Le 3e régiment du génie, ou 3e RG, est un régiment de génie de l'armée française constitué sous la première Restauration. Plus ancien régiment de l’arme, ce régiment est implanté à Charleville-Mézières (département des Ardennes) et appartient à la 7ème brigade blindée (située à Besançon) de la 1ère division de l’Armée de Terre. Sa devise est "Ardennes tiens ferme", une région dont le régiment a su faire un de ses nombreux atouts.
À la pointe du combat en zone urbaine, ce régiment est reconnu comme un régiment expérimenté et performant et a participé à toutes les opérations extérieures de l’Armée de Terre depuis la guerre du Golfe (1990-1991).
Historique
Création du 3e régiment du génie
Le 3e régiment du génie a été créé le à Grenoble par le général Rogniat. Le régiment est formé de 3 unités : le 2e bataillon de mineurs et le 3e bataillon de sapeurs venant d'Alexandrie et le 4e bataillon de sapeurs venant de Metz.
Le , le régiment est licencié avec le reste de l'armée et dissous à la Rochelle. Il est ensuite reformé à Montpellier le puis à Arras en 1871. À la déclaration de guerre en 1914, il est dissous et réduit à un dépôt de guerre. Il ensuite transféré à Angers au début du conflit puis à Rouen pour la durée de la guerre. Dissous à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le 3e régiment du génie devient Dépôt de guerre no 3 le . Entre 1940 et 1942, le régiment est réactivé à Castel-Sarrazin en 3e bataillon d'armistice. Il est ensuite recréé à Hussein Dey en 1942 à partir du 50e de pionnier, qui intègre le 101e en 1943. Le 3e bataillon de plage est créé en 1944-1945 puis le régiment est reconstitué, à Rastatt le , à partir des compagnies du 180e bataillon du génie, il est mis en sommeil en 1947. En parallèle, le 3ebataillon du génie, créé à Mézières le est formé : il devient bataillon de génie de division blindée en . Il est transféré au Maroc en 1956, ne laissant à Mézières qu'un centre d'instruction. Il est ensuite affecté en Algérie (Mécheria- CA Oran) de 1958 à 1962. Au retour d'Algérie, le 3e régiment du génie est constitué à Mézières le à partir des 3ebataillon du génie et 37ebataillon du génie.
Les garnisons
En 1814, lors de sa création à Grenoble, le régiment est réparti en deux bataillons de 6 compagnies (2 compagnies de mineurs et 5 compagnies de sapeurs).
Lors des Cent-Jours, la 1re compagnie de mineurs a été rallié à La Mure et est alors intégrée à la Garde Impériale avec les capitaines Breistroff, Letier et les lieutenants Lapagne et Pierre. Le 21 Mars, le régiment se rallie et remonte sur Paris. En mai 1815, l’État-Major et le second bataillon retournent à Grenoble pour l’armée des Alpes et effectuent des travaux de fortification à Lyon, Montereau ainsi qu’Amboise. Le bataillon à l’armée du Nord est décimé à la bataille de Waterloo (Mont-Saint-Jean) en juin 1815. De cet épisode, les sapeurs du 3 tirent leur appellation de "sapeurs de la Garde".
Du au , le régiment se trouve à la Rochelle et est dissous par le général Rogniat et le chef de corps, le colonel Izoard, a été relevé de son commandement.
Le régiment du génie de Montpellier a été recréé par le général Nempde le . Les compagnies provisoires sont : Valence, Montpellier, Lyon, La Rochelle, Brest ainsi que les soldats qui étaient présents dans l’ancien 3e régiment du génie.
De 1816 à 1870, le régiment alterne tous les quatre ans de garnison entre Montpellier, Arras et Metz.
Du au , il y a eu un dépôt de guerre à Lyon ainsi qu’à Bordeaux du au . De 1871 à 1914, le régiment se trouve à Arras où le sera créé le 4e régiment du génie à Arras (à partir du 4e bataillon). Celui-ci s’installe à Grenoble.
En 1914, le 6e bataillon devient le 9e régiment du génie à Tierville. De 1919 à 1921, le regroupement est fait à Arras et Rouen. Une portion centrale se trouve à Arras de 1921 à 1939. Le , le bataillon motorisé est créé à Versailles, son emblème est l’éléphant (voire insigne en annexes) et sa devise « Labor Improbus ». Le 31 août 1940, le bataillon d’Armistice est créé à Versailles. Il est dissous en décembre 1942. Du 16 juillet 1943 au 16 février 1944, le 3e bataillon du génie intègre le 101e régiment du génie à Hussein Dey. Le 3e bataillon de déminage se trouve à Houlgate de novembre 1944 à mai 1945.
Le 3e régiment du génie est reformé à Rastatt (RFA) au camp Puysegur à partir du 180e régiment du génie le . Le , le 3e bataillon est créé à Mézières à partir de soldats présents en Allemagne. La 1re compagnie est alors stationnée à Sedan. Le , le 3e régiment du génie de Rastatt est dissous et le drapeau est transféré à Mézières. Le personnel et les moyens sont eux transférés aux 10e, 12e et 13e régiments du génie. D’avril à décembre 1951, le 3e régiment est le régiment de corps d’armée et redevient, plus tard, bataillon de la 6e Blindée. Du 27 février 1956 au 15 mai 1958, la portion centrale de commandement se trouve à Fez (Maroc) et les unités bases arrière mobilisent deux bataillons pour l’Algérie. La compagnie de dépôt est transférée à La Fère fin 1981. De 1958 à 1962, le poste de commandement est à Méchéria après avoir effectué un rapide transit par le ZEC (Algérie).
Le 3e régiment du génie est reconstitué le à Mézières (qui deviendra en 1966 la ville de Charleville-Mézières). De 1966 à nos jours, la garnison se trouve à Charleville-Mézières, dans le département des Ardennes, à la Caserne Dumerbion.
Les organisations successives de l'armée françaises s'appuient sur les lois organiques établies par Patrice de Mac Mahon (1873) jusqu’en 1914. À cette date, il est décidé que chaque corps d'armée disposera d'un bataillon du génie à 5, puis 6 compagnies (4 compagnies de combat du génie, 1 compagnie de Parc et une compagnie de pont). Le 3e régiment du génie s’installe en 1871 à Arras. Le corps expéditionnaire est projeté en Tunisie (1881) mais également pour les différentes guerres coloniales au Tonkin, à Madagascar et au Maroc.
Première Guerre mondiale
Le régiment a participé à de nombreuses batailles et a été sur tous les fronts[Lesquels ?].
Affectations
Lors de la déclaration de guerre, le 3e régiment du génie, situé à Arras, est dissous et laisse place au dépôt de guerre du Génie no 3.
1914
Dès le 6 août les compagnies actives, aussitôt formées, partent à la frontière. Il est constitué de compagnies divisionnaires et de corps d'armée, appartenant au 1er, 2e et 3eBataillon du Génie. Compte tenu des combats, le dépôt de Guerre est replié sur Les Ponts-de-Cé, près d'Angers. Ce sont 98 Compagnies qui seront ainsi formées pour combattre sur tous les fronts.
En 1916, le régiment a participé à la Bataille de Verdun, aux combats de la côte 108, en Argonne, dans le bois d'Ailly et les galeries souterraines des Éparges, dans la Campagne d'Orient.
1917
1918
En 1918, le 3e régiment du génie a combattu à la bataille de Reims Ouest.
De 1914 à 1918, le 3e régiment du génie recueille 67 citations, dont 30 à l'ordre de l'Armée. De nombreuses compagnies du régiment reçoivent la Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918. Il a 3 006 morts dont 75 officiers et 236 sous-officiers.
Entre-deux-guerres
Le régiment tient garnison à Arras jusqu'en 1939. Un détachement est envoyé à Versailles pour participer à l'expérimentation des divisions cuirassées.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la mobilisation pour la Seconde Guerre mondiale, le régiment fait partir ses compagnies actives, puis cède la place au centre mobilisateur du Génie no 3 qui fusionnera avec le DG. Il est commandé par le Colonel Guerit.
En 1944, des compagnies du régiment sont créées pour participer au déminage des plages du débarquement en Normandie.
De 1945 à nos jours
En 1947, les Troupes d'Occupation Allemandes et les Forces d'Occupation d'Autriche sont restructurées. Le 3e régiment du génie est dissous.
En France, dans les Ardennes, est créé le 3e bataillon du génie destiné à la 3e DB. La portion centrale de ce bataillon part au Maroc en 1956, puis passe en Algérie en 1957. Le 3e régiment du génie est recréé après la guerre d'Algérie en 1962.
Le 3ème RG appartient à la 2ème Division Blindée (Division LECLERC) en 1990/91
Kosovo, 1999 : division LECLERC, 1er mandat avec le Régiment Étranger de Génie.
Kosovo, septembre 2000 à février 2001 : Brigade Multinational Nord, BATGEN 5.
Afghanistan, septembre 2003 à janvier 2004 : opération Pamir, compagnie d'appui.
Côte d'Ivoire, 2004 : Opération Licorne, 1ère et 3ème compagnies de combat du Génie.
Liban : FINUL 2.
Afghanistan, novembre 2008 : au sud de Kaboul, l'adjudant Nicolas Rey, spécialiste du déminage, a été victime d'un engin explosif, lors d'une reconnaissance à pied, dans le cadre d'une mission d'encadrement et de formation de l'armée nationale afghane. Un autre sous-officier du régiment, grièvement blessé par cette même explosion, a alors dû être amputé d'un pied. , le capitaine Christophe Barek-Deligny est mortellement blessé en intervenant au sein d'une équipe de déminage aux côtés de soldats néerlandais et afghans par le déclenchement d'un engin explosif improvisé.
République Centrafricaine, 2015 : opération Sangaris, 1ère et 3ème compagnie de combat du Génie. Le régiment sera décoré de la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze en 2022 pour les actions menées au cours de cette opération.
Mali, 2015-2021 : opération Barkhane, 1ère, 2ème, 3ème, 4ème compagnies de combat et compagnie d'appui.
Niger, 2022-2023 : 1ère et 3ème compagnies de combat, compagnie d'appui. Opérations françaises au Sahel.
Roumanie, 2022-2023 : mission AIGLE, 2ème et 3ème compagnies de combat.
À la suite de la réforme des armées lancée en 2008, après l'adoption du livre blanc sur la défense, le , François Fillon (Premier ministre) et Hervé Morin (Ministre de la Défense) ont dévoilé la réforme de la carte militaire et les restructurations régimentaires. Le 3e Régiment du Génie sera maintenu à Charleville-Mézières et augmenté de 150 hommes[1].
Actuellement, le 3ème régiment du génie est composé de 4 compagnies de combat à 4 sections, d'une compagnie d'appui regroupant les sections spécialisées du régiment (fouille opérationnelle, plongeurs de combat du génie, appui au déploiement, travaux sommaires, eau et électromécanique, EOD), d'une compagnie de commandement et de logistique et d'une unité d'intervention de réserve.
Faits d'armes
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[2] :
Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1939-1945 au titre du 180e bataillon du génie en Italie. Le régiment a été également décoré le de la Croix de la Valeur Militaire, avec étoile de vermeil, pour l'ensemble de son action en Afghanistan et, en 2022, de la croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze pour les missions menées en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris.
La fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.
Hommages
La promotion 2011-2012 du 4ème bataillon de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr porte le nom du chef de bataillon Barek Deligny, officier du régiment tué en Afghanistan le 22 mai 2010.
Le 6 septembre 2014, lors des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, une cérémonie rend hommage au drapeau du 3e régiment du génie ainsi qu'à la ville d'Arras[3],[4].
Devise
"Ardennes tiens ferme", est une inspiration de celle du secteur fortifié des Ardennes en 1940. Reprise par le 3e génie en 1983, elle symbolise la présence du régiment dans les Ardennes depuis 1947.
Insignes
Arras (1939)
Versailles (avant 1939)
3e Régiment du Génie - 3e compagnie / 11e Bataillon
Rastatt-1947
Charleville-Mézières (1947)
Cie d'appui
2e Cie
3e Régiment du Génie - 1996 BATGEN - IFOR
Héraldique :
3e R.G (Arras) : Écu ancien incurvé en chef de sinople bordé d'argent à une cuirasse et en pot-en-tête du même brochant un pic et une pelle en sautoir, frappée du chiffre 3d'or et soutenue d'un écusson de gueules à lion d'or .
Fab : Arthus-Bertrand - Drago. Non homologué.
3e R.G (détachement de Versailles) : Éléphant passant sur un socle portant une cuirasse et pot-en-tête du génie accostée de la devise LABOR IMPROBUS et de deux étoiles. Le tout en bronze.
Fab : Arthus-Bertrand. Non homologué
Cie 3/11 :Écu ancien d'azur sommé en chef d'un pont de sable aux piliers de gueules, à une cuirasse et un pot-en-tête de sable, soutenu d'un écusson de gueule à lion d'or, et accostés en chef dextre sur fond blanc d'une locomotive sortant d'un pont d'or et à senestre d'une ancre brochée d'une roue dentée, d'un pelle et d'une pioche du même. En flandextre, inscription Cie et à senestre 3/11 de sable.
Fab : Arthus-Bertrand. Non homologué
3e R.G : Croix du sud partie de gueules et d'azur brochée d'une cuirasse d'or au chiffre 3 et d'un pot-en-tête et sommée dans un cercle d'émail blanc, d'une roue dentée de sable .
Fab : Chabillon . Homologué H 210 le 13/06/47 .
3e B.G-3e R.G : Écu ancien parti de sable et de gueules à un lion timbré d'une couronne au chiffre 3 sommé d'une hure de sanglier, le tout brochant une citadelle ajourée aux redans de sinople
Insigne homologué H 586 le , fabriqué par : Drago, Delessart et Fraisse.
Le Fort bastionné représente les fortifications à la Vauban de la citadelle d'Arras, la couleur verte dans les redans rappelle les champs de bataille des Flandres et de l'Artois en 1914-18.
L'écu français aux couleurs du génie supporte le lion des Flandres qui se trouvait sur la porte d'Arras avant sa destruction en 14-18. La couronne crénelée symbolise Mézières, la hure du sanglier les Ardennes.
La Première représentation de cet insigne a été réalisé en en ferronnerie, à la citadelle Bayard à Mézières par le sapeur Maillard. (J P G.)
Composition aujourd'hui
Le 3 ème régiment du génie est composé de 7 compagnies :
1 ère compagnie de combat du génie.
2 ème compagnie de combat du génie, "les dragons".
3 ème compagnie de combat du génie, "les tricératops".
4 ème compagnie de combat du génie, "les phoenix".
Christophe Louis Juchault de Lamoricière, lieutenant à la 1re compagnie du 1er Bataillon. Lors de la prise d'Alger, il hisse le drapeau français sur la résidence du Bey. Il est l'un des fondateurs des Zouaves.
Louis Grignon qui a servi de 1855 à 1868 comme officier d'administration.
le Père du poète Verlaine, qui a servi au régiment comme capitaine.
Louis Rossel, officier au régiment. Il prend le parti de la Commune dont il devient l'un des principaux chefs militaires. Fusillé le sur le plateau de Satory.
Auguste Louis Adrian, a servi de 1882 à comme lieutenant.
FirstName Garnier, Ardennes, tiens ferme! : le 3e Régiment du génie, Panazol, Lavauzelle, , 173 p. (ISBN978-2-7025-1295-1, OCLC469918065)
Jacques Dupire, Les insignes du génie : essai d'inventaire et de classement, Vincennes, Service historique de l'armée de terre, (ISBN978-2-86323-036-7, OCLC645453977)
Jacques Mirlier, Les insignes officiels de l'Armée de terre, Migné-Auxances, France, I.D.M, , 154 p. (ISBN978-2-906370-00-5, OCLC462159599).
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
↑« Arras - Une ville, un héros, un drapeau: les militaires et le son du clairon, de retour à la citadelle » (photogr. Pascal Bonniere), La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le )