Le pont d'Arcole est le premier pont parisien en fer ; large de 20 mètres et comportant une structure métallique sous forme d'une arche unique de 80 mètres de portée sise entre deux culées en pierre de taille, il est réalisé en 1856 sous la direction de l'ingénieur Alphonse Oudry. Sa construction dure moins de trois mois.
Origine du nom
Selon Jacques Hillairet[1], Louis et Félix Lazare[2] et Gustave Pessard[3], il porte le nom d'un jeune apprenti serrurier, fils d'un ancien sergent, tué au cours des Trois Glorieuses, le 28 juillet 1830, lors d'une contre-attaque des insurgés contre l'Hôtel de ville.
Le tableau ci-contre, peint en 1830 et acquis en 1831 par Louis-Philippe pour le musée de Versailles, le représente, se saisissant d'un drapeau tricolore et entraînant les insurgés derrière lui. Mortellement atteint, il se serait écrié: « Mes amis, souvenez-vous que je me nomme Arcole ».
Son propos a pu être déformé : peut-être voulut-il évoquer le souvenir de Bonaparte à la bataille du pont d'Arcole. Mais le pont, reconstruit en 1854, portera désormais ce nom.
La passerelle est d'abord appelée « pont de la Grève » pendant ses deux premières années[6]. Elle prend ensuite son nom actuel.
Le pont suspendu en 1848.
Ouvrage métallique (1854)
En 1854, il est remplacé par un ouvrage métallique, plus solide et permettant le passage de véhicules conçu par Nicolas Cadiat et Alphonse Oudry. Le pont d'Arcole est alors novateur : c'est le premier pont sans appui sur la Seine entièrement réalisé en fer et non plus en fonte[7].
Pourtant, le le pont s'affaisse brusquement de 20 cm, et doit alors être consolidé. Comme le montre Jean Résal dans son livre sur les ponts en arc métalliques, la conception du pont le rend très sensible aux effets thermohygrométriques[8].
C'est seulement entre 1994 et 1995 que la Ville de Paris fait procéder à la réfection complète du tablier, revoyant l'étanchéité et la peinture du pont par la même occasion.
En 2012, la Ville de Paris rénove les illuminations du pont d'Arcole pour réduire de 90 % la consommation d'énergie de l'ouvrage[10].
Annexes
Bibliographie
Louis Canler, Mémoires de Canler, ancien chef du service de Sûreté, Paris, F. Roy, 2e éd., 1882, vol.1, chap. XXV, p. 181 : « Pont d'Arcole », [1], pour le massacre du .
Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris [en] 1855 : avec les plans des 48 quartiers, Maisonneuve & Larose, , 796 p. (ISBN978-2-86877-184-1 et 2-86877-184-X).
Alphonse Oudry, « Le nouveau pont d'Arcole », Nouvelles annales de la construction, , p. 2-3, (lire en ligne).
↑Jean Résal, Cours de ponts métalliques professé à l'École nationale des ponts et chaussées, Librairie polytechnique Ch. Béranger, Paris et Liège, 1922 t. 3, 3e fascicule, p. 66 (lire en ligne).