aériennesFar East Air Force et 5e Air ForceLes forces de l'ONU disposent d'un gigantesque arsenal d'appui aérien fourni par l'US Air Force. Cet appui est principalement fourni par les Far East Air Force (United States) (FEAF) et la 5e Air Force, mais l'US Navy et US Marine Corps jouent un rôle important dans le soutien des opérations depuis la mer. Les forces de l'ONU ont le contrôle complet de l'air et de la mer tout au long de la bataille, et l'US Air Force et l'US Navy peuvent fournir un soutien aux unités au sol pratiquement sans opposition[36]. À la fin de la bataille, la 8e armée américaine dispose de plus de soutien aérien que le 12e Groupe d'armées du général Omar Bradley durant la Seconde Guerre mondiale[37],[38]. À la fin de juillet, les États-Unis ont expédié un grand nombre d'avions de tous types vers la Corée. Le , la Far East Air Force dispose de 890 avions (626 F-80 et 264 F-51), mais seulement 525 d'entre eux sont réellement disponibles et prêts pour le combat[14]. La Far East Air Force commande un important contingent de B-29, bombardiers lourds longue portée basées au Japon, loin de la portée de tir des Nord-Coréens. En général, leur puissance de frappe énorme est trop lourde pour être utilisée contre les unités nord-coréennes dispersées, et les besoins se portent en faveur des chasseurs-bombardiers, plus petits et plus polyvalents, de la 5e Air Force. Et, sous l'ordre de MacArthur, les bombardiers de la FEAF n'effectue qu'une seule mission pendant les combats du périmètre de Busan[39],[40]. En effet, le , lors de la bataille de Daegu, une grande opération de tapis de bombes est menée au nord-ouest de Waegwan, où jusqu'à 40000 soldats nord-coréens sont soupçonnés d'être regroupés. Les bombardiers à 10 000 pieds lancent environ 960 tonnes de bombes de 500 et 1000 livres[39],[40]. Cette attaque exige l'intégralité de la composante de bombardement FEAF et 3084 bombes de 500 livres (250 kg) et 150 bombes de 1000 livres (450 kg). C'est la plus grande opération de frappe aérienne depuis la bataille de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale[41]. Le lendemain, le général Walker rapporte au général MacArthur que les dommages causés aux nord-coréens par le bombardement n'ont pu être évalué en raison de la fumée et de la poussière, et que les forces terrestres ne peuvent atteindre la zone en raison des tirs ennemis[40]. Les informations obtenues plus tard de prisonniers nord-coréens révèlent que les divisions ennemies que les Américains pensaient être encore à l'Ouest du Naktong, avaient déjà traversé du côté Est et n'étaient plus dans la zone bombardée[42]. Aucune preuve ne permet d'affirmer que le bombardement a tué un seul soldat nord-coréen[41]. Cependant, le bombardement semble avoir détruit un nombre important de batteries d'artillerie nord-coréennes. Les commandants terrestres et aériens de l'ONU se sont ensuite opposés à de futurs bombardements massifs contre les troupes ennemies, sans informations précises sur la concentration de l'ennemi[42]. Au lieu de cela, ils recommandent l'utilisation des chasseurs-bombardiers et des bombardiers en piqué pour soutenir les forces terrestres[41]. Ils ont ensuite annulé un second bombardement d'une zone à l'est du Naktong, prévue pour le [39],[42].
AéronavalLes éléments de l'aviation de l'US Navy et du Corps des Marines qui appuient les forces de l'ONU contre les forces nord-coréennes lors de la bataille proviennent de plusieurs porte-avions. Pour les forces américaines, l'USS Valley Forge accueille le Carrier Air Wing 5 (en), l'USS Philippine Sea le Carrier Air Wing 11 (en). Le HMS Triumph accueille deux escadrons de la Fleet Air Arm, et deux porte-avions d'escorte abritent les avions des Marines de la 1st Marine Aircraft Wing. Le Carrier Air Group 5 est la seule escadre aérienne basée sur un porte-avions en Extrême-Orient au moment de l'éclatement de la guerre[46]. La plupart des pilotes opérant ces avions sont des vétérans de la Seconde Guerre mondiale, cependant les compressions budgétaires réduisent considérablement leur formation et leur préparation dans les mois précédant la guerre[47]. Au début de la guerre, les avions sont utilisés principalement pour mener des raids et recueillir des renseignements sur des cibles nord-coréennes au sol, afin de perturber l'approvisionnement nord-coréenne vers les lignes de front[48]. Cependant, dès que les forces de l'ONU commencent à reculer vers le périmètre de Busan après la bataille de Daejeon, les avions de la Marine sont immédiatement missionnés pour servir d'appui aérien rapproché et effectuer des frappes aériennes contre les troupes nord-coréennes au sol[49]. Ces missions sont nettement plus risquées et l'aéronaval subit des pertes beaucoup plus élevées en raison de la défense anti-aérienne nord-coréenne[50]. Forces navalesLes forces de l'ONU ont également à leur disposition une force navale massive multinationale, qui participe à la défense du périmètre de Busan à plusieurs moments cruciaux. Les navires de la flotte pourvoient un soutien d'artillerie au cours de combats au sol[53] et fournissent une voie de ravitaillement et d'évacuation aux troupes[54],[55]. Les porte-avions servent également de bases pour un grand nombre d'avions chargés de frappes aériennes contre les forces nord-coréennes au sol[56],[57]. Les navires de l'ONU continuent à affluer autour du théâtre d'opération pendant et après l'engagement périmètre de Pusan et jouent un rôle de soutien relativement varié lors de la bataille[52]. La flotte est donc scindée en trois groupes principaux :
Le commandement général de la force navale est assumé par la septième flotte américaine, et l'essentiel de la puissance navale est fourni par les États-Unis[58]. Le Royaume-Uni fournit également une petite force navale dont un porte-avions et plusieurs croiseurs. L'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande participent dans une moindre mesure à cet effort[59]. La marine de la République de Corée est presque négligeable au cours de la bataille. Les Sud-Coréens ont une très petite marine composée de quelques dizaines de dragueurs de mines, LST, PT boat et autres petites embarcations mises à leur disposition par les autres États membres de l'ONU. Par rapport à la flotte principale de l'ONU, ces embarcations jouent un rôle mineur dans l'engagement, même si les navires de guerre nord-coréens, également très faibles, ciblent principalement la flotte sud-coréenne[60]. 7e flotte des États-UnisTask Force 77Sous le commandement du vice-amiral Arthur Dewey Struble, la Task Force 77 constitue la force de frappe et de soutien aérien des forces de l'ONU. La force compte les porte-avions de l'ONU ainsi que d'un certain nombre de navire d'escorte[58]. Les navires chargés d'escorter les porte-avions peuvent permuter dans la Task Force 96 en fonction des besoins[59].
Task Force 96La Task Force 96, commandée par le vice-amiral Charles Turner Joy, est, par le nombre de navires, le plus grand rassemblement de forces navales de l'ONU. La force est principalement constituée de croiseurs, de destroyers et d'autres navires plus petits, qui sont chargés de maintenir le blocus contre les Nord-coréens et qui mènent des bombardements côtiers. Les navires de la Task Force 96 permutent régulièrement dans la Task Force 77, pour servir d'escorte ou de bouclier aux porte-avions de l'ONU. Cette force est aussi la plus diversifiée des forces et intègre les navires de cinq pays différents[59].
Task Force 90La Task Force 90, commandée par le contre-amiral James H. Doyle (en), est principalement chargée des opérations militaires amphibies et de débarquement sur les théâtres d'opération. En tant que telle, elle ne contient pas de navires de combat, mais essentiellement des navires de transport et un grand nombre de LST. La force est entièrement composée de navires américains[59]. Au moins 15 LST sont assignés à la force lors de la bataille pour soutenir les transports d'attaque[81].
En outre, un certain nombre d'autres navires de combat sont utilisés pour transporter des armes et des fournitures aux forces de l'ONU au cours de la bataille. Ces navires ne sont pas déployés pour combattre dans cette bataille, bien que certains soient plus tard dans la guerre de Corée utilisés dans cette fonction[59].
Forces nord-coréennesForces terrestresL'Armée populaire de Corée est organisée en une force mécanisée interarmes de dix divisions, constituée à l'origine en juillet de 90 000soldats bien entraînés et bien équipés avec des centaines de chars T-34[86]. Cependant, les actions défensives menées par les forces sud-coréennes et américaines ont retardé les Nord-Coréens de manière significative dans l’invasion de la Corée du Sud, leurs coûtants 58 000soldats et un grand nombre de chars[4]. Pour récupérer ces pertes, les Nord-Coréens doivent compter sur les remplacements et des conscrits moins expérimentés, dont beaucoup sont issus des régions conquises de la Corée du Sud[87]. Au cours de la bataille, les Nord-Coréens soulèvent un total de 13 divisions d'infanterie et une division blindée pour la lutter autour du périmètre de Busan[4]. Du sud au nord, les unités nord-coréens placées en face des unités de l'ONU sont le 83e régiment motorisé de la 105e division blindée, puis les 6e[88], 4e, 3e, 2e, 15e[89], 1re, 13e, 8e, 12e, et 5e divisions d'infanterie ainsi que le 766e régiment d'infanterie indépendant[90].
Forces aériennes et maritimesLa Marine nord-coréenne contrôle une force très faible d'environ 50 ou 60 navires, tous de petits gabarits. La marine possède quelques torpilleurs et canonnières, dont certains ont été donnés par l'Union soviétique, mais ces navires ne sont pas de taille face aux forces navales de l'ONU. Depuis la bataille de Chumunjin, un engagement unilatéral dans et les forces de l'ONU ont tendu une embuscade et écrasé une petite flottille nord-coréenne, ces derniers évitent généralement les navires de l'ONU, laissant les forces navales de l'ONU pratiquement sans opposition. Les torpilleurs nord-coréens mènent cependant des attaques isolées contre les petits navires sud-coréens, mais ne cherchent pas à s'opposer à de plus grands navires de l'ONU lors de la lutte autour du périmètre de Busan. Ils ne sont pas non plus réapprovisionnés par la Chine ou l’URSS, car ni l’un, ni l’autre ne dispose d’une marine conséquente et permanente dans la région[99]. Cet élément est considéré par les historiens comme un des plus grands inconvénients de la Corée du Nord pendant la bataille, car il permet un contrôle total de la mer par l'ONU[60]. Au début de la guerre de Corée en juillet, la Force aérienne populaire de Corée est composée d'environ 150 avions de combat. Cette force est composée de modèles de construction russe et souffre généralement d’un mauvais entretien et d’un manque de réparation. Les avions de chasse inclus des Yakovlev Yak-7, Yak-3 et quelques Yak-9, 70 au total. Ils contrôlent aussi une poignée d'Iliouchine Il-10 pour le combat air-sol, et utilisent des biplans Polikarpov Po-2 pour la formation. Ces aéronefs sont mal entretenus et leurs pilotes sont impatients mais surtout sans formation[100]. Cependant, les forces nord-coréennes au sol disposent d'équipements modernes, y compris des armes et des véhicules de lutte anti-aérienne très efficace et menaçante pour les avions de l'ONU[101]. Les avions nord-coréens engagent à plusieurs reprises des avions américains dans de petits combats isolés lors de la bataille, mais les Nord-Coréens sont incapables de réunir une force suffisante sur le front pour s'opposer sérieusement à la domination aérienne de l'ONU[102]. Notes et références
Notes
Références
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|