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Le Rassemblement national de la jeunesse[16] (RNJ) — connu sous le nom de Front national de la jeunesse (FNJ) de 1973 à 2018, puis de Génération Nation (GN) de 2018 à 2022 — est le mouvement de jeunesse du Rassemblement national. Représentant l'organisation de jeunesse historique du parti, il regroupe les adhérents âgés de 16 à 30 ans. Pierre-Romain Thionnet en est le directeur national depuis novembre 2022.
Historique
Débuts
Fondé en , il est présidé par Jean-Marie Le Pen. Après une longue période de structuration sous Samuel Maréchal (1992-1999), alors gendre de Jean-Marie Le Pen, il est dirigé par des cadres moins médiatisés. En 2009, le FNJ subit une refonte dont la mesure la plus importante est la suppression du poste de directeur national pour celui de « coordinateur national ». En , Marine Le Pen, nouvelle présidente du Front national, rétablit le poste de directeur national en nommant Nathalie Pigeot, âgée de 38 ans, alors que la limite d'âge pour militer au sein du FNJ est de 30 ans. Marine Le Pen a déclaré vouloir « quelqu’un qui soit formé politiquement[17] ».
Historiquement, le FNJ permet souvent l'accès à un poste de cadre au FN ; plusieurs anciens directeurs comptant parmi les dirigeants du FN : Christian Baeckeroot (premier directeur, futur député de 1986 à 1988), Carl Lang (futur député européen de 1999 à 2009), Martial Bild, Jildaz Mahé et Samuel Maréchal. Cette règle a néanmoins des exceptions : Guillaume Luyt, démissionnaire après le Congrès de Paris (), choisit de rejoindre le groupuscule nationaliste-révolutionnaireUnité radicale, puis de cofonder, en 2003, le Bloc identitaire.
Le FNJ revendique un certain nombre d'actions prosélytes : création de l'ARPEJ[18] (Association de recherche pour l'emploi des jeunes, qui milite pour la préférence nationale dans le recrutement des travailleurs), vente de « Z'Card » et de briquets.
Alors que Samuel Maréchal affirme avoir fait du FNJ le premier mouvement de jeunesse, une note conjointe des services de Bruno Gollnisch et Bruno Mégret fuite dans L'Express pour certifier que la structure comptait 2 068 adhérents en 1993 et 1 993 en 1997. Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg y voient la « preuve de l'irritation que provoque le gendre de Jean-Marie Le Pen »[19].
Après la scission mégrétiste de l'hiver 1998, qui voit une grande partie des cadres du Front national quitter le mouvement, et en fonder un nouveau, le Mouvement national républicain (MNR), dans la perspective des élections européennes à venir, le FNJ est partiellement abandonné et ne bénéficie plus de financements aussi importants.
Son leader historique, Samuel Maréchal, démissionne en , nommant son adjoint, Guillaume Luyt, comme nouveau directeur du FNJ. La publication périodique du FNJ, Agir, cesse d'être publié après l'élection présidentielle de 2007, qui voient un net recul électoral du FN (10,4 % des suffrages).
La reprise partielle, après les élections européennes de 2009, de la structure jeune du Front national, sous l'impulsion de David Rachline, conseiller municipal de Fréjus, aboutit à la constitution d'une première « Coordination nationale » de six membres (David Rachline, Florian Dufait, Fabrice Singier, Laura Lussaud et Stéphanie Koca), présentée publiquement à l'occasion du Conseil national du . Cette structure est la première ébauche de la future « Direction nationale » succédant au Congrès électif de Tours, en . Grégory Gennaro, transfuge du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), rejoint la Coordination nationale du FNJ en et met alors en place le nouveau site national des jeunes FN, fnjeunesse.fr, deux ans après la fermeture de l'ancien site.
Avant le Congrès de Tours, la Coordination nationale du FNJ voit le départ de différents membres — Laura Lussaud et Florian Dufait — et la nomination d'Antoine Mellies, Paul-Alexandre Martin et Gauthier Bouchet (). Alors que Marine Le Pen est élue présidente du Front national, le Front national de la jeunesse revendique la constitution, souvent ex nihilo, compte tenu des défections passées des responsables locaux, de soixante-dix fédérations départementales, implantées dans quinze régions métropolitaines, régulièrement réunies, depuis l'été 2009, en Journées d'actions régionales (JAR), chargés de la formation des jeunes militants FN.
Les membres du FNJ se regroupent annuellement en « université d'été » durant une semaine, pour se former au militantisme et discuter de sujets de société tels que l'immigration, la fiscalité ou encore la bioéthique. Ces universités réunissent habituellement quarante à soixante-dix participants. Les dernières se sont tenues en Nièvre (), à Cormont, dans le Pas-de-Calais () et à Nice (), pour cette dernière sous le titre de « Journées d'été Les Jeunes avec Marine », en préalable des Journées d'été de Marine Le Pen, tenues les 10 et au Palais Acropolis. Jusqu'en 2010, les Universités d'été du FNJ désignent des majors, que l'on retrouve en général parmi les cadres nationaux du FN durant les années suivantes (ainsi, Louis Aliot, major FNJ en 1990, devient secrétaire général puis vice-président du Front national). Le dernier major en date est Antoine Mellies, nommé en à la direction nationale du FNJ.
Durant l’élection présidentielle de 2012, Julien Rochedy met le Front national de la jeunesse (FNJ) de côté pour créer, avec les Jeunes du Front national, les « Jeunes avec Marine » (LJAM), collectif de jeunes partisans de la candidature de Marine Le Pen. Il promet toutefois que le FNJ recouvrera ses fonctions à l'automne suivant. Durant la campagne législative de 2012, Julien Rochedy, par ailleurs candidat dans le Rhône, est évoqué comme futur directeur national du Front national de la jeunesse, nommé à la rentrée suivante par Marine Le Pen selon l'AFP.
Refonte du FNJ après l'élection présidentielle de 2012
Une Convention nationale du FNJ est annoncée dans le cadre de l'université d'été du Front national, les 22 et à La Baule, mais annulée. Dans le même temps, la nomination officielle de Julien Rochedy comme nouveau directeur du FNJ, en remplacement de Nathalie Pigeot et, fait nouveau, sous l'autorité nominale de Steeve Briois, secrétaire général du FN, est entérinée, peu avant, le . Julien Rochedy publie alors un premier communiqué de presse sur le site Internet du Front national non plus en tant que porte-parole mais « directeur du Front national de la jeunesse », intitulé « Nouveaux programmes d’Histoire : Ils veulent oublier la France ! ».
Nouvellement nommé à la direction du Front national de la jeunesse, Julien Rochedy détaille, en , dans une brochure intitulée Organisation et fonctionnement du FNJ, 2012-2013, les réformes structurelles apportées au mouvement de jeunesse frontiste : suppression des secrétaires régionaux du FNJ au profit de secrétaires départementaux encadré par un Bureau national (BN) dont les membres sont en partie choisis pour leur ancrage géographique, relance d'un site national du FNJ, organisation d'une Université d'été du FNJ à l'été 2013 et de conseils nationaux réguliers avant cette échéance, départementalisation des pages Facebook FNJ (jusqu'ici, le maillage est uniquement régional) et fermeture des pages Twitter existantes, mise en place d'un règlement intérieur des responsables FNJ, que ceux-ci doivent en conséquence signer.
En , Gaëtan Dussausaye, jusqu'alors secrétaire départemental du FNJ Paris, prend la succession de Julien Rochedy à la tête du FNJ.
Deux adjoints sont nommés à ses côtés : Jean-Baptiste Vendeville, chargé de la communication et Véronique Fornilli, chargée de l'événementiel et de l'implantation locale[pertinence contestée].
Un nouveau bureau national est mis également en place avec la nomination de « coordinateurs de départements ». Objectifs : étendre l'implantation départementale et locale du FNJ, former les adhérents, et développer la communication numérique du FNJ sur les réseaux sociaux.
Début 2016, la direction nationale du FNJ est renouvelée : Davy Rodriguez est nommé adjoint à la direction nationale chargé de l'implantation locale, et Louis Lo Faro au poste d'adjoint à la direction nationale chargé de la communication numérique. De nouveaux coordinateurs de départements sont nommés et permettent d'agrandir le bureau national du FNJ.
En , Bruno Lervoire succède à Louis Lo Faro au sein de la direction nationale du FNJ, chargé de la communication numérique.
À l'issue des élections législatives de juin 2022, plusieurs membres de Génération Nation sont élus députés, comme Bryan Masson[23], alors coordinateur régional du mouvement jeune en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le , le mouvement jeune prend le nom de Rassemblement national de la jeunesse[16]. Dans la foulée, il se dote d'un nouveau slogan : « Nous n'avons pas fini d'être Français ! » reprenant les mots de Victor Hugo dans L'Année terrible[25] et repris depuis 2017 par Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Le 4 décembre, Carla Muti, déléguée départementale du RNJ dans les Pyrénées-Orientales, est élue conseillère départementale aux côtés du maire de Perpignan, Louis Aliot[26].
David Rachline : Vice-Président du Rassemblement national, Maire de Fréjus, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur et ancien directeur national du RNJ.
↑(en) Andrej Zaslove, « Exclusion, Community, and a Populist Political Economy: The Radical Right as an Anti-Globalization Movement », Comparative European Politics, vol. 6, , p. 169-189 (ISSN1472-4790, DOI10.1057/palgrave.cep.6110126, lire en ligne [archive du ], consulté le ).
↑(en) John Lichfield, « European elections 2014: Marine Le Pen's Front National victory in France is based on anguish, rage and denial », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Miroslav Mareš, « Transnational Networks of Extreme Right Parties in East Central Europe: Stimuli and Limits of Cross-Border Cooperation », 20th IPSA World Congress Fukuoka, vol. 9, , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).
↑Mondon, A., 2015. "The French secular hypocrisy: the extreme right, the Republic and the battle for hegemony." Patterns of Prejudice, 49 (4), pp. 392–413.
↑Anthony M. Messina (2015). "The political and policy impacts of extreme right parties in time and context." Ethnic and Racial Studies 2015; 38: 1355.
↑Sonia Van, « France – A Guide to Europe's Right-Wing Parties and Extremist Groups », Time, (lire en ligne, consulté le )
↑« Le FN veut s'appuyer sur des syndicats et des associations « amies » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Dans l’ombre des Le Pen : Une histoire des numéros 2 du FN, Paris, Nouveau Monde, coll. « Poche », , 396 p. (ISBN978-2-36583-327-1), p. 314.
↑Victor (1802-1885) Auteur du texte Hugo, L'année terrible / Victor Hugo ; illustrations de MM. J.-P. Laurens, L. Flameng, Émile Bayard, D. Vierge, Ed. Morin, Lix, Victor Hugo, (lire en ligne)