Phrases R : R26 : Très toxique par inhalation. R35 : Provoque de graves brûlures.
Phrases S : (S1) : Conserver sous clé. S9 : Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé. S26 : En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et abondamment avec de l’eau et consulter un spécialiste. S45 : En cas d’accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin (si possible, lui montrer l’étiquette). S36/37/39 : Porter un vêtement de protection approprié, des gants et un appareil de protection des yeux/du visage.
Le tétrafluorure de soufre est le composé chimique de formule SF4. C'est un gaz corrosif qui produit de l'acide fluorhydrique HF en présence d'eau ou d'humidité, mais qui est également très utilisé comme réactif dans la préparation de composés organofluorés[6] dont certains sont importants en chimie de spécialité et dans l'industrie pharmaceutique.
Structure de la molécule
La molécule SF4 présente une géométrie en balançoire, bien décrite par la théorie VSEPR :
Les quatre atomes de fluor sont donc liés au soufre par des liaisons de type différent, ce qui se traduit par des longueurs de liaison différentes :
154,2 pm à 154,5 pm pour les liaisons S-F équatoriales (covalentes)
164,3 pm à 164,6 pm pour les liaisons S-F axiales (qui participent à la liaison 3c-4e)
Ces deux types de liaisons ne sont pas visibles dans le spectre obtenu par résonance magnétique nucléaire au fluor-19 de la molécule SF4, qui ne montre qu'un seul signal : ceci proviendrait des pseudorotations de Berry, au cours desquelles les atomes axiaux et équatoriaux échangent leur position à une fréquence supérieure à la résolution temporelle de la RMN, qui est de l'ordre de la milliseconde[7].
Le tétrafluorure de soufre est utilisé dans les synthèses organiques pour convertir les groupes C-OH et C=O en groupes C-F et CF2 respectivement[8]. Certains alcools donnent ainsi directement le fluorocarbure correspondant, les acides carboxyliques R-COOH donnent le dérivé trifluorométhyl R-CF3 correspondant, bien que cette réaction soit concurrencée par la formation de coproduits tels que, notamment, SOF2 et SO2 ; ces derniers peuvent être neutralisés par traitement avec KOH aqueux.
Le tétrafluorure de soufre tend actuellement à être remplacé par un de ses dérivés, le trifluorure de diéthylaminosoufre (Et2N)SF3, plus connu sous sa dénomination anglophone DAST pour Diethyl-Amino-Sulfur Trifluoride[9]. Ce réactif est lui-même préparé à partir du SF4[10] :
(Et2N)SiMe3 + SF4 → (Et2N)SF3 + FSiMe3
Notes et références
↑(en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN978-1-4200-6679-1 et 1-4200-6679-X), p. 9-50
↑(en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN978-1-4200-9084-0)
↑(en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN978-1-4200-6679-1), p. 10-205
↑C.-L. J. Wang, "Sulfur Tetrafluoride" dans « Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis » (Ed. L. Paquette) 2004, J. Wiley & Sons, New York. DOI10.1002/047084289
↑Holleman, A. F.; Wiberg, E. « Inorganic Chemistry » Academic Press, San Diego, 2001. (ISBN0-12-352651-5).
↑Hasek, W. R. dans « 1,1,1-Trifluoroheptane » Org. Synth., Coll. Vol. 5, p. 1082
↑A. H. Fauq, « N,N-Diethylaminosulfur Trifluoride » dans Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis (Éd. L. Paquette) 2004, J. Wiley & Sons, New York. DOI10.1002/047084289.
↑W. J. Middleton, E. M. Bingham. "Diethylaminosulfur Trifluoride". Org. Synth.; Coll. Vol. 6, p. 440.