Enserrée entre le Thillot en amont et Ferdrupt en aval, Ramonchamp occupe une portion assez réduite mais ouverte de la haute vallée de la Moselle, en effet la vallée s’élargit en direction du Thillot alors qu'elle est plus enclavée en direction de Ferdrupt. La seule route notable est la RN 66 venant de Remiremont, à 25 km au nord-ouest. Les versants trop escarpés ne sont empruntés que par des routes forestières, vers Saulxures-sur-Moselotte par le col de Morbieux (791 m) pour l'adret, vers la route des Forts qui sépare la commune de la Haute-Saône côté ubac. Ils étaient cependant cultivés naguère dans le cadre de petites exploitations familiales. De nombreuses fermes ont été transformées depuis en résidences secondaires.
Géologie et relief
Le centre du village se trouve à 470 m d'altitude. Plusieurs sommets parsèment la commune, avec d’abord la ligne de crête sud où passe la route des forts, on y trouve le sommet de Vaudry qui culmine à 772 m où les ruisseaux de l'Etat et de Ramonchamp y prennent leur source. On trouve aussi le célèbre Grammont (719 m) à proximité de cette même ligne de crête et son petit frère la Ravanne (639 m). En face, sur la rive nord-ouest du torrent de Ramonchamp se trouvent le Haut de l'Alouette (752 m) et le Haut de la Parère (708m) dans le prolongement de l'arrête, qui marquent la limite nord-ouest avec Ferdrupt et sa vallée de Xoarupt.
De l'autre côté de la vallée de la Moselle se trouvent les plus hauts sommets, la Tête du Géhant (848 m) et les points les plus hauts se trouvent en contre-haut du col de Morbieux, avec le Haut de l'Aireu (891 m) au nord-ouest et le Haut des Poncés (903 m) au sud-est.
Le Haut des Pöncés est le point culminant de Ramonchamp, il marque la frontière avec le Ménil dont il domine directement le village. À proximité des deux sommets se trouvent les deux plus hauts refuges de montagne de Ramonchamp ; les Poncés (840 m) et l'Aireu (800 m)[1],[2].
Sismicité
Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée[3].
Le ruisseau du Menil, d'une longueur totale de 11,8 km, prend sa source dans la commune de Ménil et se jette dans la Moselle sur la commune, après avoir traversé trois communes[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 664 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 11,3 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ballon de Servance », sur la commune de Haut-du-Them-Château-Lambert à 6 km à vol d'oiseau[9], est de 6,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 882,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 31,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,1 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Au , Ramonchamp est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle appartient à l'unité urbaine du Thillot[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Thillot, dont elle est une commune du pôle principal[Note 5],[16]. Cette aire, qui regroupe 7 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (62,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (64 %), prairies (18,1 %), zones urbanisées (10,6 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Histoire
Latinisation fantaisiste en Romanici Campus (sans date) ; RamonchampXIe siècle. Du nom de personne germanique Radmund que le retrouve dans Ramonville, hameau de Rombas[20], suivi du bien connu champ (postposition de l'appellatif selon le mode de composition germanique).
Ramonchamp était chef-lieu d’un ban puis du canton avant la création de la commune du Thillot.
Le ban de Ramonchamp s'étendait à l'origine sur toute la haute vallée de la Moselle en amont de Ferdrupt. Il appartenait au bailliage de Remiremont et l'église dédiée à saint Rémi et saint Blaise était du diocèse de Saint-Dié, doyenné de Remiremont dont la cure était de la collation et au concours du chapitre de cette ville.
Les Kyriolés. Jusqu’à la Révolution, tous les lundis de Pentecôte, huit paroisses dépendant du chapitre de Remiremont (Dommartin-lès-Remiremont, Ramonchamp, Rupt-sur-Moselle, Saint-Amé, Saint-Nabord, Saint-Étienne, Saulxures-sur-Moselotte et Vagney) envoyaient des jeunes filles qui se présentaient à l’église de Remiremont et y entonnaient des cantiques en français[21],[22].
C'est vers 1730 que la paroisse fut démembrée pour former deux nouvelles paroisses, celle du Ménil et celle de Fresse-sur-Moselle, puis les limites de la commune de Ramonchamp furent modifiées par le décret du portant création de la commune du Thillot et réunion à la commune de Fresse-sur-Moselle du hameau des Boudières. C'est par ce même décret que Ramonchamp perdit sa qualité de chef-lieu de canton au profit du Thillot.
L'industrie textile s'est fixée dès 1830 dans la commune et s'est accrue après 1871 par la venue d'entrepreneurs alsaciens fuyant l'annexion allemande.
Restée deux mois sur le front des combats, la commune a beaucoup souffert des bombardements de fin 1944.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le textile qui avait fait l'âge d'or de la région a connu une restructuration difficile, fermetures et modernisation à outrance entraînant une diminution draconienne de la main-d'œuvre, partiellement captée par de nouvelles industries : mécanique, plastique, transformation de métaux.
Politique et administration
Finances locales
Budget et fiscalité 2022
En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[24] :
total des produits de fonctionnement : 2 387 000 €, soit 1 179 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 1 985 000 €, soit 981 € par habitant ;
total des ressources d’investissement : 2 158 000 €, soit 1 066 € par habitant ;
total des emplois d’investissement : 684 000 €, soit 338 € par habitant ;
endettement : 1 456 000 €, soit 719 € par habitant.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[27].
En 2022, la commune comptait 1 817 habitants[Note 6], en évolution de −10,71 % par rapport à 2016 (Vosges : −2,96 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Parti: au 1er d'or à la fasce de gueules chargée d'une navette de tisserand d'argent et surmontée d'une pomme de pin de sinople et soutenue d'une étoile d'azur, au 2e d'argent à l'écrevisse de gueules[37].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Les couleurs de la dextre, le rouge et le jaune, sont de la Lorraine et les meubles évoquent la forêt, l'industrie textile et le rayonnement passé de Ramonchamp sur la haute vallée de la Moselle. L'écrevisse de la sénestre rappelle que ce crustacé était abondant dans la rivière.
Archives départementales des Vosges, Série H, Clergé régulier avant 1790, Répertoire numérique détaillé établi par André Philippe, archiviste départemental (1905-1937), présenté par Raymonde Florence, Epinal 1924 / 2004 : p. 137 à 181 : 7 H Prieuré du Saint-Mont : Les archives sont importantes ; elles sont riches notamment pour quelques localités telles que Bayon, Dommartin-lès-Remiremont (depuis le XIIIe siècle), Saint-Amé (depuis le XIVe siècle), et Saint-Étienne-lès-Remiremont (depuis le XIIIe siècle). Biens du prieuré (Sommaire du fond VII H : p. 141) : *Bayon, La Bresse et Biffontaine ; *Dommartin-lès-Remiremont ; *Éloyes et Laveline-du-Houx ; *Ramonchamp et Rancourt ; *Remiremont ; *Rupt ; *Saint-Amé ; *Saint-Étienne ; *Saint-Nabord, Le Thillot et Vagney ; *Les Vallois et Chaillon (Meuse) ; *Divers
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine du Thillot comprend trois villes-centres (Ramonchamp, Rupt-sur-Moselle et Le Thillot) et cinq communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑J. J. Bammert, prix Erckmann-Chatrian, Les Nobles Dames de Remiremont, 620-1791, L’histoire du Chapitre des Nobles Dames de Remiremont, Remiremont, Imprimerie Lalloz-Perrin, Remiremont,
dépôt légal n°28 ; Publication en 20 brochures, chacune contenant un chapitre : Chapitre 15 (10 pages) : Les kyriolés : En 1049, Ode I de Luxembourg étant abbesse, furent institués les Kyrioletzs ou Criaulés, dans les domaines de l’Abbaye de Remiremont
↑(en) Nicole Lemaître, Montagnes sacrées d’Europe. Actes du colloque « Religions et montagnes », Tarbes, Publications de la Sorbonne, , 427 p. (ISBN2-85944-516-1)
Actes du colloque "Religion et montagnes", Tarbes, 30 mai-2 juin 2002 / textes réunis et publiés par Serge Brunet, Dominique Julia et Nicole Lemaitre. Les rites des fêtes de saint Amé et de saint Romaric. pp. 114 à 119 : Les Kyriolés. Dans chaque cantique, saint Romaric est présent. Ainsi, les huit paroisses demandaient au patron de la ville d’entrer dans Remiremont. Vagney invoquait et demandait au saint de lui ouvrir ses portes en ces termes :* Criaulé, ô bienheureux saint Romary.* Criaulé, nous vous demandons vos portes ouvrir.* C’est saint Lambert qui veut entrer par sa bonté.* Et tous ceux qui sont après et prient Dieu (Kyriolés ou Cantiques qui sont chantés à l’église de Mesdames de Remiremont, op. cit). Les représentants de la commune de Saint-Nabord se présentaient et entonnaient :* Criaulé saint Pierre et saint Romary.* Priez pour ceux qui sont ici.* À Saint-Nabord donnez l’entrée, ô criaulé, ô criaulé. * En Jésus-Christ, oyez nos vœux.* Et tous les saints, et toutes les saintes, oyez nos vœux
↑Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN2-87692-093-X), p. 480 à 483
Présentation de l’orgue de l’église Saint-Rémy de Ramonchamp