Ses habitants sont appelés les Fargeaulais et Fargeaulaises.
Géographie
Situation
La ville est dans le sud-ouest du département de l'Yonne, au cœur de la région naturelle de la Puisaye, sur la route D 945 de Bonny-sur-Loire (20 km au sud-ouest) à Auxerre (40 km au nord-est). Toucy est à 20 km au nord-est, Briare à 25 km à l'ouest, Gien à 35 km à l'ouest également (toutes distances indiquées à vol d'oiseau)[1],[2].
La commune est limitrophe, au sud, du département de la Nièvre, et le département du Loiret est à 9 km à l'ouest[1].
Le sud de la commune inclut une partie du parc du domaine de Boutissaint[1].
Routes
Outre la D 945 déjà citée qui circule dans le sens nord-est/sud-ouest, la départementale D 90 part vers le nord-ouest et vers Châtillon-Coligny (31 km), et la D 85 part vers l'est et vers Ouanne et vers la N 151 (2 360 km) - la N 151 relie Auxerre au nord à Varzy au sud et au-delà à Nevers par la D 977)[2].
L'autoroute la plus proche est la A77 le long de la Loire, avec la sortie no 21 à Bonny-sur-Loire[1].
Hydrographie
Saint-Fargeau est sur la rive gauche du Loing, qui coule vers le nord-ouest. Deux petits cours d'eau viennent du sud pour confluer avec le Loing à Saint-Fargeau : le ru du Bourdon et le ru du Talon. Au nord du bourg, le ru de Septfonts, qui prend naissance à l'étang des Foltiers mitoyen entre Ronchères et Saint-Fargeau, marque une partie de la limite est avec Ronchères. De nombreux étangs sont dispersés sur la commune[1].
Le ru du Bourdon au centre-ville
La plus grande partie du lac du Bourdon se trouve dans le sud-est de la commune[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 772 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint Privé », sur la commune de Saint-Privé à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 769,7 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,5 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Au , Saint-Fargeau est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (50,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (44 %), terres arables (29,2 %), prairies (18,6 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), eaux continentales[Note 2] (2,5 %), zones urbanisées (1,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire de Saint-Fargeau
La première mention d'un Sanctus Ferreolum date du IVe siècle, mais des travaux ont exhumé quelques bijoux gallo-romains autour de l'actuelle église. Vers 600, on trouve l'appellation : Ferrolas, puis en 683 : Sanctus Ferreolus.
Saint Ferréol et saint Ferjeux (Fargeau ?), seraient deux frères, l'un prêtre (ou même évêque) et l'autre diacre, qui sont considérés comme les premiers évangélisateurs de la Franche-Comté (fin du IIe siècle). Ils meurent martyrs et décapités le 10 juin 212, selon l'historien Grégoire de Tours. Il est possible que ce patronage ait été choisi à cause de leur nom (Ferreolus, homme de fer, en latin), mis en rapport avec l'industrie ferrière de la région.
Moyen Âge
Avant l'an mil, l'évêque d'AuxerreHéribert (ou Herbert), demi-frère d'Hugues Capet (roi de France) par son père Hugues le Grand, fait construire à Saint-Fargeau et à Toucy un rendez-vous de chasse fortifié[15]. À la mort d'Héribert, Saint-Fargeau devient un lieu qualifié d'hostile à l'évêché d'Auxerre, avant de passer dans la maison des barons de Toucy qui deviennent ainsi seigneurs de Puisaye.[réf. nécessaire]
Thiébaut II comte de Bar (Bar-le-Duc) épouse (vers 1255 ?) l'héritière de Toucy et Saint-Fargeau se voit doté de son église actuelle. En 1317 à la mort de Jeanne de « Thouci » comtesse de Bar, son fils Edouard reçoit la seigneurie de Saint-Fargeau. Henrycomte de Bar (4e du nom) meurt en 1344. Son épouse Yolande de Flandre gouverne la Puisaye et la seigneurie de Saint-Fargeau (Saint-Fargeol ou Ferreol), qu'elle cède à son fils Robert en 1385. En 1385, elle obtient de Charles V une aide financière pour l'entretien de son château en "Puisoie". Le dernier des Bar à gouverner la Puisaye est le cardinal Louis de Bar qui cède le duché de Bar à René d'Anjou en 1419.
La guerre de Cent Ans (1337-1453) ravage la contrée et Robert Knolles, capitaine de guerre anglais basé à Malicorne, pille la ville. En 1411, le château de Saint-Fargeau est pris grâce à des « bouches à feu » (canons) qui réussissent à créer une brèche dans ses remparts. En 1420, nouvel assaut victorieux des Anglais.
Saint-Fargeau voit passer Jeanne d'Arc deux fois, discrètement à l'aller vers Chinon, puis en grande pompe au retour, à la tête de l'armée royale.
Jacques Cœur, qui achète Saint-Fargeau le à Jean, Guillaume et Boniface de Montferrat, en est dépossédé un an après lors de son procès. C'est son juge Antoine de Chabannes qui rachète à bas prix Saint-Fargeau et presque toute la Puisaye[16]. Il remodèle le château et la ville, et doit affronter bien des ennuis politico-juridiques avec un retour de propriété du château à Geoffroy Cœur, fils de Jacques Cœur, jusqu'à sa mort en 1488. Pour conserver Saint-Fargeau, son fils Jean de Chabannes offre à la veuve Cœur 10 000 écus d'or et une rente de 400 livres tournois.
Époque moderne
Une des filles de Jean de Chabannes, Antoinette, ayant épousé en 1515 René d'Anjou, fils bâtard du comte Charles IV du Maine, leur fils Nicolas, marquis de Mézières, obtint l'érection en comté de « Saint-Fargeau et des pays de Puisaie » (dont faisait partie la ville de Saint-Fargeau) par lettres patentes de [17] (ou 1542, nouveau style).
La fronde opposant les deux cousins, la grande Mademoiselle est exilée en 1652 à Saint-Fargeau (tandis que son père est exilé à Blois), et elle y fait exécuter de grands travaux par Le Vau ; le château prend alors en quasi-totalité son aspect actuel.
Après la mort sans enfant de la grande Mademoiselle (1693), son mari le duc de Lauzun vend la terre en 1714 au financier Antoine Crozat, qui la revend l'année suivante à Michel-Robert Le Peletier des Forts, ancien contrôleur général des finances, pour 500 000 livres[18]. Celui-ci fait confirmer le comté en sa faveur en 1718. En 1752, un incendie ravage le château et une partie du bourg.
Révolution et post-Révolution
La quatrième génération est représentée par Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau, président à mortier au parlement qui devient député sous la Convention puis "montagnard" et vote la mort du roi. Il est assassiné le , veille de l'exécution de Louis XVI. En 1850, un nouvel incendie endommage le château ; ses héritiers font reconstruire une aile, et la grande demeure passe par alliance, de génération en génération, aux Le Peletier de Mortefontaine, aux marquis de Boisgelin, à la famille Anisson du Perron, puis aux Ormesson[18], lesquels se voient contraints de revendre le château ; ceci donnera lieu à l'écriture, par Jean d'Ormesson (son quintaïeul maternel étant Louis-Michel Le Peletier), du célèbre roman Au plaisir de Dieu.
Aujourd'hui, le château est en réhabilitation après son sauvetage par la famille Guyot, qui en a fait le décor d'un célèbre spectacle historique (son et lumière).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].
En 2021, la commune comptait 1 474 habitants[Note 3], en évolution de −10,34 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Château de Saint-Fargeau datant du Xe siècle et reconstruit aux XVe et XVIIe siècles, comprenant une chapelle avec caveau de la famille Le Pelletier et son musée-ferme du XIXe siècle.
L'église Saint-Ferréol, dont la construction au 4e quart XIIIe siècle est attribuée au comte de Bar, classée en , elle contient de nombreux objets et mobiliers classés dont : un triptyque du 4e quart XVe siècle ; la Crucifixion, la Descente de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection, du 4e quart XVe siècle (classé monument historique au titre objet, 1992) et une pietà entourée d'anges, peinture à l'huile sur toile d'influence flamande, du XVIe siècle (classé monument historique au titre objet, 1992).
La « tour de l'Horloge » ou beffroi, classé MH, est un édifice fortifié à l'une des anciennes portes de la ville. Il est surmonté par un clocheton restauré dans les années 2000, en en faisant une copie exacte rendue obligatoire par son très mauvais état de conservation. Sa charpente, incluant une succession d'enrayures aboutissant à u plan octogonal, est particulièrement élaborée et un témoin remarquable su savoir-faire de l'époque[24].
Étienne Barbazan (1696-1770), érudit français, né à Saint-Fargeau.
Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793), homme politique et juriste français. Il est également l'un des rares députés de la noblesse ayant exprimé son soutien envers les révolutionnaires, pendant la Révolution de 1789, ce qui lui vaudra d'être le tout premier président du Conseil général de l'Yonne, lors de la création des départements, en 1790. Il a en particulier promu un plan d'éducation nationale, ébauche d'une politique de l'école.
Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély (1760-1819), homme politique, avocat et journaliste, député aux États généraux, conseiller et ministre d'État sous l'Empire, comte d'Empire, membre de l'Académie française, né à Saint-Fargeau.
Mathieu Delabassée (1764-1830), général des armées de la République et de l'Empire, né à Saint-Fargeau.
Louis Frémy (1805-1891), homme politique français, né à Saint-Fargeau.
Amédée Beaujean (1821-1888), lexicographe, né à Saint-Fargeau.
Alphonse Péron (1834-1908), paléontologue français, de son nom complet Pierre Alphonse Péron, né à Saint-Fargeau.
Albert Grodet (1853-1933), administrateur colonial, né à Saint-Fargeau.
Georges-Joseph Toutée (1855-1927), général de brigade, chef de cabinet du ministre de la Guerre, explorateur de l'Afrique occidentale, à l'origine de l'enclave de Badjibo sur le Niger, né à Saint-Fargeau.
Edgar Bérillon (1859-1948), médecin et psychiatre, né à Saint-Fargeau.
Georges Demetz (1865-1942), général de division, né à Saint-Fargeau.
Camille Voury (1887-1966), prêtre, curé doyen de Saint-Fargeau, résistant, déporté ; son nom a été donné au « passage du Chanoine-Voury ».
Georges Varenne (1896-1942), syndicaliste, résistant, déporté, né à Saint-Fargeau.
Écartelé: au 1er d'azur à trois fleurs de lys d'or au bâton de gueules péri en bande chargé en son chef d'un dauphin d'azur, au 2e d'azur à trois fleurs de lys d'or à la barre d'argent brochante et à la bordure cousue de gueules, au 3e de gueules au lion d'hermine couronné, armé et lampassé d'or, au 4e d'azur à la croix d'argent, les extrémités pattées, chargée en cœur d'un chevron de gueules, sur chaque traverse d'une molette de sable et en pointe d'une rose de gueules boutonnée d'argent ; sur le tout, un écusson en losange d'azur à trois fleurs de lys d'or au lambel d'argent[26].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Écartelé au 1er de gueules à trois pals de vair, au chef d’or chargé de quatre merlettes de gueules au 2e d’argent au chef de gueules au 3e d’azur à la fasce d’argent chargée de trois cœurs de gueules chacun surmonté d’une coquille d’or au 4e de gueules semé de fleurs de lys d’or, à la croix ancrée et alésée d’argent brochante et chargée en cœur d’un chevron du champ et à la bordure componée d’argent et de gueules.
[Chabannes 1864] Chabannes-La Palice, Notice historique sur la maison de Chabannes ou de Chabannées suivi de l'armorial de ses alliances, Clermont-Ferrand, , 184 p., sur books.google.fr (lire en ligne)
[Dey 1856] M. Dey, Histoire de la ville et du comté de Saint-Fargeau, impr. Perriquet et Rouillé, , sur books.google.fr (lire en ligne).
[Lebeuf et al. 1848] Jean Lebeuf (abbé), Ambroise Challe et Maximilien Quantin, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre : continués jusqu'à nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 544 p., sur books.google.fr (lire en ligne)
Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, Masson et fils, , sur gallica.bnf.fr (lire en ligne).
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abcde et f« Saint-Fargeau, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
Les distances par route entre deux points donnés peuvent être calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑[Thiou 2003] Éric Thiou, Dictionnaire des titres et des terres titrées..., Versailles, Mémoires et documents, .
↑ a et b[Vrignault] Henri Vrignault, Chronologie historique du château de Saint-Fargeau (extrait d'une revue[Laquelle ?]), Nivelles, impr. de Havaux, (vers 1960-70), 7 p. (présentation en ligne).
↑[Aumard 2005] Sylvain Aumard, « Suivis de travaux aux abords et sur des édifices religieux de l’Yonne », Bulletin du Centre d'études médiévales d'Auxerre, no 9, (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le ), paragr. 23-25.