La capitale était Salisbury (actuelle Harare), la langue officielle était l'anglais et la monnaie locale était la livre de Rhodésie du Sud, remplacée par le dollar rhodésien, après l'indépendance unilatérale de la Rhodésie en novembre 1965. Sa population était très majoritairement noire (90-95 %), bien que le gouvernement de la colonie ait toujours été dominé par la minorité blanche d'origine britannique ou sud-africaine (5-10 % de la population totale).
En juin 1979, à la suite d'un règlement politique interne, un gouvernement à majorité noire est mis en place pour diriger le pays qui change de nom pour prendre celui de Zimbabwe-Rhodésie. En décembre 1979, à la suite de l'échec de ce gouvernement à pacifier le pays et à obtenir le soutien de la communauté internationale, le pays repasse sous tutelle britannique et reprend son statut colonial ainsi que son nom de Rhodésie du Sud.
Le , la dernière colonie britannique d'Afrique accède à l'indépendance sous le nom de Zimbabwe.
Origine du nom
Quand les colons et salariés européens de la British South Africa Company (BSAC) s'établissent dans le bassin du Limpopo-Zambèze à partir de 1890, ces territoires sont alors connus sous les noms de Mashonaland, Matabeleland et Barotseland. Plusieurs noms sont proposés pour désigner ces territoires, notamment « Zambesia » (ou Zambézie en français), Charterland ou territoires de la BSAC. Le nom de Rhodésie (Rhodesia en anglais), utilisé à partir de 1892 par la plupart des premiers colons pour désigner les possessions de la BSAC en Afrique australe[n 1], est officialisé par la compagnie britannico-sud-africaine en mai 1895 et par le Royaume-Uni en 1898[2]. Le nom rend hommage à Cecil Rhodes, homme d'affairesbritannique, premier ministre de la colonie du Cap, fondateur et administrateur de la BSAC (le nom faillit être celui de Cecilia, en l’honneur de la marquise de Salisbury).
En octobre 1964, au lendemain de l'indépendance de la Rhodésie du Nord sous le nom de Zambie, le gouvernement de Salisbury fait valoir auprès de la métropole britannique, qu'étant amputé de la Rhodésie du Nord, la terminologie géographique de Rhodésie du Sud est devenue obsolète. Une loi adoptant le nom de Rhodésie pour désigner la colonie britannique est alors adoptée par le parlement de Salisbury mais non validée par le gouvernement du Royaume-Uni lequel estime que la dénomination d'une colonie britannique est de la seule prérogative de Whitehall et non de la colonie elle-même. Néanmoins, les autorités de Salisbury n'utilisent dès lors plus que la dénomination Rhodésie dans tous ses actes officiels[3]. Si la plupart des médias internationaux utilisent également dès lors la terminologie de Rhodésie pour parler de la Rhodésie du Sud, le gouvernement britannique continue à désigner le territoire sous ce dernier vocable, même après la déclaration unilatérale d'indépendance en 1965 et la proclamation de la République de Rhodésie en 1970.
En décembre 1979, quand le Zimbabwe-Rhodésie revient sous le giron du Royaume-Uni, la Rhodésie est de nouveau désigné officiellement comme Rhodésie du Sud par les autorités britanniques responsables du territoire.
1902 : Mort de Cecil Rhodes, enterré près de Bulawayo
1923 : Fin de l'administration de la BSAC. La Rhodésie du sud devient une colonie britannique autonome alors que Londres conserve la mainmise sur l'administration de la Rhodésie du nord et le Nyassaland.
janvier1973 : fermeture par la Rhodésie de sa frontière avec la Zambie, finalement rouverte un mois plus tard.
: Sous la pression du premier ministre sud-africain John Vorster, le premier ministre rhodésien Ian Smith annonce la libération de tous les prisonniers politiques emprisonnés pendant 10 ans au camp de restriction de Gonakudzingwa à la frontière entre la Rhodésie du Sud et le Mozambique, assuré selon lui de la fin des actes de terrorisme en Rhodésie et de l'organisation prochaine d’une conférence constitutionnelle avec des chefs nationalistes noirs modérés, mais les libérations de prisonniers furent assez rapidement ajournées en raison de nombreuses violations du cessez-le-feu.
25 août : Conférence des Chutes Victoria dans un wagon sud-africain entre le gouvernement rhodésien et les partis nationalistes noirs regroupés dans l'UANC d'Abel Muzorewa, organisée sous les auspices de John Vorster et de Kenneth Kaunda, le président de la Zambie.
septembre : Ralliement de Ian Smith au principe du gouvernement dirigé par la majorité noire, sous la pression de John Vorster et du secrétaire d'État américain Henry Kissinger.
octobre à décembre : Conférence de Genève entre le gouvernement de Ian Smith et des représentants des nationalistes africains.
mai : Rencontre à Vienne (Autriche) entre John Vorster et le vice-président américain Walter Mondale qui aboutit à une impasse.
septembre : sans consulter son cabinet, Ian Smith se rend à Lusaka en Zambie pour rencontrer Kenneth Kaunda et tenter de l'amener à le soutenir dans sa démarche de règlement interne. C'est un échec.
février : échec des négociations tentées à Malte par David Owen, le secrétaire britannique au Foreign Office, Cyrus Vance, le secrétaire d’état américain, et Andrew Young, l'ambassadeur américain aux Nations unies qui avaient tenté de convaincre les leaders du Front patriotique, Joshua Nkomo et Robert Mugabe d’accepter le plan anglo-américain de règlement négocié.
mars : Accords internes entre le gouvernement rhodésien et les mouvements nationalistes noirs modérés pour la mise en place d'une nouvelle assemblée et d'un gouvernement multiracial.
septembre : Un avion civil d'Air Rhodesia est abattu par la guérilla.
octobre : Ian Smith se rend aux États-Unis à l'invitation de 27 sénateurs conservateurs ; la tournée de Smith fut plutôt fructueuse. S’il ne rencontra officiellement aucun membre de l’administration en place, ses entretiens avec d’importantes personnalités républicaines, Ronald Reagan, l'ancien président Gerald Ford, l'ancien vice-président Nelson Rockefeller, l’ancien secrétaire d’état Henry Kissinger et l’ancien gouverneur démocrate du Texas puis secrétaire républicain au Trésor, John Connally furent considérés comme une reconnaissance de facto de son gouvernement.
↑Les premiers usages connus de ce nom en référence au pays se trouvent dans les titres des journaux Rhodesia Chronicle et Rhodesia Herald publiés pour la première fois respectivement à Tuli et Fort Salisbury en mai et octobre 1892[1].
↑Claire Palley, The Constitutional History and Law of Southern Rhodesia 1888–1965, with Special Reference to Imperial Control, Clarendon Press, 1966, pages 742–743
↑Vorster, Smith Talk as Pressures Rise, article du Washington Post du 13 septembre 1977.
Ouvrages
W. V. Brelsford, « First Records-No. 6. The Name 'Rhodesia' », The Northern Rhodesia Journal, Lusaka, Northern Rhodesia Society, vol. II, no 4, , p. 101-102 (lire en ligne)
W. V. Brelsford, Handbook to the Federation of Rhodesia and Nyasaland, Londres, Cassell, (OCLC445677)