Située dans le quart nord-ouest du département de la Dordogne, dans le nord-est du Ribéracois, la commune de Rudeau-Ladosse est bordée au sud par la Nizonne.
En bordure de la route départementale (RD) 708, le petit bourg de Rudeau est situé, en distances orthodromiques, huit kilomètres au nord-est du bourg de Mareuil et onze kilomètres au sud-ouest de Nontron. Le hameau de Ladosse se trouve trois kilomètres et demi plus au nord-nord-ouest.
Le territoire communal est également desservi par la RD 87.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Rudeau-Ladosse est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs[1].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 115 m[5] à l'extrême ouest, là où la Nizonne quitte la commune et entre sur celle de Mareuil en Périgord, et 203 m[5] à l'est, au nord du cimetière de Rudeau[6],[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 13,74 km2[5],[11],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 14,19 km2[3].
Son affluent de rive droite le ruisseau de Beaussac marque la limite au nord-ouest avec l'ancienne commune de Beaussac sur plus de deux kilomètres et demi. Il a un affluent en rive gauche qui traverse la commune d'est en ouest sur quatre kilomètres et demi, servant de limite territoriale à l'est sur 300 mètres face à Lussas-et-Nontronneau, puis sur plus d'un kilomètre au nord-ouest face à Connezac.
La branche sud de la Nizonne au pont de la Rousselière, en limite avec Mareuil en Périgord.
Réseaux hydrographique et routier de Rudeau-Ladosse.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[18]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [19].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[20].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[21].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 974 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[22]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martial-Viveyrol à 22 km à vol d'oiseau[23], est de 13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 862,3 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].
Bien que le bois de Beaussac soit uniquement partagé entre les trois communes ou anciennes communes de Beaussac, Connezac et Hautefaye, la ZNIEFF de type II nommée « Bois de Beaussac » concerne également une petite partie d'environ sept hectares dans le sud-ouest de Rudeau-Ladosse, au lieu-dit Milauvieux, sur le coteau nord de la Nizonne, où pousse la Sabline des chaumes[32],[33].
Au , Rudeau-Ladosse est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[40].
Elle est située hors unité urbaine[41] et hors attraction des villes[42],[43].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (59 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (53,1 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), prairies (17,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,5 %), terres arables (2,7 %)[44]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Lizonne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983 et 1999[48],[46].
Rudeau-Ladosse est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[49]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[50],[51].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[52]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[53]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[54]. 42,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[55].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1994, 2003 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[46].
Toponymie
La première mention écrite en français connue du territoire date du XVIe siècle et concerne Ladosse, dont le village est identifié à l'époque sous le nom de Ladousse[56]. Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, ce même village est nommé sous le nom de la Dosse. On trouve également Ladausse en 1793[5].
On trouve cependant dans un acensement de 1406 d'Aimeri de Fayard, seigneur du lieu, la mention in territorio de Daussa parochia de Bossaco et plus loin maynamento vocato de Bellucieris quod maynamentum tenet Petrus Forcaut[réf. nécessaire] qui amène à reconsidérer l'étymologie ci-dessus.
L'origine des toponymes Ladosse et Rudeau reste incertaine. Ladosse pourrait dériver d'un personnage d'origine gauloise, Lato ou °Latus, alors que Rudeau pourrait se rapporter à rudèlo, terme de l'ancien occitan signifiant « rondelle », en allusion possible à la forme du lieu[56].
En 1950, la commune de Ladosse prend le nom de Rudeau-Ladosse[5] car la mairie se situe au village de Rudeau[56].
En occitan, la commune porte le nom de Rudeu e Ladaussa[57].
Histoire
Bien que dans les écrits, le territoire ne soit mentionné qu'à partir du XVIe siècle[56], l'habitat sur le territoire communal est plus ancien comme le prouve le donjon du château de Bellussière qui pourrait remonter au XIe siècle[58].
Vers 1666, les paysans tenanciers de la Dosse étaient redevables des droits féodaux suivants envers le seigneur des Combes : 20 boisseaux de froment, 12 boisseaux d'avoine, 3 gélines (poules), 2 livres de cire et 32 sous 6 deniers.
En 1782, pour payer ses dettes, Alexis de Fayard, gouverneur de Château-Poncien, seigneur des Combes et de Ladosse, loue pour trois ans le château des Combes à Claude du Souchet, seigneur de Narbonne, et lui vend son mobilier, dont les livres de la bibliothèque, les objets de la chapelle et 37 orangers ou citronniers dans l'orangerie, pour 4 000livres[59].
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[61],[62].
Les habitants de Rudeau-Ladosse se nomment les Rudeaussois[66].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[67]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[68].
En 2022, la commune comptait 154 habitants[Note 4], en évolution de −4,35 % par rapport à 2016 (Dordogne : +0,37 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2016[70], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent quarante-huit personnes, soit 29,8 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (onze) a fortement augmenté par rapport à 2011 (quatre) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 22,9 %.
Établissements
Au , la commune compte treize établissements[71], dont sept au niveau des commerces, transports ou services, trois dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, deux relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, et un dans la construction[72].
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Carte de la ZNIEFF 720008181, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte de localisation de la ZNIEFF 720012864, INPN, consulté le 18 octobre 2019. Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux limites communales, cliquer à droite sur « Fonds de cartes », déplacer le curseur « Fond Cartographique » complètement sur la droite et barrer le curseur « Orthophotos ».
↑Carte de localisation de la ZNIEFF 720020065, INPN, consulté le 18 octobre 2019. Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux limites communales, cliquer à droite sur « Fonds de cartes », déplacer le curseur « Fond Cartographique » complètement sur la droite et barrer le curseur « Orthophotos ».
↑Carte de la ZNIEFF 720020064, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑Carte du site FR7200663, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».