Après les attentats du 11 septembre 2001, elle s'engage volontairement en service actif. En 2004, elle est envoyée en Irak où elle est l'une des rares femmes pilotes à participer aux combats[3],[5]. Le , elle perd ses deux jambes lorsque son hélicoptère Sikorsky UH-60 Black Hawk est touché par un tir de missile RPG par des rebelles irakiens[3],[6]. Son bras droit est également blessé mais elle en conservera finalement l'usage[5]. Durant treize mois, elle doit suivre une procédure de rééducation pour retrouver l'usage de son corps. L'année suivante, une statue à son effigie est érigée en Illinois en son honneur ainsi que pour rendre honneur aux femmes vétérans[3]. Elle quitte l'armée en 2014 avec le grade de lieutenant-colonel[5],[7].
Carrière politique
Candidature infructueuse à la Chambre des représentants
Peu après sa réintégration, Tammy Duckworth annonce sa candidature pour la primaire du Parti démocrate dans le 6e district de l'Illinois. Réputée pour son franc-parler[6], elle remporte la primaire le . Le retrait du sortant Henry Hyde et l'impopularité croissante de George W. Bush ont fait de ce siège l'un des principaux enjeux des élections de mi-mandat. Malgré une bonne campagne, elle n'a pas réussi à ramener ce district aux mains des Démocrates, le Parti républicain y étant solidement implanté depuis 1973.
Au service des Anciens combattants
Dans l'Illinois
Deux semaines après sa défaite aux élections, elle est choisie par le gouverneurRod Blagojevich pour diriger le département des Anciens combattants de l'État[8]. Elle développe des programmes pour aider les vétérans victimes de troubles psychologiques de guerre, ainsi que des crédits d'impôts pour favoriser l'embauche de vétérans. Elle fait également campagne pour Barack Obama dans plusieurs États[9].
Le , elle assiste à un meeting de campagne du candidat démocrate Dan Seals dans le 10e district. Si sa présence n'était pas une infraction du fait de son statut de directrice du département des Anciens combattants de l'État, elle a enfreint une loi en allant au meeting avec un véhicule de l'administration de l'État adapté pour son handicap[10]. Reconnaissant son erreur et plaidant sa bonne foi, elle remboursa l'État à la suite de cela.
En , elle annonce sa candidature à la primaire du Parti démocrate du 8e district de l'Illinois, cinq ans après une première tentative infructueuse dans le 6e district. Elle reçoit le soutien du sénateur Dick Durbin et du maire de ChicagoRahm Emanuel le mois suivant[13]. Elle remporte la primaire le pour concourir face au Républicain Joe Walsh. Elle reçoit le soutien des deux principaux journaux de l'État, le Chicago Tribune et le Daily Herald. À quelques jours du scrutin, elle reçoit le soutien de Barack Obama[14]. Elle remporte l'élection le avec près de 55 % des suffrages[15]. Elle devient la première femme handicapée à remporter un mandat au Congrès des États-Unis[6]. Elle est également la première femme d'origine asiatique à représenter l'Illinois au Congrès[6]. Elle prête serment le .
En , elle annonce faire don de 1/12 (8,4 %) de son salaire mensuel au département du Trésor en raison de coupes budgétaires dans divers secteurs, notamment concernant l'armée[16]. En octobre de la même année, elle accuse le Parti républicain de prendre l'armée en otage dans les négociations pour mettre fin au shutdown qui dura 16 jours[17]. Le , elle annonce sa grossesse, faisant d'elle la neuvième représentante américaine à attendre un enfant durant son mandat[18]. Elle est qualifiée d'« héroïne américaine » par John McCain après l'annonce de sa grossesse[2]. Elle est réélue le pour un second mandat. Pendant plusieurs semaines, elle ne peut prendre part au vote des lois du fait de son congé maternité car sa demande de vote par procuration fut rejetée[19].
Sénatrice
Le , elle annonce son intention de concourir pour la primaire du Parti démocrate pour défier le sénateur républicain de l'Illinois Mark Kirk[20]. Rapidement, elle reçoit le soutien du sénateur Dick Durbin. Durant la campagne des primaires, le Parti républicain l'accuse de n'avoir rien fait pour les anciens combattants alors même qu'elle en a eu la charge dans le gouvernement de l'État puis au sein de l'administration Obama[21]. Cet événement contribue à faire basculer la campagne en sa faveur. Le , elle remporte la primaire par 64 % des suffrages[22]. Le siège de l'Illinois était alors considéré comme celui ayant la plus forte probabilité de changer de main. Elle reçoit le soutien du Chicago Tribune. Le , lors d'un débat, le sénateur Mark Kirk questionne l'héritage militaire de sa famille, dont certains descendants ont combattu pendant la Guerre d'indépendance, ainsi que son propre engagement pendant la guerre d'Irak. Ce fait se retourne contre lui, et il perd de nombreux soutiens à deux semaines de l'élection[23]. Elle est également victime d'une fausse couche durant la campagne[5]. Elle remporte l'élection le avec plus de 54 % des suffrages pour occuper le siège qui fut autrefois celui de Barack Obama[24]. Elle devient la première sénatrice d'origine thaïlandaise et la première sénatrice amputée[25]. Elle prête serment le en compagnie du vice-président Joe Biden, de son mari et de sa fille.
Le , en pleine séance consacrée au shutdown, elle s'en prend à Donald Trump, l'accusant de prendre l'armée en otage et le traitant de draft dodger (fraudeur à la conscription) en raison de ses cinq tentatives avortées de conscription pendant la guerre du Viêt Nam[26]. Depuis l'investiture de Donald Trump, elle est l'une de ses plus farouches opposants.
Le , elle donne naissance à son deuxième enfant. Elle devient la première sénatrice à accoucher pendant l'exercice de son mandat[25]. Dix jours plus tard, elle peut siéger au Sénat avec sa fille dans les bras après avoir fait modifier la loi qui interdisait cette pratique en compagnie de sa collègue du MinnesotaAmy Klobuchar[5],[25],[27]. En juillet, alors que certains candidats pour les élections de mi-mandat mènent campagne en se revendiquant comme étant très à gauche, elle déclare que « l'on ne peut gagner le Midwest si l'on se positionne trop à gauche », se positionnant dans la lignée des Nouveaux démocrates[28].
En , elle fait partie des sénateurs démocrates qui demandent la démission du sénateur du MinnesotaAl Franken, accusé de gestes déplacés à l'encontre de plusieurs femmes[31]. En , elle exprime des regrets, comme six autres de ses collègues, par rapport à son rôle dans la démission de Franken[32].
Syrie
En , elle exprime son opposition à une intervention américaine en Syrie, s'appuyant sur sa propre expérience en Irak[33].
↑(en-US) Jonathan Martin, Alexander Burns et Katie Glueck, « Lobbying Intensifies Among V.P. Candidates as Biden’s Search Nears an End », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )