En 1699, Vauban décida d'élever au sommet de la falaise du Stiff, point culminant de l'île d'Ouessant, deux tours tronconiques accolées, l'une abritant l'escalier, l'autre les logements des gardiens et le magasin de stockage du charbon, que l'on peut toujours identifier dans l'architecture de l'édifice. Il est un des 6 premiers phares construits par Vauban et un des plus anciens phares de France encore en activité après celui de Cordouan[3].
Historique
Dès le XIIIe siècle, des postes de guet avaient été placés dans l'île d'Ouessant pour prévenir les attaques de la marine anglaise.
À la fin du XVIIe siècle, un plan spécifique de protection du port militaire de Brest envoie une mission d'étude présidée par le chevalier de Tourville à Ouessant dès 1681 pour l'étude de l'installation d'un port et de différentes batteries. Vauban décide d'entreprendre la construction de deux tours avec fanal en baie du Stiff pour en protéger les navires s'y abritant.
En 1702, le premier phare de l'île s'allume au lieu-dit « Tombeau de Béhault ». Le feu ne fonctionnait que les mois d'hiver et était alimenté en bois et charbon par les gardiens.
En 1717, le feu ne sert plus car il doit être restauré.
En 1780, on y installe un appareil à réflecteur du fabricant d'éclairage Tourtille-Sangrain avec des lampes à huile.
En 1821, le réverbère est modifié avec 12 lampes paraboliques.
En 1831, le phare est équipé d'une grosse optique de Fresnel à 16 panneaux et miroirs de renvoi.
En 1884, on construit les bâtiments annexes pour le logement des gardiens.
En 2003, à la suite de la décision de l'administration de mettre en vente les deux uniques maisons des anciens gardiens, la Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises s'y oppose au titre que ces bâtiments seront utiles pour accueillir le public dans le cadre des visites futures et les fait remettre au Conservatoire du Littoral qui les restaure.
Phare actuel
C'est un bel ensemble de deux tours tronconiques de diamètres différents, accolées, réalisées en maçonnerie enduite avec pierres de taille apparentes entourant les ouvertures et formant d'autre part deux ceintures ornementales parallèles. La plus grosse des deux tours, qui abritait la réserve de combustible, est surmontée de la lanterne qui a remplacé le fanal, et la plus fine, qui abrite l'escalier est coiffée d'une coupole .
Deux bâtiments symétriques à usage de logements et un mur de clôture, sur un terrain de 4 000 m2, complètent l'ensemble.
Le phare a été électrifié en 1957 et automatisé en 1993.
Depuis 1978, une tour radar l'accompagne dans sa surveillance de l'entrée de la Manche.
Le phare est ouvert au public entre les vacances de Pâques et la fin du mois de septembre. Après l'ascension des 104 marches, on bénéficie, par beau temps, d'un panorama exceptionnel sur la mer d'Iroise. Cela permet d'avoir un point de vue différent sur les îles, mais aussi sur le continent, que l'on distingue du phare de l'île Vierge à celui de l'île de Sein.
À la suite de la restauration du phare en 2014, les salles sont accessibles avant un parcours documenté sur son histoire.
↑Cordouan, Les Baleines, Chassiron - Les trois plus anciens phares de France, René Faille, 1993, Patrimoines & Médias, (ISBN2-910137-02-3)
↑ Arrêté du 7 octobre 1904 Le Ministre du Commerce de l'Industrie et des Postes et Télégraphes arrête : La station radiotélégraphique d'Ouessant est ouverte à partir du 10 octobre 1904 à l'échange des correspondances privées avec les navires en mer.