Traditionnellement couru en septembre puis juin, il se dispute en mai de 2005 à 2009 - pendant le Tour d'Italie - avant d'être à nouveau déplacé en 2010 à la fin mars, laissant sa place au Tour de Californie. C'est une course assez montagneuse, qui emprunte régulièrement les routes de la Principauté d'Andorre.
Couru sur sept jours, le Tour de Catalogne couvre la communauté autonome de Catalogne dans l'Espagne du Nord et contient une ou plusieurs étapes dans la région montagneuse des Pyrénées[2]. La course se termine traditionnellement par une étape à Barcelone, la capitale de la Catalogne, sur un circuit comprenant la célèbre montée de Montjuïc et son parc[3].
Le Tour de Catalogne est la quatrième plus ancienne course cycliste par étapes[4] derrière le Tour de France (1903), le Tour de Belgique (1908) et le Tour d'Italie (1909)[2]. Il est le deuxième événement cycliste organisé sur la péninsule ibérique, après le défunt Tour de Tarragone (1908-2010), également créé en Catalogne. L'icône du cyclisme catalan Mariano Cañardo a remporté la course à sept reprises dans les années 1920 et 1930, établissant un record inégalé[5].
La course est fondée en 1911 sur une idée de Miquel Arteman, fonctionnaire et journaliste cycliste pour le journal hebdomadaire (à cette époque) Mundo Deportivo, avec l'appui de Narcisse Masferrer, président de l'« Unión Española Velocipédica » (précurseur de la RFEC qui est aujourd'hui la Fédération royale espagnole de cyclisme), et Jaume Grau, fondateur du Mundo Deportivo. Arteman avec l'aide du Club Deportivo Barcelona, organise une course sur trois étapes[6],[5]. La première édition a donc lieu sur trois jours, du 6 au . 43 cyclistes sont inscrits[6], mais seulement 34 prennent le départ sur la place de Sarria à Barcelone. Vingt-deux coureurs terminent la course sur le velodromo di Sants, encore une fois à Barcelone, à l'issue d'un parcours de 363 kilomètres passant par Tarragone et Lleida. Vainqueur avec une moyenne de 23 km/h, l'Espagnol Sebastián Masdeu remporte également les première et troisième étapes[6].
Sous l'impulsion de Miquel Arteman, le Club Deportivo Barcelona prend en charge l'organisation de la course en 1912 et 1913 - courses remportées respectivement par José Magdalena, deuxième en 1911 et Joan Martí - puis après le transfert d'Arteman à Séville, le Club Deportivo est dissous et l’organisation de la course s'arrête. Le Tour reprend sept ans plus tard, en 1920, sous la direction de l'Unión Velocipédica Española (il est remporté par le Français José Pelletier), avant d'être à nouveau suspendu en 1921[5].
Relance et Guerre civile espagnole
L'histoire du Tour de Calalogne reprend en 1923, pour sa cinquième édition. L'organisation est cette fois prise en charge par l'Unión Deportiva de Sants, une société fondée à Barcelone en à la suite de la fusion de quatre clubs, deux dans le football et deux dans le cyclisme[7],[6] Elle prend également en charge les équipes de football de Barcelone. Cette reprise permet à la course de se développer. Elle se court désormais sur une période classique d'une semaine et devient un événement prestigieux, capable d'attirer une large représentation internationale, principalement venant de la France et de l'Italie[5]. C'est au cours de cette période, entre 1920 et 1930, qu'apparaît une grande figure du Tour de Catalogne, le cycliste navarraisMariano Cañardo. Cañardo, septuple vainqueur de la course entre 1928 et 1939, a grandi dans le district de Sant Andreu de Barcelone. Il détient toujours le record de victoires au classement général sur la course et reste un symbole du sport catalan de ces années[6],[5].
En 1937 et 1938, la course connait une autre interruption de deux ans en raison de la guerre civile espagnole, ce qui entrave la série de victoires consécutives de Cañardo. À partir de 1939, avec la fin du conflit, la course se déroule régulièrement chaque année, toujours sous le patronage de l'« Unión Deportiva de Sants » (la société organisatrice en 2007 est officiellement devenue la Volta Ciclista a Catalunya Asociación Deportiva)[7]. En 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate dans le reste de l'Europe et, alors que la Catalogne est impliqué dans la guerre et malgré l'absence de participants étrangers, la course est à l'apogée de sa popularité et considérée comme un symbole de la culture sportive catalane. En 1945, pour marquer la 25e édition de l'épreuve, la course est exceptionnellement courue sur deux semaines, avant de revenir à son format de sept jours l'année suivante[5].
De 1941 à 1994, la course a lieu en septembre. Lorsque UCI décide de révolutionner le calendrier cycliste international en 1995, le Tour d'Espagne récupère la date en septembre et le Tour de Catalogne est déplacé en juin. La course se termine deux semaines avant le début du Tour de France et elle devient une course de préparation intéressante pour les protagonistes du classement général. Le Français Laurent Jalabert remporte l'édition 1995, puis prend la quatrième place du Tour de France cette même année[8].
En 1999, âgé de 22 ans, le coureur espagnol Manuel Sanroma meurt à la suite d'un accident au cours de la deuxième étape de la course. Sanroma, un sprinteur prometteur, est le favori pour remporter l'étape, mais il tombe la tête la première sur un trottoir à un kilomètre de l'arrivée à Vilanova i la Geltrú. Malgré le port d'un casque, il succombe à ses blessures à l'hôpital[9],[10]. Le lendemain, les coureurs décident de neutraliser l'étape à Barcelone[11].
Depuis 2010, le Tour se court fin mars, une semaine après Tirreno-Adriatico. Elle prend la place détenue jusqu'alors par une autre course disputée en Catalogne, la Semaine catalane[14]. Joaquim Rodriguez, le meilleur coureur catalan de sa génération, remporte la course deux fois depuis le changement de date. La victoire de l'Espagnol Alberto Contador lors de l'édition 2011 est réaffectée à son dauphin l'Italien Michele Scarponi à la suite de la disqualification pour dopage de Contador[15],[16],[17].
Les éditions des années 2010 voient la participation des meilleurs grimpeurs et coureurs par étapes, qui viennent se tester lors d'une épreuve qui propose plusieurs arrivées au sommet et aucun contre-la-montre. La liste des participants de l'édition 2016 étant même comparée à celle du Tour de France[18], alors que celle de l'édition 2019 bénéficie de la présence de la plupart des coureurs de grand tour[19].
Le leader du classement général reçoit un maillot blanc et vert rayé. Il y a aussi plusieurs autres classements annexes. Le vainqueur du classement par points (sprints) porte un maillot blanc, le vainqueur du classement de la montagne porte un maillot rouge.
Il y a aussi un classement par équipes, un classement du meilleur catalan et un classement du meilleur jeune (moins de 25 ans).
Parcours
Depuis que la course est placée plus tôt dans le calendrier international à la fin de mars, le Tour de Catalogne commence généralement dans l'une des stations balnéaires de la Costa Brava avec une étape en boucle à l'intérieur des terres, généralement adaptée pour les sprinteurs[21].
La course aborde les montagnes des Pyrénées dans la partie médiane de la course, bien que les sommets franchis soient généralement moins élevés qu'avant le changement de date, en raison des routes souvent enneigées et des températures froides en haute altitude à cette période[2]. Une des montées régulières de la course est l'arrivée au sommet à La Molina, un col de 11,6 km avec une pente moyenne de 4,8 %. La station de ski à Alp emmène le peloton à 1694 m d'altitude, avec le temps qui joue souvent un rôle décisif.
La course se termine traditionnellement par une étape vallonnée à Barcelone sur un circuit mettant en vedette la montée de Montjuïc et son parc, que les coureurs franchissent à huit reprises[2].