Province de Limbourg (Belgique)
Le Limbourg (en néerlandais : Provincie Limburg) est une province du nord-est de la Belgique, située dans la Région flamande. Elle est limitrophe des Pays-Bas (au nord et à l'est), plus précisément du Limbourg néerlandais et du Brabant-Septentrional, et, à l'intérieur du pays, à l'ouest, de la province d'Anvers et du Brabant flamand et au sud de la province de Liège. La province possède aussi une exclave entre les Pays-Bas et la province de Liège : la commune des Fourons, lieu de problèmes intercommunautaires entre Flamands et Wallons. Son chef-lieu est Hasselt. Au début du XXe siècle, le Limbourg, qui était essentiellement rural, s'est progressivement transformé quand on commença à extraire du charbon de son sol. Aujourd'hui, son économie est fort diversifiée, avec des industries de construction d'automobiles, chimiques, et un secteur de services qui se développe. Généralités
GéographiePendant la Période française où le Limbourg était sous autorité française, le géographe Jean-Joseph Tranchot dresse la première carte topographique de la région du Limbourg [2]. Dans la ville de Lommel, se trouve une réserve naturelle de dunes de 193 hectares, le Sahara de Lommel [3]. HistoireOriginesDuché de LimbourgLe territoire de la province belge du Limbourg, à l’exception des sections fouronnaises Teuven et Rémersdael, n'a rien de commun avec celui de l'ancien duché de Limbourg, (qui couvrait une partie du Limbourg néerlandais et de l'actuelle province de Liège), mais il en a conservé les armoiries. La ville de Limbourg se trouve d’ailleurs dans la province de Liège, donc dans aucune des provinces nommées Limbourg. La grande partie de cette province, avant la période française, faisait partie de la Principauté de Liège : c'était le comté de Looz et la partie « thioise » (dialecte germanique) du « quartier de Hesbaye » (Tongres). À la fin du XVIIIe siècle, le Limbourg appartient aux Pays-Bas autrichiens sur lesquels règnent la maison de Habsbourg. En 1787 a lieu la révolution brabançonne qui crée les éphémères États belgiques unis contre le régime autrichien. Période française et néerlandaiseAprès la Révolution française de 1789, la région est annexée à la première république qui y crée des départements : les départements réunis. Parmi eux se trouvent ceux de la Meuse-Inférieure et de la Roer qui correspondent à la région du Limbourg. Une insurrection a lieu contre le régime français lors de la guerre des paysans en 1798, qui se conclut par une défaite des insurgés lors de la bataille d'Hasselt le . Après la fin du Premier Empire, en 1815, les puissances européennes victorieuses déclarent les anciens territoires annexés par la France comme étant « vacants ». Afin de déterminer l'attribution de ces territoires et de redessiner les cartes de l'Europe, les vainqueurs (et la France) se réunissent lors du congrès de Vienne. Légitimement, les anciens Pays-Bas autrichiens (y compris le duché de Limbourg) revenaient à la maison de Habsbourg[4], mais ces derniers, peu soucieux de récupérer des terres trop éloignées de leur capitale, Vienne, s’empressent de les négocier contre la Vénétie et la Lombardie, contigus à l’empire d'Autriche sur lequel ils règnent. Les puissances souhaitent alors disposer d'un rempart contre les éventuelles nouvelles ambitions expansionnistes françaises[5] et décident de ce fait de créer un nouvel état, « tampon » entre la France et le royaume de Prusse. C'est ainsi que, le , le royaume uni des Pays-Bas voit le jour avec, comme souverain, Guillaume Ier de la maison d'Orange-Nassau. Celui-ci s'articule en dix-sept provinces, dont la province de Limbourg, alors bien plus grande que le Limbourg belge actuel. ScissionLa révolution belge éclate en août 1830 et, avec elle, la guerre belgo-néerlandaise menant à la proclamation de l'indépendance le par le gouvernement provisoire de Belgique. La province de Limbourg de l'époque est l'une des huit[6] provinces des Pays-Bas méridionaux qui se détachent du royaume uni des Pays-Bas pour fonder la Belgique. Les grandes puissances européennes se réunirent lors de la conférence de Londres pour débattre du sort à réserver à ce nouvel état. Après la reconnaissance de l'indépendance puis de la neutralité de la Belgique, un premier traité fut signé le , le traité des XVIII articles, afin d'envisager le rachat du grand-duché de Luxembourg qui était alors une propriété personnelle du roi des Pays-Bas Guillaume Ier, en échange d'une partie de la province du Limbourg. Ce traité ne fut toutefois jamais appliqué et, après la prestation de serment du premier roi des Belges, Léopold Ier, Guillaume d'Orange tenta de reconquérir ses territoires lors de la Campagne des Dix-Jours en aout 1831. Celle-ci se tint d'ailleurs en partie sur le territoire de la province, avec, entre autres, une défaite belge lors de la bataille de Hasselt le . Elle vit l'intervention de l'armée française pour repousser les forces armées néerlandaises hors des frontières, ce qui décrédibilisa une première fois la Belgique lors de la signature, le de l'acte officiel de séparation entre les deux états : le traité des XXVII articles. L'article 4 de ce traité précise la scission de la province du Limbourg comme telle[7] :
La guerre belgo-néerlandaise faisant toujours rage, le traité ne fut pas appliqué tout de suite. Après la nécessité d'une seconde intervention française lors du siège de la citadelle d'Anvers, des négociations reprirent avec, parmi les grands points de discorde, le ravitaillement de la forteresse de Maastricht où résidait une garnison néerlandaise et la circulation fluviale sur la Meuse. Celles-ci aboutirent à la convention de Londres, signée le qui jeta les bases de la paix signée lors de la Convention de Zonhoven, dans la province de Limbourg, le . Guillaume Ier ne reconnut toutefois officiellement l'existence de la Belgique qu'en 1838 et ce ne fut que l'année suivante qu'un traité fut signé entre les puissances européennes, la Belgique et, cette fois, les Pays-Bas, actant la séparation définitive des deux royaumes : le traité des XXIV articles. Ce dernier contraint la Belgique à céder la partie orientale du Limbourg, située à l’est de la Meuse, à la confédération germanique, en guise de compensation pour la perte de la partie occidentale du grand-duché de Luxembourg, qui devenait la neuvième province de Belgique : la province de Luxembourg. Le Limbourg occidental devient alors l'actuelle province belge de Limbourg tandis que le Limbourg oriental reprit le nom de « Duché de Limbourg » jusqu'à la dissolution de la confédération germanique après sa défaite lors de la guerre austro-prussienne en 1866. À ce moment, le Limbourg oriental fut définitivement rattaché aux Pays-Bas en tant que province néerlandaise de Limbourg, telle qu'elle existe aujourd'hui. Toutefois, la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas dut encore être revue et négociée par le traité de Maastricht signé le . Période belgeAu début du XXe siècle, des charbonnages sont petit à petit exploités dans la Campine limbourgeoise, notamment à Beringen, Eisden, Houthalen, Waterschei, Winterslag, à Zolder ou au Zwartberg, au même titre que l'exploitation d'autres mines de charbon de Belgique. Guerres mondialesLe , eu lieu la bataille des casques d'argent près d'Halen entre les cavaleries belges et allemandes dans le but de stopper la progression de la Deutsches Heer vers Anvers après la prise de la position fortifiée de Liège sur base du Plan Schlieffen. Elle se solda par une victoire belge mais n'empêcha pas l'occupation allemande de la Belgique pendant la Première Guerre mondiale. Peu après l'Armistice du 11 novembre 1918 signant la fin de la première guerre mondiale, le Limbourg fut frappé par la catastrophe d'Hamont, lorsqu'un train de munitions de l'armée allemande explosa en gare de Hamont, non loin de la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas, dans l'actuelle ville d'Hamont-Achel, le faisant 1 007 morts, tous des soldats, majoritairement allemands. Cet évènement demeure la catastrophe la plus meurtrière de Belgique, tous contextes confondus (y compris, donc, en temps de guerre). Durant l'occupation allemande de la Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale eut lieu la catastrophe de Tessenderlo lors de laquelle 150 tonnes de nitrate d'ammonium explosèrent dans les entrepôts de la société Produits Chimiques de Tessenderlo le . Avec 189 morts et 900 blessés, c'est l'une des explosions majeures de nitrate d'ammonium dans le monde. Époque contemporaineDans les années 1950, la province est marquée par deux catastrophes minières. La première eut lieu le au charbonnage de Zwartberg, emportant 13 mineurs. La seconde fit 18 morts le lors d'un effondrement dans la champignonnière de Roosburg, située dans le village de Sichem-Sussen-et-Bolré (commune de Riemst). Elle est plus connue sous le nom de catastrophe de Roosburg. Avec la part de plus en plus importante que prit la question communautaire en Belgique, la frontière linguistique fut tracée le , passant entre la province de Limbourg et la province de Liège. Au passage, plusieurs communes changèrent de province, comme ce fut le cas des Fourons qui furent rattachés à la province de Limbourg dès le . Le la première réforme de l’État belge créé les régions et les communautés. La province de Limbourg est alors rattachée à la région flamande et à la communauté flamande et donc officiellement de langue néerlandaise. Le eut lieu l'incendie de l'internat d'Heusden-Zolder qui fit 23 morts, tous des enfants âgés entre 12 et 16 ans. Patrimoine
Héraldique
DémographieÉvolution démographiqueHabitants × 1000
Nombre d'habitants de 1992 à nos jours
Population par arrondissementPopulation au 1er janvier de chaque année
Arrondissements et communes de la provinceLa province de Limbourg comprenait 44 communes jusqu'au , 42 à partir du , après la fusion des communes de Neerpelt avec Overpelt et Meeuwen-Gruitrode avec Opglabbeek.
Arrondissement administratif de Hasselt
Arrondissement administratif de Maaseik
Arrondissement administratif de Tongres
Arrondissements judiciairesLa Province de Limbourg fait partie de l'arrondissement judiciaire d'Anvers ceux de Hasselt et Tongres ayant été fusionnés avec celui d'Anvers. Gouverneurs
Sécurité et secoursPolicePour les services de police, la province est divisée en 19 zones de police :
PompiersEn ce qui concerne les pompiers, la province est divisée en 5 zones de secours : Protection civileLa province de Limbourg n'abrite aucune caserne de la protection civile belge mais dépend, en fonction, de celle de Brasschaat ou de Crisnée. Commandants militaires
SportGalerie
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLien externe
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