Zareh Vorpouni naît le , à Ordu (Empire ottoman), sur la côte sud est de la mer Noire. Son père est tué lors du génocide arménien en 1915, mais grâce à la protection de familles turques, il échappe à la mort avec sa mère et ses frères et ils s'installent à Sébastopol[2]. Ils y restent jusqu'en 1919 puis la famille s'installe à Constantinople, où Zareh étudie à l'école Berberian (1919-1922)[2]. Il y a pour professeur Vahan Tékéyan, qui le pousse à écrire des poèmes[2].
Il émigre ensuite en France. Il vit à Marseille pendant deux ans de 1922 (ou à partir de 1923 selon Krikor Beledian[2]) à 1924, où il exerce de nombreux métiers[2]. Dès ses premiers jours en France, Zareh est un lecteur avide, se familiarisant avec les intellectuels européens et les œuvres majeures de la littérature française, particulièrement celle de Marcel Proust[3]. Avec Bedros Zaroyan, son beau-frère[4], il publie la revue Nor Havadk en 1924[2].
Il s'installe ensuite à Paris en 1924 (jusqu'en 1930), où il collabore à Erevan[2]. Puis il emménage à Strasbourg (1930-1937), où il se marie avec une Alsacienne[2].
Communiste dès 1924, il est toutefois exclu du PCF en 1937[2].
Il fonde en 1938 la revue Loussapats (Լուսաբաց)[7] avec Bedros Zaroyan[8].
En 1939, il est appelé pour servir dans l'armée française[2]. Il est capturé et fait prisonnier en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre[2]. Les souvenirs de ses jours de prison sont repris dans un cycle de dix nouvelles I Khorots Srdi (« Du fond de mon cœur »).
En 1947, il est invité à participer au Congrès des écrivains arméniens à Erevan[2]. Il publie ses impressions dans un ouvrage intitulé Vers le pays, en 1948.
Dans les années 1960, il reprend le cycle romanesque Les Persécutés (Հալածուածները)[2] après un premier volume publié en 1929, où il peint les tentatives de survie des rescapés du génocide[9]. Et l'homme fut (1965) analyse les inhibitions d'un jeune Arménien de la diaspora tiraillé entre la figure de la Française et celle de sa compatriote[9]. Le cycle connaît deux autres tomes : Asphalte (1972) et Un jour ordinaire (1974).
(hy) Հալածուածները [« Les Persécutés »], t. 1 : Փորձը (« L'Essai »), Marseille, Impr. Takvor Khatchiguian, , 162 p. (lire en ligne)
(hy) Վարձու սենեակ [« Chambre à louer »], Paris, Impr. Atmadjian, , 174 p.
(hy) Դէպի Երկիր (Ճամբորդութեան Յուշեր) [« Vers le pays »], Paris, Impr. Araxes, , 176 p.
(hy) Անձրեւոտ Օրեր [« Jours pluvieux »], Paris, Հրատ. "ԱՄՍՕՐԵԱԿ"ի, , 197 p.
(hy) Էջեր գրականութեան եւ արուեստի [« Pages de littérature et d'art »], Beyrouth, , 112 p.
(hy) Եվ եղեվ մարդ [« Et il y avait un homme »], Erevan, , 340 p. (lire en ligne)
(hy) Հալածուածները [« Les Persécutés »], t. 2 : Թեկնածուն (« Le Candidat »), Beyrouth, Impr. Sevan, , 216 p. (lire en ligne)
(hy) Հալածուածները [« Les Persécutés »], t. 3 : Ասֆալթը (« Asphalte »), Istanbul, Impr. Marmara, , 256 p.
(hy) Հալածուածները [« Les Persécutés »], t. 4 : Սովորական օր մը (« Un jour ordinaire »), Beyrouth, Impr. Sevan, , 181 p.
Traductions
Le Candidat (trad. Marc Nichanian), Éditions Parenthèses, coll. « Diasporales », , 216 p. (ISBN978-2-86364-375-4)[10]
Notes et références
↑(en) Jennifer Manoukian, « Zareh Vorpouni: The Renegade of Late 20th Century Western Armenian Literature », The Armenian Weekly, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Agop Jack Hacikyan, Gabriel Basmajian, Edward S. Franchuk et Nourhan Ouzounian, The Heritage of Armenian Literature, vol. 3 : From The Eighteenth Century To Modern Times, Wayne State University Press, , 1104 p. (ISBN978-0-8143-3221-4, lire en ligne)
↑ a et bPascal Mougin (dir.) et Karen Haddad-Wotling (dir.), Dictionnaire mondial des littératures, Paris, Larousse, , 1450 p. (ISBN2-03-505120-7, lire en ligne), p. 1309