La commune de Revigny est située dans une vaste plaine, traversée de part en part par la rivière Ornain. Le sol est calcaire, sablonneux, légèrement limoneux, meuble et plat. Le territoire de la commune est limitrophe de 8 communes. Il y a quelques km à l'ouest qui sont en frontière du département de la Marne (commune de Vroil). La commune est sur la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg.
Les limites du territoire communal. Carte interactive (double-cliquer sur la carte).
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes, dont une dans le département de la Marne :
L'Ornain naît de la confluence de deux rivières qui sont l'Ognon et la Maldite au sud de Gondrecourt-le-Château. De 116 km de longueur, l'Ornain va se jeter dans la Saulx à Étrepy (en rive droite), à une quinzaine de km à vol d'oiseau de Revigny[2].
Celui du nord, dit canal de l'Ornain[3], est très ancien.
Au milieu de la ville, il y a le petit canal Martin.
Au sud de la ville, il y a le canal de la Marne-au-Rhin[4], mis en service en 1853, suivant une ligne est-ouest, comportant six écluses sur le territoire de la commune.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 894 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[18]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Vassincourt », sur la commune de Vassincourt à 4 km à vol d'oiseau[20], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 871,0 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,4 °C, atteinte le [Note 2],[21],[22].
Statistiques 1991-2020 et records VASSINCOURT (55) - alt : 187m, lat : 48°48'31"N, lon : 5°01'59"E Records établis sur la période du 01-11-2005 au 04-01-2024
Au , Revigny-sur-Ornain est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[25].
Elle appartient à l'unité urbaine de Revigny-sur-Ornain[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[26],[27]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bar-le-Duc, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[27]. Cette aire, qui regroupe 86 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[28],[29].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (72,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (58,3 %), forêts (14,5 %), zones urbanisées (12 %), prairies (7,4 %), zones agricoles hétérogènes (4,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Revigny-sur-Ornain est une gare de la ligne Paris-Strasbourg, commencée en 1846 et inaugurée à Strasbourg le . Sous l'occupation allemande, de 1870 à 1918, la ligne s'arrête à la frontière : Avricourt, commune de la Moselle. C'est pourquoi la ligne s'appelle à l'époque Paris-Avricourt. En outre, il existait autrefois trois autres lignes à Revigny[32] : les lignes à deux voies Revigny-Vouziers (1882) et Revigny-Saint-Dizier (1884), et le chemin de fer d'intérêt local à voie étroite (dit le "tramway") Triaucourt-Revigny-Haironville (1878), qui avait sa propre gare. La gare principale était importante pour l'époque avec plusieurs quais et bâtiments, un réservoir d'eau de 10 m3 pour les locomotives, une plaque tournante, une halle de réparation pour 12 locomotives. Il y avait aussi un quai militaire de près d'un km. Le canal de la Marne-au-Rhin traverse le territoire de la commune suivant un axe est-ouest.
Risques naturels et technologiques
Commune située dans une zone 1 de sismicité très faible[33].
Registres paroissiaux depuis 1700: Revigny ou Revigni. Registres d'état-civil : Revigny jusque 1918. Le cadastre de 1824[34] et la monographie de l'instituteur[35] sur la commune (1888) indiquent Revigny. Cependant, on trouve Revigny-aux-Vaches dans d'autres documents "officiels", pourtant des mêmes époques : carte de Cassini de 1758[36], dictionnaire de 1834[37], carte d'état-major[38] 1820-1866 (date exacte inconnue). Revigny devient Revigny-sur-Ornain par décret paru au Journal Officiel en 1919[39].
Histoire
Ce bourg de l'ancienne province du Barrois est dénommé suivant les siècles « Reviniacum », « Ruvigney », « Ruvigny » et parfois « Revigny-aux-Vaches », vraisemblablement par corruption de « Revigny-aux-Vages » qui dans l'ancien langage du pays signifiait « landes »[40].
Revigny fut autrefois une ville fortifiée, dont son origine se rattache à l'existence d'une cité romaine appelée « Reviniacim », qui était situé sur le plateau entre Vassincourt, Neuville et Mussey, qui aurait été détruite durant les invasions barbares. Le bourg a été ensuite reconstruit sur les rives de l'Ornain, qui est devenu le Revigny actuel[40].
Le , le capitaine Eustache de Vernancourt est capturé par les hommes du duc de Bar, alors qu'il s'était retranché avec des aventuriers dans la maison forte de Revigny. Enfermé dans la geôle du château de Bar, il y périt après 84 jours de captivité[40],[41].
La ligne chemin de fer Triaucourt-Revigny-Haironville[47],[48],[32]
Un programme national avait été décidé par une loi de 1865 : les chemins de fer d'intérêt local sur routes. L'idée est de créer des lignes à moindre coût, en utilisant l'accotement des routes, ce qui facilite la construction tant pour l'emprise que pour l'approvisionnement en matériaux. À l'époque, les cultivateurs sont demandeurs pour transporter céréales, lait, fromages, mais aussi les industriels du bois et de la métallurgie en Meuse. C'est dans ce programme qu'une ligne de chemin de fer à voie étroite (1 m) est construite entre Triaucourt et Haironville, passant par Revigny. La mise en service s'effectue par tronçons au fur et à mesure de l'avancement des travaux : 1878 : Revigny-Coulonges (11 km); 1879 : Couvonge - Lisle-en-Rigault (9 km); Revigny-Laheycourt (15 km); 1880 : Laheycourt – Triaucourt (20 km); 1881 : Lisle-en-Rigault – Haironville (7 km).
La branche au nord de Revigny desservait les villages de : Triaucourt, Vaubecourt, Lisle-en-Barrois, Villotte-devant-Louppy, Laheycourt, Auzécourt, Noyers, Brabant-le-Roy, Revigny (carte de la ligne[49],[50]). Elle servait au transport des produits agricoles, mais surtout du bois de Laheycourt, et des phosphates extraits dans les environs, soit sous forme de nodules (grains de la taille d'une noisette/une pomme) pour y être pulvérisés dans les moulins de Revigny, soit sous forme de poudre en sacs, provenant des moulins de Laheycourt et Villotte-devant-Louppy, pour y être repris sur le réseau ferré à Revigny pour expédition dans d'autres régions. Cette branche fermera en 1936. La branche sud desservait : Revigny, Contrisson, Mognéville, Couvonges, Beurey, Robert-Espagne, Ville-sur-Saulx, Saudrupt, Haironville, soit au total 62 km. Elle transportait outre les produits agricoles, des produits de l'industrie métallurgique, scieries, papeteries, moulins. La branche sud fermera en 1929. Des cartes de la ligne plus ou moins détaillées indiquent le tracé. Ce chemin de fer était surnommé le "tramway" à cause de sa proximité à la route (et parfois sur la route) et de sa faible vitesse. La ligne entre dans Revigny par la Voie Saint-Jean (toujours sur l'accotement) puis emprunte l'actuelle Avenue du Général Leclerc jusqu'à la rue du Pâquis et continue tout droit vers l'Ornain. Elle franchit le canal Martin qui longe le quai des Gravières puis l'Ornain sur un pont métallique, appelé souvent sur les cartes postales "Pont du Tramway". Elle croise la grande ligne Paris-Avricourt (actuellement, Paris-Strasbourg. Avricourt, 50 km à l'est de Nancy, est alors la gare frontière avec l'Allemagne, jusqu'en 1918) à angle droit, probablement par un passage supérieur et arrive à la gare du tramway située presque en face de la gare actuelle.
En 1914, il y avait trois trains dans chaque sens par jour. La durée du trajet était d'environ 2,5-3 h entre Revigny et Triaucourt et 2 h entre Revigny et Haironville (voir Chaix 1914 sur Wikicommons). La ligne était mixte voyageurs-marchandises.
La construction et l'exploitation de la ligne fut confiée à Léon Soulié, ingénieur, par convention avec le préfet de la Meuse du [47]. Toutefois, sa société Compagnie des Chemins de Fer d'Intérêt Local de la Meuse fit faillite le , après sept ans d'exploitation. L'activité fut reprise par le département de la Meuse puis par la Compagnie Meusienne des Chemins de Fer (Compagnie Varinot) en 1892. Une petite locomotive 031T-C.M. n° 26, de 14 tonnes à vide, baptisée « La Suzanne » fut mise en service en sur la ligne[51]. Elle a été retrouvée puis restaurée et se trouve à Bar-Le-Duc (chemin du Varinot). Elle reprend du service le 1er mai 2022 pour un trajet commercial touristique de 4, 2 km (soit 8,4 km aller-retour) le long de la Voie Sacrée, avec quatre wagons et une centaine de voyageurs. Cette exploitation aura lieu tous les dimanches[52].
Le tracé de la voie complète en 1883 peut-être vu sur le site du patrimoine cartographique Cartomundi[53].
Médecins à Revigny-sur-Ornain, Contrisson, Sermaize-les-Bains, Robert-Espagne,
Pharmacies à Revigny-sur-Ornain, Sermaize-les-Bains, , Robert-Espagne,
Hôpitaux à Bar-le-Duc, Saint-Dizier, Vitry-le-François.
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[60]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[61].
En 2021, la commune comptait 2 702 habitants[Note 5], en évolution de −7,28 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culte catholique, Paroisse Sainte Mère Térésa Des Valmonts D’ornain[64], Diocèse de Verdun.
Économie
Entreprises et commerces
Agriculture
Culture de céréales, de légumineuses et de graines oléagineuses.
Élevage de chevaux et d'autres équidé.
Sylviculture et autres activités forestières.
Agriculture et maraichage.
Asperges: Revigny, ainsi que plusieurs autres communes de la Meuse, est réputée pour ses asperges blanches (mai à début juin).
Phosphates.
Une veine de phosphate de chaux existe dans la région et est exploitée de 1860 à 1900 environ, soit par prélèvement en surface soit avec des puits pouvant atteindre 20 m. Le produit se présente sous forme de nodules de 3 à 10 cm de diamètre appelés aussi "coquins". Ils sont utilisés comme engrais dans l'agriculture sous forme de poudre. L'exploitation avait lieu dans plusieurs villages an nord de Revigny, notamment Villotte-devant-Louppy et Laheycourt. Ils étaient transportés à Revigny par le train à voie étroite (tramway), soit déjà en poudre provenant des moulins de Villotte et Laheycourt, soit en grains pour être pulvérisés dans trois moulins de Revigny : moulin de la Ville et moulin des Bas-Prés alimentés par le canal de l'Ornain au nord de la ville (machines à vapeur ultérieurement), moulin des Gravières alimenté par le canal Martin (longeant l'actuel quai des Gravières). Alcide Bister, industriel et homme politique local, exploitait à la fois des mines à Villotte-devant-Louppy (une trentaine de puits) et des moulins. La poudre était ensuite expédiée dans la France par chemin de fer notamment en Bretagne.
Tourisme
Hébergements et restauration.
Camping.
Commerces
Activités industrielles.
Les domaines actuels sont: métallurgie, aciers plats, barres. Construction mécanique, remorques, engins de traction et de levage. Équipements automobiles (suspensions). Électronique.
En 1888, il y avait des activités industrielles diversifiées à Revigny : fabrique de ressorts de montres, fabrique de chaussures, une tuilerie-briqueterie, un constructeur de machines agricoles (faneuse, râteaux, coupe-racines, hache-paille, rouleaux), une marbrerie, des fabricants d'engrais minéraux (phosphates) extraits dans la région (Bister, Desaux)[35].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le patrimoine religieux :
L'église Saint-Pierre et Saint-Paul (visioguide[65]) avec un chœur voûté d'ogives et un transept gothique flamboyant des XVIe – XVIe siècles Classé MH (1908)[66]. Le clocher a été détruit à 2 reprises. Orgues[67],[68],[69],[70]: grand-orgue de Roethinger (1958), célèbre maison à Strasbourg et Schiltigheim et de Albin Unfer (1977), facteur d'orgue à Leutenheim (Bas-Rhin). Orgue néo-gothique de chœur (1893) de Jaquot-Jeanpierre, facteur d'orgue à Rambervillers (Vosges). Le buffet de l'orgue de chœur en chêne est classé MH[71]. Chemin de croix (1952-1953) de Lucien Lantier, peinture à l'huile sur bois taillé (classé MH).
L'église Saint-Joseph, Quartier la Tuilerie (Moderne).
Pierre Gaxotte (1895-1982), historien et journaliste français. Né le à Revigny, élu à l'Académie française au fauteuil de René Grousset le et reçu par le Général Weygand le . Décédé le et enterré au cimetière communal. Il a notamment écrit un livre de souvenirs sur Revigny qui a pour titre Mon village et moi[78].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Briand de Verzé, Dictionnaire complet, géographique, statistique et commercial de la France et de ses colonies, Paris, Langlois, , 671 p. (lire en ligne), page 254.
↑Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2017-53797, Table annuelle du Journal officiel de la République française Lois et décrets, Paris, , 240 p. (lire en ligne), page 20.