Son nom rappelle la présence d'or dans son sous-sol[2]. Le toponymealgonquin de la ville est Ozawaconia Odena[3].
Histoire
Les débuts
Comptant parmi l'un des plus riches sous-sols du Québec renfermant des minerais d'or, de zinc, de plomb de cuivre et d'argent, la ville de Val-d'Or est créée à la fin des années 1930 à la faveur principalement du développement des mines d'or de la région, d'abord découvertes aux alentours des lacs De Montigny et Blouin[4]. La ville détient par ailleurs son nom du dérivé de l'expression « vallée de l'or », du fait que les personnes s'étant établies à cet endroit l'ont fait pour l'or qui s'y trouvait.
C'est au nord de la ville, sur les berges du lac De Montigny que la première mine d'or de l'Abitibi, la Sullivan Consolidated, est fondée en 1911[4]. Celle-ci entre en exploitation en 1931, et avec les mines Sigma et Lamaque qui entrent également en exploitation en 1934, la Reine de la vallée de l'or, reconnue comme le Klondike du nord-ouest du Québec, commence son développement de ville-champignon.
L'urbanisation
L'urbanisation de la ville débute de manière plus marquée, et de manière chaotique, durant les années 1930. De plus en plus de commerces de services, tels que restaurants, hôtels et magasins, sont bâtis dans la ville, résultat d'une plus forte population. Les matériaux de construction sont apportés par voie fluviale depuis Amos jusqu'au lac Blouin, transitant par la rivière Harricana[4].
Le , à la suite de la demande d'hommes d'affaires de la ville, la ville obtient le statut de municipalité de village, pour ensuite obtenir celui de ville, le . Val-d'Or est raccordée au système téléphonique depuis 1934, est électrifiée depuis 1935 et l'est complètement depuis . Quant aux postes, elles débutent en 1935. Bien que des policiers sont présents à Val-d'Or depuis les années 1930, le premier poste permanent de la Sûreté du Québec est érigé en 1953. Un premier palais de justice est construit dans la ville en , alors que l'actuel l'est en 1967[4].
Avec une population de plus en plus importante, des infrastructures publiques sont construites à Val-d'Or, dont un aéroport en 1949, un hôpital en 1950, un aréna et une bibliothèque en 1951, le conservatoire de musique de Val-d'Or en 1964, un centre culturel en 1967 et une polyvalente en 1971[4]. Quant à l'aéroport, un terrain au sud de la ville est défriché par Lucien Lévesque en vue d'aménager une piste d’atterrissage. Il accueille ses premiers avions commerciaux en et la Défense nationale y aménage un camp pour ses forces aériennes, y établissant de fait même une base militaire en 1954. Celle-ci fut désaffectée en 1976 et finalement réaménagée vers un usage uniquement civil par Transports Canada[5].
La période contemporaine
En 1968, la ville de Bourlamaque, située à l'est de Val-d'Or et fondée en 1933, et la municipalité de Lac-Lemoine, située à l'ouest et fondée en 1958, sont annexées à la ville de Val-d'Or. En 1995, c'est au tour du village de Louvicourt, située entre Val-d'Or et l'entrée de la réserve faunique La Vérendrye d'être annexé au territoire de Val-d'Or. La ville actuelle voit cependant le jour en 2002, lorsque son territoire est encore fusionné à celui d'autres municipalités, soit les villes de Sullivan, Dubuisson, Val-Senneville et Vassan[4].
Le 20 mai 1980, vers 22h30, une partie du toit de la mine Belmoral, située à quelques kilomètres à l'est de Val-d'Or, s'affaisse. De grandes quantités d'eau, de boue et de végétation s'enfonce dans la mine. Seize mineurs réussissent à s'échapper, tandis que huit autres sont portés disparus dans la tragédie de la mine Belmoral. Ces derniers périssent tous dans l'incident. Les recherches pour les retrouver s'étirent pendant des semaines, si bien qu'on ne retrouve les dernières dépouilles des disparus que le 30 juillet 1980[6]. Une chanson écrite et enregistrée par le chanteur valdorien Jean-Guy Gauthier, intitulée La tragédie de la Balmoral, s'inspire de cet événement[6],[7]. L'incident est également à la source de deux tableaux produits par la peintre Ma-Reine Bérubé en 1981, intitulés Au secours, nos frères se noient et Les noyés de la Belmoral[8].
En 1990, la ville est ébranlée par le sordide meurtre de Sandra Gaudet. L'adolescente avait 14 ans et a été abandonnée sur le bord d'une route[9].
En 2010, la ville fêtera son 75e anniversaire. Pour cette occasion, diverses activités seront organisées à la hauteur d'un budget total de 400 000$[10].
En , Céline Brindamour devient la première femme à être élue à la mairie de la ville[11].
1984 : l'armée canadienne fait détruire le base militaire.
1987 : en juin, Val-d'Or accueille l'avion supersonique Concorde pour souligner l'inauguration de la nouvelle aérogare; en août, elle est la ville-hôtesse de la 23e finale des Jeux du Québec.
: création de la nouvelle ville de Val-d'Or par la fusion de l'ancienne ville et des municipalités de Dubuisson, de Sullivan, de Val-Senneville et de Vassan.
Géographie
Val-d'Or est située à 525 km au nord-ouest de Montréal et à 417 km au nord-ouest d'Ottawa, notamment délimitée par la Réserve faunique La Vérendrye. Elle est située au 48° 06′ de latitude nord et à 77° 47′ de longitude ouest, au nord-ouest du Québec. La ville s'étend sur 3 541,20 km2.
Val-d'Or bénéficie d'un climat continental froid et relativement sec. En hiver, les températures minimales sont voisines de −20 °C, tandis qu'en été, les maximales avoisinent +23 °C. Les records de chaleur et de froid s'établissent respectivement à +36,1 °C () et −43,9 °C (). Les chutes de neige sont abondantes. La hauteur annuelle de neige est de 317,6 cm avec un maximum de 65 cm en décembre. L'été est la saison la plus arrosée avec un maximum des précipitations de 103 mm en septembre.
Relevé météorologique de Val-d'Or altitude : 337 m — latitude : 48°04'N
Source : Le climat à Val-d'Or (en °C et mm, moyennes mensuelles)climate-charts.com
Population
La population de Val-d'Or est plutôt stable depuis le début des années 2000, oscillant autour de 30 000 habitants. D'ailleurs, elle comportait 32 752 habitants lors du recensement du Canada de 2021[14].
Plus tard, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, devenus victimes d'une piètre situation socioéconomique et politique en Europe, plusieurs personnes quittent le continent. Plusieurs Polonais et Italiens viennent s'installer à Val-d'Or pour remédier au manque de main-d'œuvre dans les mines[15].
Plus récemment, soit à partir des années 1990, des immigrants choisissent toujours de s'établir à Val-d'Or, notamment des francophones venus d'Europe et d'Afrique ou encore des populations venues d'Amérique du Sud et du Moyen-Orient[15].
Les Anishnabes (aussi appelés Algonquins) jouent d'ailleurs un rôle essentiel au développement minier de la Vallée-de-l'Or, notamment comme guides, prospecteurs, foreurs et même découvreurs d'importants gisements. D'ailleurs, l'Anishnabe Gabriel Commanda découvre en 1923, en compagnie de Robert Clark, le gisement de la mine Lamaque, qui deviendra le plus gros producteur d'or au Québec. Prospecteur, guide, garde-chasse et garde-forestier, Commanda séjourne d'ailleurs en bordure de la rivière Bourlamaque et au sud du lac Blouin[16].
Lorsque Val-d'Or devient une municipalité en 1935, son territoire s'urbanise et nombre d'Anishnabes de Grand-Lac-Victoria, de Lac-Simon et de Lac-Rapide fréquentent l'endroit. Le chemin de fer, les routes et l'expansion des industries minières et forestières provoquent des impacts irréversibles sur le mode de vie des autochtones, notamment sur leurs territoires de chasse et de pêche[16].
Constituant encore aujourd'hui un carrefour important entre le Grand nord québécois, Montréal la métropole et les nombreuses localités algonquines de l'Abitibi, Val-d'Or demeure toujours fréquentée et même habitée par un nombre important d'autochtones de la région, principalement des Anishnabes et des Cris.
Élection partielle en italique Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises
Le plus récent budget municipal publié par la Ville, soit celui de l'année 2021, s'élève à 62,7 M$ publié lors d'une séance extraordinaire du conseil municipal du 21 décembre 2020[26].
La mine Lamaque, première mine et source de revenus de la ville. Représentatif d'un ensemble minier des années 1930, le site patrimonial de l'ancienne mine Lamaque a été cité comme bien patrimonial en 2008, puis classé en 2010[35]. D'ailleurs, des infrastructures muséales surnommées la Cité de l'Or[36] permettent aux nombreux touristes de visiter ce site industriel patrimonial et d'effectuer une véritable visite minière souterraine.
Le village minier de Bourlamaque, agglomération industrielle planifiée construite en 1935. Village entièrement construit de maisons en bois rond et aux toits variant du bleu au orange en passant par le rouge, il constitue les origines de Val-d'Or. Construit autour de la mine Lamaque, ce petit village est aujourd'hui un patrimoine touristique reconnu. Le site patrimonial du Village-Minier-de-Bourlamaque est classé en 1979[37].
Le château d'eau de l'ancienne mine Sullivan, érigé en 1940 et cité comme immeuble patrimonial en 1998[38].
Le pont Champagne, pont couvert érigé en 1941. En 2001, il est cité comme immeuble patrimonial[39].
L'église russe orthodoxe, construite en 1954, aujourd’hui propriété de la ville. L'église orthodoxe russe est une des multiples représentations religieuses qui furent installées à Val-d'Or à la suite de l'immigration de nombreux travailleurs du monde entier, dont l'Ukraine, venus pour travailler dans les mines[40].
L'église catholique Saint-Sauveur-les-Mines, construite en 1959, citée comme immeuble patrimonial en 2012[41].
Plusieurs immeubles de la municipalité sont inventoriés pour leur valeur patrimoniale dont l'ancien hôtel Val-d'Or (1934)[42], l'édifice Val-d'Or-Bowling-Alleys (1936)[43], l'ancienne Académie Saint-Sauveur (1940)[44], l'ancien magasin coopératif La Valdorienne (1946)[45] et l'ancien cinéma Strand (1948)[46].
Selon les données statistiques annuelles compilées par le MAMH (Ministère des affaires municipales et de l'Habitation du Québec), la valeur foncière totale des bâtiments et terrains taxables (valeur uniformisée) sis sur le territoire de la Ville de Val-d'Or s'établissaient à 3,579 milliards ($CAD) en 2019 et 3,668 milliards ($CAD) en 2020, soit un bond de 89 millions ($CAD)[47].
Balado Château Inn, par Émélie Rivard-Boudreau et Serge Bordeleau[48]
Commission Écoute, réconciliation et progrès, mieux connue sous le nom «Commission Viens» - créée à la suite de ce qu’on appelle désormais la Crise de Val-d’Or qui a été révélée lors de la diffusion du reportage de l'émission Enquête, de Radio-Canada, sur les allégations d’abus de certains policiers de la Sûreté du Québec à l’endroit de femmes autochtones[49].
Historique
Les habitants de Val-d'Or ont accès à la radio depuis , avec l'inauguration de la station CKVD. Les médias écrits sont présents depuis 1935, avec le Val-d'Or News, journal anglophone, qui deviendra le The Val-d'Or Star en 1947. Quant aux journaux francophones, L'Écho abitibien, apparu pour la première fois en 1950[4].
Actuels
Les journaux publiés sont :
L'Écho abitibien a été publié à partir de . Le propriétaire d'origine est Lucien Fontaine[50]. La publication hebdomadaire est acquise par Québécor en 1974. Elle est vendue à Transcontinental lors d'une transaction impliquant plusieurs journaux en [51]. Acquis par Lexis Média à la fin de 2017, L'Écho abitibien disparaîtra en 2018 pour laisser place à L'Éclat, un nouvel hebdomadaire gratuit[52].
Le Citoyen de la Vallée-de-l'Or, est un hebdomadaire gratuit fondé par Ronald Brisson. Le groupe Lexis Média est maintenant le propriétaire de la publication[53].
Abitibi Express, un hebdomadaire qui a cessé d'être publié en 2014[54]
Les chaînes de télévision sont :
CFVS : Propriété de Radio-Nord, la station diffusait la programmation de Télévision Quatre saisons. Un bulletin d'information régionale y était diffusé. La station diffuse depuis 1986[55] et elle est maintenant associé à la chaine V télé.
TVC9 : Télévision communautaire
Diverses stations de radio ont existé ou continuent d'être diffusées :
CJMV-FM : Station faisant partie du réseau Énergie
CKVD-AM : Fondée en 1939 et propriété de Radio-Nord à partir de 1948, cette station de radio diffusait sur la bande AM[56]. Elle est transférée sur la bande FM en 1998[57].
Val-d'Or a été plusieurs fois la ville hôte du Tour de l'Abitibi, seule étape nord-américaine de la coupe du monde junior de cyclisme, ainsi que la ville hôte des Jeux du Québec à l'été 1987. Enfin, le , la ville de Val-d'Or a accueilli le relais de la flamme olympique, qui doit parcourir le Canada jusqu'à Vancouver pour les Jeux olympiques d'hiver de 2010.
Il y a en plus du hockey un dojo d'arts martiaux nommé Impact Kick-Boxing et jiu-jitsu. Comme son nom l'indique il est possible d'y trouver tout pour faire du Kick-boxing ou du jiu jitsu can ryu/ jiu jitsu brésilien. Ils sont ouverts tous les jours de la semaine excepté le dimanche. Ils ont d'ailleurs créé un gala de kick-boxing qui comporte aujourd'hui 3 galas[58].
Transport
Première ville d'importance sur le réseau routier témiscabitibien depuis le sud du Québec, la région valdorienne est le point de jonction de la majorité des routes principales de la région. La route Transcanadienne (route 117) traverse la ville d'est en ouest en suivant la faille de Cadillac jusqu'à Rouyn-Noranda et ultimement Arntfield. Les routes 111 et 397 prennent source au nord de la ville et permettent de relier la ville aux villes secondaires de la région.
Autocar
La société privée de transport par autocar, Autobus Maheux, assure une liaison journalière avec Montréal, les autres villes de la région et l'Ontario. La gare routière est située à l'angle de la 4e avenue et la rue de la Québécoise.
Transport aérien
Un service régulier de transport aérien est opéré à l'aéroport de Val-d'Or, situé au sud de la ville. Les liaisons aériennes relient notamment les régions métropolitaines de Montréal et Toronto, la côte ouest de la Baie James et la Baie d'Hudson et ultimement, le Grand Nord québécois. L'aéroport dessert également une liaison vers les Antilles, mais de manière marginale via certains vols nolisés.
Transport en commun
Un service de transport en commun par taxi partagé (Taxibus) assure le service public de transport.
↑Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Kathryn Casault, Doris St-Pierre et Centre d'exposition de Val-d'Or, Ma-Reine Bérubé : Une femme plus grande que nature : éloge d'une artiste pionnière = Ma-Reine Bérubé : a woman larger than life : in praise of a pioneer, (ISBN978-2-9807641-7-2 et 2-9807641-7-5, OCLC937816682, lire en ligne)
↑André Beaulieu, Jean Hamelin, Jean Boucher, Gérard Laurence et Jocelyn Saint-Pierre, La presse québécoise : 1945 - 1954, Volume 8, Québec, Les presses de l'université Laval, , 368 p. (ISBN2-7637-7126-2, lire en ligne), p. 152