Pour la première fois depuis 1924, le taux de participation fut inférieur à 50 % des électeurs inscrits, marquant la désaffection des électeurs pour la classe politique américaine.
Cette élection s'est déroulée dans un contexte relativement calme, avec peu de menaces extérieures hormis l'Irak. La croissance économique américaine a fortement progressé durant la présidence de Bill Clinton, après une période de stagnation au début des années 1990.
Il a nettement baissé les impôts pour les classes moyennes, et augmenté les impôts des contribuables les plus aisés financièrement. Plusieurs lois importantes furent adoptées, notamment pour faciliter les absences des salariés pour des raisons familiales ou pour permettre aux personnes homosexuelles de s'engager dans l'armée. La proposition de loi d'assurance maladie et de sécurité sociale fut en partie bloquée par le Congrès pourtant aux mains des démocrates. En conséquence, celui-ci a basculé lors des élections de mi-mandat de 1994 aux mains du Parti républicain. C'était la première fois depuis 1953 que le Congrès était entièrement sous contrôle du Parti républicain.
Le , l'ancien président George H. W. Bush fut victime d'une tentative d'assassinat alors qu'il participait à une conférence au Koweït[3]. La plupart des observateurs et des membres du Congrès ont supposé que l'Irak était à l'origine de cet attentat, 17 personnes ayant été interpellées après l'attaque, qui fit l'objet d'une commission d'enquête[4]. Par ailleurs, le Congrès a immédiatement demandé à Bill Clinton d'y répondre, ce qui aboutira à des frappes militaires le [5],[6],[7].
Le , Bill Clinton annonça le début d'une nouvelle mission en Somalie du fait de la situation chaotique dans le pays[8].
Primaires
Parti démocrate
Bill Clinton était éligible pour un second mandat, et personne au sein du parti ne semblait capable de le concurrencer durant les primaires. Les anciens gouverneurs Jerry Brown et Robert P. Casey (raisons de santé) n'ont pas présenté leur candidature pour les primaires, tout comme les sénateurs Joe Biden ou Bill Bradley.
Le ticket Clinton/Gore fut reconduit le lors de la convention du parti démocrate à Chicago.
La victoire de Buchanan lors des primaires en Alaska et dans le New Hampshire ont été la première surprise des primaires républicaines. Il remportera deux autres États (Louisiane, Missouri) tout comme Steve Forbes (Delaware, Arizona) qui fut également un autre candidat surprise de ces primaires, renonçant définitivement après le Super Tuesday.
Bob Dole dut alors mener campagne jusqu'au bout des primaires avant d'être investi le lors de la convention de parti républicain à San Diego.
Bill Clinton remporta l'élection avec plus de 8 millions de voix d'avance sur son adversaire républicain. Au niveau du collège électoral, il remporta 379 voix de grands électeurs (+ 9 par rapport à 1992) contre 159 au ticket républicain (- 9). En matière d'États, Bob Dole parvint à récupérer ceux du Colorado, du Montana et de Géorgie (perdus par Bush en 1992) mais à perdre ceux de Floride et de l'Arizona, compensant ainsi ses gains par une perte négative de grands électeurs. Ce fut d'ailleurs la première année qu'un démocrate remportait l'État de l'Arizona depuis la victoire d'Harry S. Truman lors de l'élection présidentielle américaine de 1948.
L'élection confirma l'ancrage récent des démocrates dans les anciens bastions du républicanisme modéré qu'étaient la Californie, le Vermont, le Maine, l'Illinois, le New Jersey, la Pennsylvanie ou encore le Connecticut ainsi qu'au Michigan et dans le Delaware. Ce fut également la première fois que le conservateur New Hampshire optait deux fois de suite pour un candidat démocrate à une élection présidentielle. Ces bons résultats ne masquaient pas la faiblesse et le déclin des démocrates dans leurs anciens bastions des États du Sud qu'ils avaient dominés de 1880 à 1964 et où, cette année, ils ne remportaient que 4 des 11 États. La carte électorale de l'année 1996 confirma ainsi la nouvelle géographie politique du pays, ébauché lors des élections de 1992.
En obtenant 8 % des suffrages, Ross Perot obtenait un score deux fois moins important qu'en 1992. Cristallisant sur son nom le vote conservateur en Arizona, il aidait indirectement l'État à basculer vers les démocrates. Ross Perot est le dernier candidat d'un parti tiers à obtenir, jusqu'en 2016, plus de 3 % des suffrages populaires.
L'élection présidentielle de 1996 est la première où le vainqueur n'obtint pas la majorité du vote masculin.