Attestée sous les formes Santus Jacutus en 1387[1], Saint Jagu en 1424[2].
La commune se nomme Saent-Jigu en gallo et Sant-Yagu-ar-Bineg en breton. Trois communes bretonnes portent le nom de Jacut de Landoac, moine probablement né au Pays de Galles. Ce religieux du Ve siècle passe sa vie à évangéliser l'Armorique, comme son jeune frère, Guénolé de Landévennec, né près de la Baie de Saint-Brieuc. Les frères, éduqués à la vie monacale près de l'île de Bréhat, sillonnent ensuite, séparément, routes et chemins de Bretagne tout au long de leur vie. Saint-Jacut est le fondateur de l'abbaye de Saint-Jacut à Saint-Jacut-de-la-Mer, toujours active de nos jours, dans l'actuel département des Côtes-d'Armor. Pour éviter que les reliques du fondateur (les os de ses bras) ne soient perdues lors de la mise à sac de l'abbaye par les Vikings en 878, les moines les emportent de justesse et les transportent dans des peaux de bêtes cousues pendant leur fuite forcée vers l'intérieur de la Bretagne, près de Redon. Ces reliques sont alors cachées et conservées à Saint-Jacut-les-Pins, où le public peut aujourd'hui encore les découvrir dans l'église paroissiale[3]. Pour les Bretons, les terres côtières étant « d'Armor » (de la mer) et les terres de l'intérieur étant « d'Argoat » (des bois), les différentes communes portant le nom de Saint-Jacut sont différenciées par les appellations Saint-Jacut-de-la-Mer et Saint-Jacut-les-Pins (où la superficie de forêts de résineux sur le ban communal est d'ailleurs importante). Une troisième commune, Saint-Jacut-du-Mené, porte également le nom du saint fondateur, car elle fut autrefois une possession de l'abbaye du bord de mer, à 50 km en retrait de la côte. Elle est située sur les monts d'environ 300 mètres d'altitude (« Mené » ou « Menez » en langue bretonne) dominant l'Est des Côtes-d'Armor. Depuis 2011, des rencontres amicales ont lieu entre les trois Saint-Jacut.
Géographie
Situation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Carte topographique de la commune de Saint-Jacut-les-Pins.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]
Moyenne annuelle de température : 11,8 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,3 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,6 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,2 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,2 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1986 à 2020 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[10]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records ST-JACUT-LES-PINS (56) - alt : 52 m 47° 41′ 00″ N, 2° 12′ 42″ O Statistiques établies sur la période 1986-2010 - Records établis sur la période du 01-02-1986 au 31-12-2020
Source : « Fiche 56221001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Jacut-les-Pins est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Redon, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (75,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (27,2 %), terres arables (26,8 %), forêts (20,9 %), prairies (20,1 %), zones urbanisées (2,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,1 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Les Vénètes, puis les Romains, occupent ce territoire le long de la grande voie Rieux-Vannes qui sépare Saint-Jacut de Saint-Gorgon.
Au Haut Moyen Âge, les Bretons fondent plusieurs villages, Bodnaga, Bréhadou… Les terres dépendent alors de la seigneurie de Rieux et les Bretons laissent des traces de leur séjour dans les noms de la Guidemais, Bodéan, Rédillac, Brandicoet ou Calléon.
Située en plein pays chouan, la paroisse subit les contrecoups de la Révolution[16].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2022, la commune comptait 1 733 habitants[Note 5], en évolution de −0,17 % par rapport à 2016 (Morbihan : +3,82 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Sur le plan médical, la commune dispose d’une maison médicale, d'une maison des services, d’une pharmacie et d’une maison de retraite[22] qui dispose d'un parcours d'activités santé pour les seniors.
Sur le plan sportif, la commune dispose d’une salle omnisports, et du dynamisme de ses nombreuses associations sportives (cyclotourisme, randonnée, course à pied[25], basketball, football[26], tennis, motocyclisme, gymnastique, chasse, pêche…).
Enfin, sur le plan culturel, la commune dispose d’une médiathèque[27] et de nombreuses associations (théâtre, chorale, foyer des jeunes, club de l’amitié, anciens combattants, défense du patrimoine (moulins), humanitaire, ridée[28]….
La commune est traversée d'est en ouest par l'axe ferroviaire principal de la Bretagne Sud. Cette ligne Savenay - Landerneau est inaugurée jusqu'à Lorient en 1862, elle permet par Redon les relations entre les gares des grandes villes bretonnes du sud et Paris par Rennes. La commune a longtemps disposée d'une gare puis d'un arrêt SNCF, actuellement ces deux stations sont fermées et désaffectées[29] le quartier de la Gare rappelle cette époque. L'histoire ferroviaire de la commune va peut-être rebondir avec une activité de fret[30].
Tourisme
La forêt de résineux qui entoure la commune est sillonnée de circuits VTT et de randonnée. La commune est également connue pour son patrimoine, notamment ses chapelles et ses moulins à eau et à vent. La commune bénéficie de la présence d’un jardin exotique qui attire plus de 50 000 visiteurs par an[31].
Les étangs de Bodéan. Situés à proximité du camping, ce site est composé de trois étangs en cascade dans un sous-bois aux essences variées, sillonnées de nombreux chemins pédestres, où s’écoule un ruisseau affluent de l’Arz. Ses étangs font de la commune un lieu fréquenté des pêcheurs[32].
Le circuit de la butte des cinq moulins. Une butte ardoisière coiffée d’anciens moulins à vent au cœur des grées et des landes, dominée par endroits par les pins et par un moulin à vent qui a été restauré et redéploie ses ailes. Le sentier pédestre permet une découverte du patrimoine et de la flore du pays (bruyère, callune, ajoncs…)[33].
Le site de la Vallée. Le site permet la découverte d’un ancien moulin à eau avec son étang surplombé par une colline de pins avec aire de pique-nique et possibilité de pêche.
La commune est dominée par ses deux clochers (église paroissiale Saint-Jacut et chapelle de la maison des sœurs du Sacré-Cœur). Elle dispose de nombreux chapelles (Notre-Dame du Pont-d'Arz, la Graë, Saint-Barnabé…) et châteaux (Le Closne, Calléon, Bodéan), des manoirs (Brandicoët, Rédillac, Bois-David…), plusieurs moulins à vent (des 5 moulins, de la Prée, de la Vieille-Ville, Renaudin, de Bodéan…) ou à eau (site de la Vallée, de Guéreneuc, d'Eclopaz, de Calléon)[35], sans oublier ses multiples croix le long des chemins.
Évènements
Fêtes des moulins et traditions, organisée fin août par l'association Eau grée des Moulins. Découverte et mise en route du moulin à eau à auget ; explications sur l’histoire et le fonctionnement : mécanismes, rouages (mouture à l’ancienne à la meule de pierre) ; réalisation de farine issue de blé meunier[36].
Festival Mots-zik sous les pins, organisé en novembre par l'association Les débrouill'arts. Un des derniers festivals de musique de l'année où viennent se produire devant un public de tous âges et de tous horizons des artistes aussi bien locaux que reconnus dans le monde de la musique.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Hors-série Bretagne Ouest-France " Les Trésors des abbayes", Rennes, Société Ouest-France, , p. 60 à 65.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Pierre Nennig, « 519+943 - Gare de Saint-Jacut », Le chemin de fer de Bretagne sud, 2008, p. 87.
↑Ouest-France du 25 septembre 2009, Jérôme Hervé, « Redon joue son avenir autour de la gare » : "Avec une décentralisation du trafic fret vers Saint-Jacut-les-Pins" lire en ligne (consulté le 05/11/2009).