L'hémicycle de la Chambre se compose de 150 députés, dont 88 seront élus par le groupe linguistique néerlandophone (essentiellement en Région flamande) et 62 par le groupe linguistique francophone (dont 48 en Région wallonne et 14 à Bruxelles).
Le Sénat se compose quant à lui de 74 sénateurs. Quarante sénateurs seront élus directement le , dont 25 sénateurs élus par le collège néerlandophone et 15 sénateurs élus par le collège francophone. Vingt-et-un sénateurs sont élus par les parlements des communautés flamande (10 sénateurs), française (10 sénateurs) et germanophone (1 sénateur). En outre, on retrouve 10 sénateurs cooptés : 6 désignés par les 35 sénateurs flamands déjà repris, et 4 désignés par les 25 sénateurs francophones déjà repris. Enfin, les trois enfants du roiAlbert II de Belgique sont considérés comme sénateurs de droit. Il est question de transformer cette Chambre belge en Chambre des Etats sur le modèle de ce type d'assemblée dans les Etats fédéraux comme le Bundesrat en Allemagne.[réf. souhaitée]
Le vote est obligatoire. Le corps électoral est constitué de tous les citoyens belges âgés de 18 ans accomplis ou plus en date du , inscrits dans une commune du Royaume, une ambassade ou un consulat de Belgique et qui ne se trouve pas dans l'un des cas d'exclusion ou de suspension prévus par les articles 6 à 9bis du code électoral[1].
Un minimum légal de 5 % des voix est nécessaire pour qu'un parti puisse être représenté par un ou plusieurs de ses membres à la Chambre ou au Sénat.
Agenda électoral
Trois mois avant la date prévue des élections, initialement le , une limitation des dépenses électorales entre en vigueur. Elle est donc en place du jusqu'à l'élection. Un arrêté royal, adopté le et publié au Moniteur belge le , fixe la date de dissolution des Chambres; la liste des articles de la Constitution qui pourront être révisés est également publiée. Cette révision de la Constitution s'inscrit dans le cadre des négociations communautaires entre Flamands et francophones. Ce jour-là, les deux Chambres du Parlement sont dissoutes. Le Gouvernement, quant à lui, est démissionnaire et ne gère plus que les « affaires courantes », c'est-à-dire tout ce qui concerne l'administration et les affaires plus urgentes.
Le , les différents partis qui se présentent aux élections déposent leurs sigles et logos officiels au Ministère de l'Intérieur. À 12 heures, le ministre de l'Intérieur, Patrick Dewael, procède au tirage au sort des numéros nationaux attribués à chacun des partis dont les sigles et logos sont protégés. Le , le Conseil des ministres, après consultation des présidents de parti, de la Cour constitutionnelle, du Conseil d'État, des ministres-présidents des communautés et des régions, décide quels articles révisables de la Constitution seront pris en considération.
Le , le Gouvernement présente sa démission au Roi. Il expédie les affaires courantes jusqu'à ce qu'un nouveau Gouvernement soit formé et nommé par le Roi. Ce jour-là ont lieu les élections dans toutes les circonscriptions électorales du Royaume.
Partis en lice
Belgische Unie - Union belge (BUB), est un parti centriste pour l'union nationale en Belgique, unitaire (à la fois francophone et néerlandophone)
Les listes pour la Chambre sont dressées par province, à l'exception du Brabant flamand et de la région de Bruxelles-Capitale qui sont divisés en deux arrondissements électoraux, Louvain et Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV). Les listes pour le sénat sont introduites sur base linguistiques. Les cinq provinces Wallonnes et l'arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde pour les francophones, quatre des provinces flamandes, Louvain et Bruxelles-Hal-Vilvorde pour les néerlandophones.
Les partis représentés au Parlement ne proposent plus de listes dans toute la Belgique : les partis flamands, émettent des listes en Flandre et à Bruxelles, tandis que les partis wallons et bruxellois francophones, soumettent des listes en Région wallonne et à Bruxelles. Par conséquent, il est intéressant de connaître le détail des votes par corps électoral.
Corps électoral flamand
Résultats des élections fédérales pour les partis en Flandre
Suffrages exprimés
3 985 722
88 sièges à pourvoir
Liste
Tête de liste
Suffrages
Pourcentage
Sièges acquis
Var.
CD&V - N-VA
Néant
1 224 801
30,73 %
30 / 88
VB
Néant
783 341
19,65 %
17 / 88
Open VLD
Néant
775 677
19,46 %
18 / 88
sp.a - Spirit
Néant
675 189
16,94 %
14 / 88
LDD
Néant
266 765
6,69 %
5 / 88
Groen
Néant
259 949
6,52 %
4 / 88
Parmi les 30 députés sous étiquette CD&V - N-VA, 5 élus appartiennent effectivement à la N-VA; les 25 autres étant encartés CD&V.
Le commentaire qu'en fait le directeur du CRISP, Vincent de Coorebyter dans l'hebdomadaire Le Vif/L'Express est clair : « Le sort de la Belgique est entre les mains de séparatistes »[4]. Cet observateur veut souligner par là le fait que, tant dans l'aile flamande du parlement fédéral belge que dans le Parlement flamand proprement dit (élu en 2004), les partis demandeurs de plus d'autonomie pour la Flandre (et par voie de conséquence pour les autres entités fédérées belges), sont largement prépondérants, notamment le CD&V et le Vlaams Belang mais aussi la Lijst Dedecker. À eux trois, ils obtiennent 52 sièges sur les 88 dévolus aux parlementaires flamands à la Chambre belge.
Corps électoraux bruxellois et wallon
Résultats des élections fédérales pour les partis à Bruxelles
Suffrages exprimés
456 036
14 sièges à pourvoir
Liste
Tête de liste
Suffrages
Pourcentage
Sièges acquis
Var.
MR
Néant
148 372
32,54 %
6 / 14
PS
Néant
102 134
22,4 %
3 / 14
cdH
Néant
68 703
15,07 %
3 / 14
Ecolo
Néant
67 211
14,74 %
2 / 14
VB
Néant
15 136
3,32 %
0 / 14
Open VLD
Néant
13 768
3,02 %
0 / 14
FN
Néant
13 603
2,98 %
0 / 14
CD&V - N-VA
Néant
10 146
2,22 %
0 / 14
sp.a - Spirit
Néant
9 201
2,02 %
0 / 14
Groen
Néant
5 879
1,29 %
0 / 14
LDD
Néant
1 883
0,41 %
0 / 14
Résultats des élections fédérales pour les partis en région wallonne
Suffrages exprimés
1 952 211
48 sièges à pourvoir
Liste
Tête de liste
Suffrages
Pourcentage
Sièges acquis
Var.
MR
Néant
641 824
32,88 %
17 / 48
PS
Néant
607 961
31,14 %
17 / 48
cdH
Néant
324 556
16,63 %
7 / 48
Ecolo
Néant
262 934
13,47 %
6 / 48
FN
Néant
114 936
5,89 %
1 / 48
Résultats des élections fédérales pour les partis francophones
Suffrages exprimés
2 352 234
62 sièges à pourvoir
Liste
Tête de liste
Suffrages
Pourcentage
Sièges acquis
Var.
MR
Néant
790 196
33,59 %
23 / 62
PS
Néant
710 095
30,19 %
20 / 62
cdH
Néant
393 259
16,72 %
10 / 62
Ecolo
Néant
330 145
14,04 %
8 / 62
FN
Néant
128 539
5,46 %
1 / 62
Du côté wallon et francophone, la chose qui frappe le plus, c'est la défaite du Parti socialiste : celui-ci avait toujours occupé la première place en Région wallonne depuis l'instauration du suffrage universel. En 2007, ce parti, en récoltant 29,6 % des voix, cède la première place aux libéraux du Mouvement réformateur de Didier Reynders, qui eux obtiennent 31,2 % des suffrages exprimés. Ces résultats ont fortement mis en cause la présidence d'Elio Di Rupo, sans que cependant les mandataires socialistes actuels s'expriment publiquement à ce sujet. L'ancien président socialiste Guy Spitaels, s'exprimant dans Le Soir et à la télévision, le jeudi , semble avoir poussé Elio Di Rupo à annoncer qu'il se consacrerait à la présidence du PS et qu'il abandonnerait la présidence du Gouvernement wallon, poste dont Guy Spitaels estimait qu'il devait être occupé par une personne s'y consacrant à temps plein.
Si le MR et le PS font jeu égal en sièges (le PS étant battu en voix), à la Chambre belge en ce qui concerne les députés wallons, le PS domine toujours le Parlement wallon. Le MR domine aussi la représentation fédérale francophone (Wallons + Bruxellois francophones).
Sondages préélectoraux
Si les différentes enquêtes pré-électorales ont dessiné les grands mouvements de voix, notamment le score important du CD&V, elles en ont sous-estimé certaines des amplitudes. Ainsi, l'ampleur du recul du sp.a, de la progression des familles écologistes et l'importante percée de la Lijst Dedecker n'ont pas été anticipées pas plus que la régression du PS, perdant son leadership politique en Wallonie au profit des libéraux pour la première fois depuis l'apparition du suffrage universel en Belgique[5],[6],[7].
Conséquences et crise institutionnelle
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Le 11 juin, Elio Di Rupo annonce la mise sous tutelle de l'union socialiste communale de Charleroi et de la fédération socialiste de Charleroi. Il demande par ailleurs la démission du bourgmestre et de tous les échevinsPS de Charleroi.
Le 12 juin, l'ensemble du collège des bourgmestre et échevins de Charleroi démissionne (y compris l'échevin CDHJean-Jacques Viseur), conformément au souhait d'Elio Di Rupo.
Le 12 juin, la majorité PS-CDH à la Région wallonne change en urgence avec le soutien de l'opposition une disposition du décret Courard régissant la loi électorale communale pour dénouer la situation à Charleroi en supprimant l'obligation de l'appartenance du bourgmestre à la liste qui a fait le plus de voix et éventuellement permettre de nouvelles élections communales.
Le 14 juin, l'ancien président du PS Guy Spitaels, sortant de sa réserve, réagit à la défaite électorale socialiste en demandant à Elio Di Rupo de ne plus cumuler les différents mandats qu'il occupe et de choisir entre ses mandats de bourgmestre de Mons, président du parti et ministre-président de la Région wallonne, et en exprimant ses regrets face à la déconnexion entre les structures dirigeantes du PS et la population, et plus largement face à la passivité du socialisme européen.
Le 15 juin, Elio Di Rupo décide de l'anticipation de l'élection à la présidence du PS, qui aura lieu en juillet plutôt qu'en octobre. Il annonce qu'il sera candidat et qu'il renoncera à la charge de ministre-président de la Région wallonne s'il est réélu.
Pierre Blaise, Vincent de Coorebyter et Jean Faniel, Les résultats des élections fédérales du 10 juin 2007, CRISP, coll. « Courrier hebdomadaire » (no 1964-1965), , 103 p. (lire en ligne).