Ce viaduc est le dernier chantier de Jean Compagnon, qui fut chef des chantiers des viaducs de Garabit, Maria Pia, etc. et de la Tour Eiffel, débauché de chez Eiffel par Paul Bodin. Il décéda en 1900 avant la fin du chantier. Son successeur, Gaboris, achèvera l'ouvrage[4].
Le viaduc à voie unique est situé sur la ligne de chemin de fer Carmaux - Rodez. Il était alors le plus long arc métallique jamais construit. Le viaduc contient selon les estimations 3 800 tonnes de métal, avec un coût total, y compris les culées en maçonnerie, de l'ordre de 2 700 000 francs français[5].
Durant sa construction aucun mort ne fut à déplorer.
Le 4 juillet 1902 est effectuée la jonction entre les deux parties du viaduc[6]. Le pont est inauguré le [3]. Au moment de son achèvement, il comprend l'arc métallique le plus long[6].
Montage d' une culée sur une des rives.
Montage du grand arc au centre.
Viaduc du Viaur en construction.
Viaduc du Viaur en construction.
Viaduc du Viaur en construction.
Le viaduc achevé.
Caractéristiques
Ce pont en acier, assemblé par rivets, est composé de deux poutres en porte-à-faux équilibrées (cantilever) et articulées, chacune prolongée par une courte poutre à section constante et une culée en maçonnerie à deux arches. C’est le seul pont de ce type en France[7]. À l'origine le point central du pont n'était pas soudé, l'arche principale est donc scindée en deux parties indépendantes capables de soutenir chacune un poids considérable. Les deux parties furent soudées pour des raisons de maintenance peu après la construction du viaduc.
Grâce à la technique cantilever, les viaducs ferroviaires ont pu atteindre des portées considérables, jusque-là réservées aux ponts suspendus, alors inadaptés à la voie ferrée. L’apogée en sera le deuxième pont de Québec (1917).
Le viaduc du Viaur est reconnaissable entre tous par sa silhouette où la voie ferrée passe au sommet et non au milieu de la structure, comme c’est le cas pour les autres ponts à poutres en porte-à-faux.
L’assemblage du viaduc du Viaur a inspiré le peintre Henri-Marcel Magne, pour son tableau Construction d'un Viaduc, où l'on voit une équipe de riveurs au travail, perchés sur un échafaudage volant.
La création du viaduc, avec les conséquences positives qu'il eut sur l'économie agricole du Ségala, est le thème de la nouvelle de Joan Bodon, Lo Pan de Froment (« Le pain de froment »)[9].
↑Bernard Marrey, Les ponts modernes : 18e-19e siècles, Paris, Picard, , 319 p., ill. en noir et en coul. ; 28 cm (ISBN2-7084-0401-6, BNF35224823), p. 218.
↑Godfernaux, R., Le viaduc du Viaur (ligne de Carmaux à Rodez), Bruxelles, J. Goemaere, (lire en ligne).
↑ a et b« Viaduc du Viaur », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
↑(oc) Joan Bodon, Contes del meu ostal : (seguida de) Lo Pan de froment : Obras romanescas complètas ; 1, Toulouse, Institut d'estudis occitans, coll. « A tots » (no 34), , 100 p., Couv. ill. ; 18 cm (ISSN0338-6171, BNF34622210).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Centre de création industrielle (Paris), Architectures d'ingénieurs : XIXe – XXe siècles, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « Expositions itinérantes. CCI » (no 8), , 60 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN2-85850-081-9, ISSN0152-6618, BNF34611916).
François Garcia (préf. Marc Censi, Thierry Carcenac, Eugen Weber), Le viaduc du Viaur : révolutions ferroviaire et socio-économique, Toulouse, CRDP Midi-Pyrénées, coll. « Images de nos régions », , 192 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN2-86565-169-X, ISSN1264-014X, BNF35852658).
de Volontat, Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : dispositions d'ensemble, p. 215-223, planche 9, Annales des ponts et chaussées, 1898, 1er trimestre (lire en ligne).
de Volontat, Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : dispositions d'ensemble, p. 329-337, planche 9, Annales des ponts et chaussées, 1898, 2e trimestre (lire en ligne).
Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 1re partie : historique, p. 57-98, planches 1 à 3, Annales des ponts et chaussées, 1899, 1er trimestre (lire en ligne).
Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 2e partie : description de l'ouvrage, p. 79-150, planches 30 à 33, Annales des ponts et chaussées, 1899, 4e trimestre (lire en ligne).
Théry, Notes sur la construction du viaduc du Viaur - 3e partie : calculs, p. 244-335, planche 12, Annales des ponts et chaussées, 1901, 3e trimestre (lire en ligne).
Ligne de Carmaux à Rodez : phases de la construction, (1898 - 1902) (voir en ligne).
Henry Martin, Le viaduc du Viaur sur la ligne de Carmaux (suite), p. 1-7, Le génie civil, no 1090, samedi (lire enligne).
Henry Martin, Le viaduc du Viaur sur la ligne de Carmaux (suite et fin), p. 17-23, Le génie civil, no 1091, samedi (lire en ligne).
Le viaduc du Viaur, planches XXXIII, Le génie civil, 1889 (lire en ligne).
Le viaduc du Viaur, planches 1 et 2, Le génie civil, 1903 (lire en ligne).
Max Assié, Le viaduc du Viaur, Chef-d'œuvre de Paul Bodin, Éditions Bleu pastel, Albi, 2017, (ISBN979-10-9318812-6), 84 p.