Homonymie avec le Torquesne (Calvados), avec la forme dialectale quêne « chêne »[3]. Analogie avec Torfou « hêtre tordu » et peut-être Tordouet, « ruisseau sinueux ».
La hameau de Mézières — en ancien français « ruines » — a révélé un lieu de production de fer de l'époque gallo-romaine.
Moyen Âge
La paroisse faisait partie du comté du Perche, principauté traditionnelle sur laquelle s'est d'abord exercée l'autorité des seigneurs de Mortagne à laquelle a été rattachée la seigneurie du Perche, plus tard unie à la la maison de Nogent-le-Rotrou, puis à la celle de Châteaudun. Ces familles étaient toutes plus ou moins apparentées à celle des Rorgonides, descendante de la noblesse franque du Maine. C'est à partir de Rotrou II, vicomte de Châteaudun que l'on commence à parler de comtes du Perche. C'est un comté tampon entre le domaine royal et la Normandie jusqu'au début du XIIIe siècle. Sur le plan juridique, Tourouvre était soumise à la coutume du Perche, proche du celle du pays de Chartres et de l'Orléanais. C'est seulement avec la révolution française et la création des départements qu'elle est incluse dans celui de l'Orne dont la majeure partie des paroisses étaient traditionnellement sises dans le duché de Normandie.
Époque moderne
Le bourg de Tourouvre a été au XVIIe siècle le principal foyer de l'émigration française au Canada. Pour le géographe français Élisée Reclus (1830-1905), il est même « le lieu d'Europe qui a contribué, pour la plus grande part, au peuplement du Nouveau Monde ». Madame Pierre Montagne a sauvé les registres notariés de Tourouvre et les a déchiffrés. Un livre, Tourouvre et les Juchereau donne l'inventaire de tous les contrats de départ de ces Tourouvrains et permet de les situer dans l'histoire locale avant leur départ. Tourouvre a été naturellement choisi pour accueillir la maison de l’Émigration française au Canada qui a ouvert ses portes au public le et la commune est jumelée depuis le avec Saint-Laurent-de-l'Île-d'Orléans au Québec, là où plusieurs de ses émigrants ont fait souche.
Deux vitraux et plusieurs plaques à l'intérieur de l'église Saint-Aubin de Tourouvre rappellent l'émigration tourouvraine au Canada. Sur la plaque apposée par l'Association Perche-Canada à la mémoire des émigrants du XVIIe siècle, on peut y lire, entre autres, le nom de Jean Guyon, ancêtre de la chanteuse Céline Dion[5], et celui de Julien Mercier dont l'arrière-petit-fils Honoré Mercier (1840-1894) fut Premier ministre de la province de Québec (1887-1891). Un vitrail de l'église Saint-Aubin évoque la visite de ce célèbre descendant en à la terre de ses ancêtres.
Au début du XXe siècle, le patron de la verrerie payait les ouvriers en monnaie de billon, qui leur permettait de payer les commerçants de la commune, que ces derniers devaient retourner à la verrerie. Au retour, la verrerie appliquait une décote de 10 %, évidemment répercutée par les commerçants. Les ouvriers perdaient donc 15 % de leur salaire par ces opérations[6],[7].
Fin , à l'issue du conseil municipal d'installation, Franck Poirier (Divers Gauche) est élu maire de Tourouvre bien qu'il ne soit pas issu de la commune.
Héraldique
Les armes de la commune de Tourouvre se blasonnent ainsi : coupé, au premier d'azur aux trois rencontres de vache d'or ordonnés 2 et 1, au second d'or à la tige de trois feuilles d'érable de sinople[9].
Le conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et quatre adjoints[12]. Onze de ces conseillers intègrent le conseil municipal de Tourouvre au Perche le jusqu'en 2020[8] et Guy Monhée devient maire délégué de Tourouvre et est élu maire de Tourouvre-au-Perche.
Démographie
En 2021, la commune comptait 1 507 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Tourouvre[14]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
Tourouvre a compté jusqu'à 2 034 habitants en 1851.
un vitrail de 1948, réalisé par Max Ingrand, également répertorié à l'IGPC.
L'église Saint-Aubin
L'entrée du clocher-porche.
Les fonts baptismaux à Saint-Aubin.
Plaque commémorative dans l'église.
Départ de Julien Mercier pour l'Amérique. Vitrail financé par Honoré Mercier.
Visite à Tourouvre d'Honoré Mercier, Premier Ministre du Québec de 1887 à 1891.
Autres lieux et monuments
Presbytère du XVIIIe siècle. Il s'agit du pavillon de l'ancien château, détruit au XIXe siècle. Vers 1855, la commune achète ce bâtiment à la famille Mongréville pour y loger le curé en 1861. Ce fut le presbytère de la paroisse Sainte-Anne du Perche[19] jusqu'à sa revente à un particulier en 2018.
Manoir de Bellegarde, en partie du XVe siècle, partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [20].
Vestiges d'un camp romain signalé à Saint-Gilles. Il se présente sous la forme d'une plate-forme rectangulaire de 68 × 59 mètres de côté qui est ceinturé par des talus de terre haut d'un à deux mètres par rapport à l'intérieur et d'un fossé de un à deux mètres de profondeur. Le rempart ouest est interrompue en son centre par une ouverture (porte)[21].
La route départementale D 5 (dite route de Mortagne) qui relie le village à la RN 12[22], a été la première route au monde productrice d'électricité[23]. En , furent lancés les travaux pour recouvrir une demi-chaussée sur 1 km de dalles photovoltaïques conçues par l’entreprise Colas et fabriquées dans la commune par la société SNA[23]. En mai 2024, la route est détruite par manque de rentabilité de production électrique et de multiples problèmes de maintenance[24].
La commune de Tourouvre est depuis 1977 jumelée avec la municipalité allemande de Freiensteinau[27] et la ville autrichienne de Herzogsdorf depuis 1982[28].
Robert Giffard (vers 1589-1668), apothicaire à Tourouvre ; un des pionniers de la Nouvelle-France, il organisa à partir de 1634 un mouvement d'émigration duquel sont issues plusieurs des grandes familles québécoises dont Jean Guyon (1592-1664), ancêtre de la famille Dion d'où est issu la chanteuse Céline Dion (voir maison de l’Émigration française au Canada).
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
↑« Tourouvre Orne », sur GASO, la banque du blason (consulté le )
↑Ouest-France du 31 mars 1977, « Déportés, internés, résistants et patriotes ont tenu leurs assises départementales à Tourouvre » : « le nouveau conseil municipal, au complet, avec à sa tête, M.Nortier, nouveau maire de Tourouvre ».
↑Laurence de Calan, Presybtères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection Présence du Perche, juillet 2012, p. 171-172. [ (ISBN978-2-900122-983)]
↑Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN978-284673-215-4), p. 138.