Paolo Uccello, le fils de Dono di Paolo, chirurgien et barbier, et d'Antonia di Giovanni del Beccuto, fait partie des peintres du Quattrocento ayant marqué l'histoire par sa maîtrise des nouvelles règles de la perspective. Tout d'abord apprenti chez Lorenzo Ghiberti entre 1407 et 1414 environ, il y fait la connaissance d'artistes de renom tels que Masolino, Donatello et Michelozzo. Il participe à cette époque aux finitions de la porte du Baptistère de Florence réalisées par ce dernier. Après avoir reçu les formations de peintre, sculpteur, orfèvre et architecte, il rejoint en 1424 la Compagnie des peintres de San Luca et sera appelé un an plus tard à refaire les mosaïques de la basilique de San Marco (Venise) détruites par un incendie. En 1432 c'est à la réalisation du dôme de l'église Santa Maria del Fiore qu'il travaille. Il reçoit sa première commande monumentale en 1436 et réalise donc la fresque le Monument équestre, dédié au condottiere anglais John Hawkwood. Tout au long de sa vie, il fait de ses recherches sur la perspective, une vraie passion allant parfois jusqu'à l'obsession. Cela lui vaudra les critiques de ses contemporains et son surnom, Uccello (« oiseau »), sans doute pour ses lubies et son étourderie, puisque l'on prête en Toscane aux oiseaux ce caractère obstiné.
Cependant cette histoire pourrait être une légende, il pourrait appartenir à une ancienne famille florentine exilée à Bologne, les Ucceli. Ce surnom pourrait aussi lui venir de sa participation au tout début de sa carrière, à la Porte du Paradis (la porte du Baptistère de Florence) sous la direction de Ghiberti, où il aurait réalisé une frise représentant des oiseaux.
Il utilise souvent le raccourci pour traiter les formes et joue de cette technique jusqu'à donner un caractère fantastique à certaines de ses œuvres.
D'après les écrits (Le Vite) de Giorgio Vasari, Paolo Uccello finit ses jours en 1475 « seul, excentrique, mélancolique et pauvre ».
Le Déluge (1446-1448, Chiostro Verde de Santa Maria Novella, Florence, Italie) : cette peinture murale est une expérience de Paolo Uccello sur la représentation où il va chercher les limites de la perspective en l'accentuant à son maximum.
La Bataille de San Romano (détrempe sur peuplier, 182 cm × 320 cm) : C'est une œuvre en trois panneaux indépendants exécutée entre 1455 et 1460 et l'une des plus connues de Paolo Uccello. Commandée par les Médicis, cette peinture représente cette bataille de 1432 qui est une scène de l'histoire de Florence. Les trois épisodes de cet évènement sont aujourd'hui répartis dans trois lieux[2] :
La Thébaïde (ou Scene della vita di santi e di alcuni monaci), Galleria dell'Accademia de Florence, peinte entre 1450 et 1475, est une large fresque représentant la vie de saints dans leur activité monacale[3].
↑Cependant Pietro Roccasecca, Paolo Uccello. Les Batailles, Gallimard-Electa, 1997, 134 p., ne partage pas cette vision de l'œuvre : pour lui, il ne s'agit pas d'un triptyque ; Uccello a peint un premier tableau en 1436 (il est aujourd'hui partagé entre Florence et Londres) ; vingt ans plus tard, en 1456-1458, il en fait un autre, qui est celui du Louvre.
↑Cette œuvre a connu ces dernières années un regain d'intérêt insolite, une certaine littérature affirmant qu'il renfermait la représentation d'un objet volant non identifié. Les historiens de l'art eurent tôt fait de démontrer que l'objet en question n'était qu'une simple coiffe de cardinal, le chapeau cardinalice, le galero rouge à houppes
James Bloedé, Paolo Uccello et la représentation du mouvement : regards sur La Bataille de San Romano, Paris : École nationale supérieure des beaux-arts, « Espaces de l'art », réédition 2006 (ISBN2840560399).