À peine âgé de 22 ans, il abandonne ses études et part comme grand reporter à Beyrouth en pleine guerre. Six mois plus tard, il est correspondant de Radio-France et de plusieurs médias canadiens. Pendant de nombreuses années, il est le seul journaliste occidental à exercer à Beyrouth-Ouest, du côté musulman. Le gouvernement français considérant qu'il est en danger, l'expulse de force à Chypre : Paul Marchand s'enfuit et retourne à Beyrouth-Ouest. En 1987, il échappe de peu à la prise d'otages dont est victime Roger Auque. Il prend la fuite dans une ruelle tandis qu'on lui tire dessus. Malgré cet événement il décide de rester au Liban. À cette époque, il parvient à tisser un lien de confiance avec le leader druzeWalid Joumblatt.
Après la guerre civile du Liban, il couvre la guerre du Golfe puis la guerre de Bosnie-Herzégovine. Personnage flamboyant et provocateur, il sillonne la ville de Sarajevo assiégée à bord d'une Ford Sierra à l'arrière de laquelle il a inscrit: « Don’t waste your bullets, I am immortal. » (Ne gaspillez pas vos balles, je suis immortel) et dans laquelle, sono à fond, résonne la chanson Sympathy for the Devil de son groupe favori, les Rolling Stones. En 1993, alors qu'il est au volant de sa voiture avec sur le siège passager, le reporter Philippe Lobjois, et à l'arrière sa traductrice et alors petite-amie Boba Lizdek, il est grièvement blessé au bras par un sniper et perd beaucoup de sang mais reste conscient jusqu'à son arrivée à l'hôpital. Rapatrié d'urgence en France où il subit 60 opérations et perd l'usage de son bras droit, il doit mettre fin à sa carrière de grand reporter, non sans une courte incursion en Tchétchénie.
Véritable écorché vif, humaniste et jusqu'au-boutiste, parfois excessif et toujours sensible, en 2009, il se suicide par pendaison dans son appartement parisien. Il laisse derrière lui une fille, Asta, née en 2001, et un fils, Tarek, né en 1990. Incinéré au crématorium du Père Lachaise, il est inhumé au cimetière de Montmartre à Paris.
Apprenant sa mort, Michel Tavelle, écrivain et journalistegrenoblois, écrit : « Paul avait une addiction au risque. C'était, aussi, un mélange de nitroglycérine et d'huile d'amandes douces. » L'écrivain québécois d'origine haïtienne Stanley Péan lui rend hommage par une chanson inspirée du style des Rolling Stones, le groupe fétiche de Marchand : After All the Battles, dont la musique est signée par le guitariste et compositeur Stephen Johnston[3].