Xavier MarmierXavier Marmier Portrait photographique de Marmier par Jean Nicolas Truchelut (1882).
Xavier Marmier, né le à Pontarlier et mort le à Paris 7e, est un homme de lettres français, voyageur et traducteur des littératures européennes du Nord. BiographieJeunesseSon père, Jean-François-Xavier, descend d'une ancienne famille du village de Frasne. Catholique et royaliste, elle compte plusieurs prêtres, et à la Révolution, leurs biens sont en partie saisis. Jean-François-Xavier est successivement soldat, clerc, receveur des douanes[1]. À Pontarlier, il rencontre et épouse Marie Gabrielle Honorine Maillot ; ensemble ils ont six enfants, deux filles, Xavier, et trois autres garçons[1]:11. Son enfance est heureuse. Il a déjà soif de découvertes : à sept ans il s'enfuit de sa famille pour voyager, sans argent, vers la Suisse[1]:17. Il s'échappe au bout d'un an du séminaire de Nozeroy où il a été placé, sa famille n'étant pas riche[1]:18. En 1828, il va à Besançon. Son ami Charles Weiss lui propose une place de sous-bibliothécaire qu'il refuse[1]:20. Il voyage alors, à Paris, dans les Pyrénées, à Londres[1]:25. Il rentre en Franche-Comté, et rédige dans un journal, l'Impartial[1]:26. Il rêve d'une chaire de littérature, et obtient à l'unanimité le prix d'histoire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon[1]:27 : sa situation s'améliore, le préfet promet un meilleur emploi pour son père, on lui propose de publier un volume. VoyagesEn 1831, il s'installe en Allemagne à Leipzig, puis à Dresde[1]:31, et enfin à Berlin. Il contribue à la Revue germanique ainsi qu’à d’autres journaux. Il réalise des traductions et écrit des études littéraires, par exemple son étude sur Johann Wolfgang von Goethe en 1835, qui est bien reçue[1]:39. Il s'intéresse aux langues étrangères, à leur comparaison ; persévérant et doué, il apprend ainsi l'allemand et le russe[1]:3). Il prend part ensuite à plusieurs expéditions maritimes en Islande et en Scandinavie à bord du navire La Recherche[2]. Il apprend le danois et l'islandais et publie son livre sur l'Islande sous la forme de dix lettres[1]:43. En , il est nommé professeur de littérature étrangère à la faculté de Rennes, mais repart quelques mois plus tard pour le pôle Nord. De retour à Paris, il est nommé bibliothécaire au ministère de l’Instruction publique. Il voyage ensuite aux Pays-Bas, en Finlande, en Russie et en Pologne, puis au Moyen-Orient et en Algérie. En , il devient conservateur puis administrateur général de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris et historiographe du ministère de la Marine[3]. Il a été directeur de la Revue germanique (de)[4]. Le , il repart pour l’Amérique, où il visite successivement Cuba, l’Argentine et l’Uruguay. Il regagne ensuite la France en , mais il entreprend deux ans plus tard un périple qui le conduit en Allemagne, en Suisse, en Italie et au Monténégro. De tous ses voyages, il rapporte des récits ainsi que des écrits sur la littérature, l’histoire et la géographie des régions qu’il parcourt. Sa période canadienne a fait l’objet d’une étude de Jean Ménard[5]. Reconnaissance et postéritéAuteur non seulement de récits de voyage mais aussi de traductions, de poèmes et de romans, Xavier Marmier a surtout contribué à faire connaître en France la littérature scandinave et germanique. Ses voyages et ses livres lui font rencontrer nombre de têtes couronnées, il est apprécié dans les salons[1]:58. Il épouse une femme originaire de Franche-Comté ; une année plus tard, elle meurt avec leur enfant[1]:60. Il est élu membre de l’Académie française le et fait partie de la commission du Dictionnaire. Il est élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur le [6]. En 1876 et 1877, il se présente deux fois comme candidat légitimiste conservateur aux élections législatives pour l'arrondissement de Pontarlier et échoue face à son adversaire républicain. Sa santé se dégrade progressivement ; à partir de 1879 il ne quitte plus beaucoup Paris et doit refuser une mission de représentation au Canada[1]:97. L'ancien voyageur intrépide mène une vie calme, au milieu des livres. Bibliophile, il laisse dans son testament 6 000 ouvrages à la bibliothèque de Pontarlier et 1 000 francs aux bouquinistes des quais de Paris[7]. Il lègue également de l'argent à des institutions charitables, 30 000 francs à l'Académie pour aider les écrivains pauvres. Selon son biographe Camille Aymonier (1866-1951), Xavier Marmier était meilleur voyageur et critique qu'écrivain et poète en dépit de son abondante production. Mais s'il est longtemps tombé dans l'oubli, il n'en est plus de même aujourd'hui, car plusieurs de ses ouvrages ont été réédités depuis 2009, notamment par Hachette. Membre de sociétés savantes
Œuvres
DistinctionsHommagesL'Académie française crée le prix Xavier-Marmier en 1897. Il est attribué à un écrivain dans une situation difficile[9]. Lieux portant son nom
Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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